Les ados israéliens se mettent au vert

Un lycée international écologique ouvrira ses portes en 2014.

0711JFR22 521 (photo credit: Israel 21c)
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Une première. Un internat de deux ans permettra aux lycéens d’étudier des spécialisations israéliennes telles que la gestion de l’eau et de l’environnement ou l’entreprenariat social. Si tout marche comme prévu, l’école à but non lucratif ouvrira ses portes à l’automne 2014.
L’Académie de l’Est méditerranéen (EMC) accueillera 200 élèves des classes de Première et de Terminale, en provenance du monde entier. Elle espère rejoindre le réseau international du United Word Colleges, un mouvement éducatif qui regroupe 13 écoles de 130 pays différents.
Sa vocation : favoriser les échanges culturels.
L’établissement a d’ores et déjà présenté sa candidature au Conseil international.
Son fondateur et directeur, Oded Rose, est récemment revenu d’une réunion d’anciens élèves du campus de Victoria, au Canada, où il était lui-même étudiant pendant son adolescence, il y a 30 ans.
Cette expérience, explique-t-il, a profondément influencé sa vie. Aujourd’hui, il voudrait faire profiter les jeunes Arabes, ainsi que les élèves du monde entier, de la diversité d’Israël. Et permettre une meilleure connaissance du monde aux ados israéliens. Sur les 200 places disponibles, 40 seront réservées aux Arabes de Judée et Samarie, de Jordanie ou d’autres pays limitrophes, 40 aux Israéliens et le reste aux élèves du monde.
Les plans d’architecture sont quasiment achevés : l’académie se situera à Kfar Yarok (le village vert), dans la banlieue de Tel- Aviv. Un lieu où les étudiants en arts visuels et cinéma vont et viennent ; et où les paons circulent en liberté.
Ecologie et start-up 
D’ici la fin des constructions, les élèves seront logés dans des dortoirs loués au Kfar Yarok. Le programme est ouvert à tous les profils. Avec deux conditions : de bonnes notes et des compétences notoires en action sociale. Les jeunes sélectionnés viendront achever leurs années de lycée en Israël. Bâti sur le modèle de l’Organisation du baccalauréat international (ou IBO), conçu en Suisse, le programme sera très exigeant, souligne Rose, et comprendra deux filières. La première sera en lien avec l’Ecole Arava pour les études environnementales. Elle se concentrera sur l’écologie du désert, les aspects géopolitiques de la gestion de l’eau et les technologiques hydriques israéliennes qui font fleurir les régions arides.
Objectif : que les élèves d’autres pays désertiques, tels que la Jordanie, puissent bénéficier du savoir-faire israélien alors que la zone est de plus en plus sèche, du fait des changements climatiques.
La seconde filière misera sur un autre point fort israélien : l’entreprenariat.
“Nous allons enseigner aux élèves comment écrire un business plan, en particulier pour les initiatives d’ordre social”, explique Rose qui dirige lui-même une compagnie de technologie propre : Flow Industries. L’entreprise propose des solutions écologiques en plomberie pour les entreprises d’eau municipales, les usines de ciment et l’industrie de l’huile.
De futurs ambassadeurs
 L’établissement voudrait accueillir des élèves du plus grand nombre de pays possible. Le programme sera en anglais et enseignera également une seconde langue : hébreu ou arabe, en fonction de l’élève.
Rose est actuellement à la recherche de sponsors et mécènes pour l’aider à financer la construction du campus et les 5 millions de dollars annuels nécessaires au budget. Un système de bourse sera mis en place pour que les frais de participation ne soient pas un frein aux familles moins aisées. “Nous rechercherons de bons profils scolaires, mais également une implication communautaire et des aptitudes au leadership”, souligne celui qui est père de 5 enfants. “Nous allons également être attentifs à la capacité de vivre loin de chez soi. Je me souviens que ce n’était pas facile. Pendant les premiers mois, ma famille et mon chez-moi me manquaient beaucoup.”
L’entrepreneur a eu la chance d’étudier au Canada, il y a 30 ans, après que son voisin, un professeur à l’université Bar- Ilan, ait informé ses parents de l’existence d’un programme spécial. Sur les 30 candidats qui ont postulé, Rose a été choisi pour représenter Israël et a vécu deux ans sur l’île de Vancouver en Colombie- Britannique (Canada).
“Cette école a complètement tracé mon avenir !” s’exclame-t-il. “Cette expérience m’a ouvert les yeux sur le monde et j’ai compris que nous étions tous des êtres humains. Nous vivons chacun dans un pays et nous sommes influencés par les médias de ce pays, sans vraiment savoir ce qui se passe ailleurs. Mais je suis arrivé dans cet endroit et j’ai vu des centaines d’élèves tout comme moi. Ils n’avaient pas le même “vernis” mais on pouvait se parler”.
Le futur directeur se réjouit d’ouvrir les portes de son établissement en 2014. Et de conclure : “J’espère que nous ferons de nombreux nouveaux ambassadeurs d’Israël dans le monde.”
Pour plus d’informations sur l’académie de l’Est méditerranéen : www.emuwc.org