Illégales constructions

En dépit des ordres de la municipalité, la construction d’une mosquée illégale se poursuit sur le Mont des Oliviers

illegales constructions (photo credit: avec l'aimable contribution d`Aryeh King)
illegales constructions
(photo credit: avec l'aimable contribution d`Aryeh King)

Menahem Begin avait formulé le souhait d’avoir “un simpleenterrement juif”, près de son épouse bien-aimée, dans le cimetière juif deJérusalem, sur le des Oliviers.

Un voeu respecté : sa tombe est située sur la pente intérieure, face au du ,et surplombe la Route de Jéricho. L’ancien Premier ministre n’avait sûrementpas imaginé, toutefois, qu’une mosquée serait construite juste en dessous de sadernière demeure.
La construction, entreprise il y a un an et demi, est illégale.
Mais si un ordre de suspendre les travaux a été publié en juin 2010, il sembleque les ouvrages se poursuivent à l’intérieur de la structure. Ce genred’initiatives menées par les résidents arabes de Jérusalem-Est n’est pas rare.Dans ce cas précis, cependant, quelques aspects supplémentaires compliquentl’affaire.
Depuis un an environ, la municipalité a certes émis des ordres de démolition àl’encontre des structures illégales des quartiers arabes. Mais toutes lesparties s’efforcent d’éviter soigneusement cette décision. Une sorte d’accordtacite conclu avec l’édile Nir Barkat et soutenu par Méïr Margalit, conseillermunicipal (Meretz), et Pepe Alalou, adjoint au maire. A savoir : oublier lesdémolitions pour calmer la situation sur le terrain.
Et peut-être, au passage, convaincre la population arabe que la présence deMeretz au conseil municipal n’est pas une mauvaise chose.
Pour Barak, cette politique semblait, jusqu’à présent, le meilleur moyen pourasseoir sa politique à Jérusalem- Est, où il cherche à créer une atmosphèrefavor a b l e pour les résidents arabes. Aucune démolition n’est donc en cours.Au contraire, nombre de projets visent à améliorer la qualité de vie de lapopulation.
En attendant, deux questions qui, de toute évidence, sont chères au coeur de lamairie bénéficient du calme relatif qui règne dans ces quartiers. La premièreconcerne Beit Yehonatan, à Silwan. Malgré une longue liste de décisions dejustice en sa défaveur, le bâtiment est encore habité par des familles juives.
De même, s’il n’est plus ouvertement mentionné, le plan de Barkat pour lecomplexe Gan Hamelekh n’a finalement pas été annulé.
“Les grosses ont été retirées”

Le calme à Jérusalem-Est, en particulier à Silwan, ne répondtoutefois pas aux intérêts de toutes les personnes impliquées. Pour ledirecteur Aryeh King du Fonds pour les Terres d’Israël (FTI), cette situationn’est rien de moins qu’une catastrophe, par rapport à la volonté d’amenerdavantage de Juifs à vivre à Jérusalem-Est. King, qui a révélé la constructionillégale de mosquées, a porté plainte auprès de la municipalité. Il estconscient, affirme-t-il, de l’accord entre les parties et s’y oppose fermement.

En attendant, la mosquée près de la tombe de Begin est toujours là. Et lestravaux se poursuivent à l’intérieur, malgré l’ordre de la municipalité et despatrouilles de police dans la région. La structure a été illégalement reliéeaux conduites d’eau. Les murs intérieurs ont été achevés, l’infrastructure pourles fenêtres et les portes existe déjà, et le bâtiment regorge de grandesquantités de matériaux de construction, comme du sable, du ciment et des .
Selon King, des observateurs du FTI ont enregistré l’enlèvement de masses dedéchets de construction qui se sont entassés durant Rosh Hashana, alors que lessuperviseurs de la municipalité n’étaient pas en service. Les grosses placées par lamunicipalité pour empêcher la construction ont également été retirées. “Pendanttout ce temps”, ajoute King, “les Palestiniens des villages de Judée-Samarie ensituation irrégulière sont autorisés par les constructeurs à dormir dans larégion.”
“Je souhaite que la décision rendue par le tribunal concernant Beit Yehonatansoit respectée”, a lancé le directeur de l’organisation lors d’un entretientéléphonique.
Selon lui, la volonté d’Ateret Cohanim d’empêcher l’application de la loi dansce cas nuit à la présence juive à Jérusalem-Est en général, et à Silwan enparticulier.
L’organisation, qui soutient coûte que coûte la propriété juive dans lesrégions à majorité musulmane de la capitale, a financé - et construit - BeitYehonatan.
“En attendant, les constructions continuent”

Alalu et Margalit tombent curieusementd’accord avec le statu quo de Beit Yehonatan. “Ce n’est pas totalement correctd’affirmer qu’il n’y avait pas de démolitions de maisons en 2011”, expliquetoutefois Margalit. “Mais aucune comparaison avec ce que nous avons vu iciauparavant.

Moins de gens sont jetés à la rue dans le froid de l’hiver. Et nous comprenonstous que le ‘prix’ de cette situation est un accord tacite autour de BeitYehonatan. “ Alalu se révèle plus nuancé quant à la situation. Mais admetégalement qu’empêcher de sombres tableaux de familles palestiniennes avec bébéset personnes âgées, jetées hors de leur maison est une réussite à ne pasnégliger.
Et c’est exactement ce qui dérange King. “Au regard de cette situation, lesconstructions illégales des résidents arabes ne sont pas démolies. Et parmielles : la mosquée du cimetière du des Oliviers”, rappelle-t-il. “Sans parler de l’hypocrisie politique : je suissûr que si David Ben Gourion était enterré ici, et non Begin, cette mosquéen’aurait pas été debout une minute.”
Le cimetière du des Oliviers appartient aux cimetières du Conseil national. Il a subi undernier effort de réhabilitation considérable au cours des cinq dernièresannées. Plus de 80 millions de shekels ont été dédiés au nettoyage et à laréhabilitation des stèles profanées durant la présence jordanienne, entre 1948et 1967. La surveillance a également été renforcée, ainsi que les dispositifsde sécurité destinés à empêcher toute nouvelle profanation.
Des actes de vandalisme continuent toutefois d’être recensés près de lasépulture de l’ancien Premier ministre de l’Etat. L’un des résultats les plusinquiétants de ces constructions illégales, souligne le Conseil national descimetières, est le blocage de la parcelle numéro 7, l’une des dernières encoredisponibles.
“Bien que toutes les parties impliquées dans la maintenance et la sécurité dusite soient conscientes du problème, rien n’a été fait”, déplore King. “Ilscraignent des violences des résidents arabes ou une couverture médiatiqueembarrassante.
Et en attendant, les constructions continuent.”