Rassurer la communauté

Sécuriser les lieux juifs afin d’éviter un nouvel attentat comme à Ozar Hatorah Toulouse ou Hypercacher Vincennes : une priorité du gouvernement français

La synagogue de la rue de la Roquette à Paris sous haute surveillance (photo credit: REUTERS)
La synagogue de la rue de la Roquette à Paris sous haute surveillance
(photo credit: REUTERS)
Charlie a mis 3,5 millions de Français dans les rues ce dimanche 11 janvier. Mais quelques-uns avaient surtout en tête le massacre de l’Hypercacher à Vincennes, où 4 juifs ont été tués pendant leurs achats de Shabbat. Après les Sandler et Monsonégo à Toulouse, Ilan Halimi, Copernic, Rue des Rosiers, des juifs sont encore morts assassinés parce que juifs.
Lors de la cérémonie à la Victoire, La Marseillaise et la Prière pour la République ont rappelé aux gouvernants de la France l’attachement des juifs à leur patrie, et leurs espoirs d’éradication rapide de cette haine barbare.
Dimanche 11 janvier, l’Elysée recevait les représentants du CRIF, du Consistoire, du FSJU et de l’UEJF pour les assurer de moyens importants mis en place. Des mesures pérennes sont attendues pour rassurer les juifs de France dans la lutte implacable contre le terrorisme et l’antisémitisme. Cette fois, le gouvernement français a mobilisé 4 700 policiers et militaires pour protéger écoles juives et synagogues. Le déploiement des forces de sécurité devait être mis en place sous 48 heures.
La communauté espère que ce 11 janvier aura été l’électrochoc qui aura réveillé les esprits contre les dangers de l’islamisme radical et terroriste. Mais que restera-t-il de cette mobilisation d’ici deux semaines, quand les dangers auront été écartés (temporairement) et les morts enterrés ?
Des mesures pérennes ?
La communauté juive affiche son scepticisme et ne cache pas ses craintes de revivre un nouvel épisode de terrorisme d’ici quelques jours ou quelques semaines.
Les juifs de France savent qu’ils doivent aussi – et peut-être avant tout compter sur eux-mêmes. Dans la plupart des synagogues et écoles juives, des volontaires assurent la garde pour filtrer les inconnus et dissuader les visiteurs indésirables. Des équipes qui se sont renforcées sous la direction du SPCJ (Service de protection de la communauté juive) né après l’attentat de Copernic. En dehors des périodes de crise, ces dispositifs sont les seuls moyens dont dispose la communauté pour se protéger lorsque les policiers n’assurent plus de garde statique.
Certes, lors de la cérémonie de la Victoire, en présence de François Hollande, Manuel Valls et Benjamin Netanyahou, le président du Consistoire Joël Mergui et le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, ont appelé la France à une réaction énergique. Reste à espérer que les pouvoirs publics sauront trouver les outils qui leur permettront de redonner à une communauté la possibilité de vivre sur le sol français la tête haute. Jusqu’à ce qu’elle décide de partir.
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