Israël, une gigantesque tour de Babel

Le 21 février dernier avait lieu la Journée internationale de la langue maternelle. Elle a été instaurée en 1999 par la Conférence générale de l’Unesco pour promouvoir au mieux les 7000 langues de la planète.

Cette année,l’événement avait pour thème « La langue et le livre ». Le but : montrerl’importance des technologies de l’information et de la communication dans lasauvegarde et la promotion des langues et de la diversité linguistique.
Quand l’on sait que 230 langues ont disparu depuis 1950, le problème prendsoudainement de l’ampleur. A travers le monde, 200 dialectes sont parlés parmoins de 10 personnes. Dans le Top 3 des régions du monde avec le plus delangues en danger, on trouve l’Inde et ses 198 langues menacées. Puis, aussiétrange que cela puisse paraître, viennent les Etats-Unis avec 191 langages endanger, suivi du Brésil où 190 langues sont amenées à disparaître.
En France, cette année, l’accent est mis sur le picard, parlé par 500 000Français. Malgré le succès du film Bienvenue chez les Ch’tis qui a l’a mis àl’honneur, ce dialecte est menacé de disparaître d’ici quelques décennies. Enrègle générale, en France, ce sont les langues régionales qui sont le plus endanger.
En Israël, on le sait, on parle de tout ! Si les langues officielles sontl’hébreu et l’arabe, il faut compter le russe et l’anglais comme des languestotalement inscrites dans la culture israélienne. Seulement 60 % de lapopulation juive est née en Israël, l’hébreu n’est donc la langue maternelleque pour 28 % des habitants de l’Etat, mais il est compris par 74 % desIsraéliens.
Au niveau des francophones, on dénombrerait près d’un million de personnesrecensées comme telles en Israël. Mais il faut compter parmi elles les Juifsoriginaires d’Afrique du Nord, qui n’ont pas tous le français comme languematernelle.
Parmi les langues plus rares parlées en Israël : l’awngi et l’amharique (desEthiopiens), le turc, le tigrinia (des Erythréens) et l’arménien.
Il existe aussi un grand nombre de langues influencées par l’hébreu et surtoutle yiddish, dites « langues juives » : l’arabe judéo-irakien, l’arabejudéo-marocain, l’arabe judéotripolitanien, l’arabe judéo-tunisien, l’arabejudéo-yéménite, le bukharique, le dzhidi, le hulaula, le ladino, lejudéoberbère, le judéo-géorgien, le judéo-italien, le judéo-tat, lejudéo-espagnol, le lishan didan, le lishana deni, le lishanid noshan et leyevanique.
La majorité des Arabes d’Israël parlent l’arabe palestinien, mais beaucoupd’arabophones immigrants emploient des variantes d’arabe maghrébin, égyptien,libanais ou syrien, irakien, d’arabe du Yémen. La connaissance que lesarabophones ont de l’arabe officiel (arabe coranique ou arabe classique) dépenden général de leur degré d’instruction.