Un candidat qui éveille les passions

Jonathan-Simon Sellem : de la pêche aux « like » au sens du buzz.

JFR P18 370 (photo credit: DR)
JFR P18 370
(photo credit: DR)
Sur son blog, dont le mot d’ordre semble être «interactivité », Jonathan-Simon Sellem affine son programme en temps réel, enconcertation avec les électeurs potentiels de tous les pays de la 8ecirconscription, qui deviennent ainsi partie prenante de son aventureélectorale et acteurs du destin de sa candidature.
Cette campagne dans « l’air du temps », ce sens du buzz et de la pêche aux «like », ne fait pas l’unanimité et qui dit passions, dit aussi ferventsdétracteurs. Jonathan-Simon Sellem pratiquerait le mensonge, lui qui se veutpourfendeur de la vérité, il n’aurait pas été un journaliste d’information,mais un manipulateur, instigateur de rumeurs. Autant de reproches balayés d’unrevers de main par ses supporters, qui voient là les dires de qui ne comprendpas ces temps nouveaux que Jonathan-Simon Sellem incarnerait.
Questions à celui qui tient le haut du pavé de la blogosphère.
u Quels sont les points forts de votre programme ? 
Le social, l’éducation,l’emploi. Mais je voudrais aussi apporter ma contribution sur le planpolitique. Le Qatar fait partie de la francophonie et pas Israël, c’est uneinjustice qu’il faut réparer.
D’autre part, Israël doit être le pays des enfants nés à Jérusalem et cela doitfigurer sur leurs papiers. J’exige aussi que la transparence soit faite sur ladestination des fonds versés à l’Autorité palestinienne pour s’assurer qu’ilsne servent pas à financer des organisations antisionistes. Enfin, je voudraisque l’Assemblée nationale soit une tribune pour faire entendre ma voix et parce biais, avoir l’occasion de tenir tête aux ennemis d’Israël dans les médiasfrançais.
Véronique Genest, ma première suppléante, est allée affronter la dictature dupolitiquement correct sur les plateaux TV et dans la presse. Grâce à elle, lesFrançais ont, pour la première fois, entendu un discours authentiquementpro-israélien. Grâce à elle, le message est passé et je vais continuer surcette lancée.
u La première réalisation après votre élection ? 
Oeuvrer pour un canal politiqueouvert entre la France et Israël. Refus de la double imposition, protection des retraites, ticket santé etemploi. Je me suis rendu dans les entreprises pour aller à la rencontre desFrançais sur leur lieu de travail et me sensibiliser à leurs préoccupations.EDF par exemple, présent en Israël, ne propose pas de postes aux Français, ilfaut que cela change. Je vais m’atteler tout de suite à la reconnaissance desdiplômes. Je milite au sein du Collectif franco-israélien à l’AAEGE, et nousavons déjà fait quelques percées dans ce sens. Et je vais exiger que lesprogrammes « Erasmus » d’échanges universitaires bénéficient à Israël.
u Votre principal atout ? 
Ma valeur ajoutée c’est ma Houtzpa israélienne. C’estmon label. Celui de « La jeunesse qui ose ». Une audace à toute épreuve, une hardiessegénératrice de progrès. Source d’une immense créativité qui porte Israël, paysdes start-up, leader dans beaucoup de domaines. Israël est un pays jeune : à 30ans on peut être haut gradé, alors qu’ailleurs il faut attendre d’avoir lacinquantaine. La jeunesse est avec moi et je veux être à son service. Lesseniors me soutiennent aussi, car je me bats pour leurs enfants et leurspetitsenfants.
u Pourquoi méritez-vous de gagner ? 
Parce que j’ai le courage de défendreIsraël. Je n’ai pas honte de dire ouvertement que je suis sioniste et ce devantn’importe qui et dans n’importe quel contexte. Et ce n’est pas raciste que del’être.
J’ai pour objectif de combattre les injustices médiatiques faites à Israël.Quand France Télévision a diffusé le reportage « Un Etat palestinien est-ilencore possible ? », odieusement propagandiste, dans l’émission « Un OEil surla Planète », en 24 heures j’ai organisé une contre-émission « Deux yeux sur laplanète », avec des invités prestigieux, dans le but d’obtenir des excuses.Cette réplique a fonctionné et ma contre-émission a fait le buzz sur internetavant d’être reprise par les grands médias.
u Qu’aimeriez-vous qu’on retienne de votre action si vous étiez élu ? 
Au termede mon mandat, l’aliya sera devenue une chance pour la France. J’auraicontribué à réveiller les consciences et ma lutte contre la désinformation etla délégitimation d’Israël aura porté ses fruits. Les juifs ont le droit devivre en Israël. Il est temps qu’Israël relève la tête. A chaque fois que nouscherchons à plaire, cela s’avère être une erreur. Regardez le tort que nous afait le rapport Goldstone.
u Qui voyez-vous au second tour ? 
Marie-Rose Koro, la candidate socialiste enTurquie, car dans les autres pays de la 8e circonscription les Français votentmajoritairement pour une étiquette et la droite est trop divisée.
u Que pensez-vous de cette campagne ? 
Ce n’est pas une campagne propre. J’aiété victime de la virulence de certains candidats mal intentionnés. J’ai étécatalogué extrême droite tout simplement parce que je suis sioniste. C’estjouer le jeu de nos ennemis. On m’a traité de Goering, de Goebbels, c’estinfâme et tout simplement diffamatoire.
u Certains diraient que vous récoltez ce que vous avez semé à grands coupsd’informations mensongères ? 
Beaucoup de mes informations ont été reprises surles grands médias. J’ai été le premier à sortir un bon nombre d’affaires. Maistraquer les informations expose parfois à des erreurs involontaires.
J’en ai fait quelques-unes. Qui n’en fait pas. Aucun média n’est à l’abri desdémentis. Ils font partie du jeu. Et parfois l’expression d’une certainelâcheté.
u Vous avez longtemps été un candidat indépendant et vous voici encarté. Est-cepar opportunisme ? 
Je suis proche du Parti libéral démocrate (PLD) depuislongtemps, mais je ne pouvais tout simplement pas y adhérer en tant quejournaliste. Dès que j’ai cessé ces activités pour entrer en politique, j’airejoint tout naturellement ce parti et Hervé Morin s’en est réjoui. Il estévident que le soutien de cette formation centriste donnera plus d’écho à mavoix et fera taire les mauvaises langues qui persistent à me situer injustementà l’extrême droite.
Jonathan-Simon Sellem est-il victime de harcèlement médiatique parce qu’il ditdes vérités qui font mal, ou un as de la manipulation dans le domaine de lacommunication ? On peut se demander si de vouloir faire déplacer le consulatgénéral de France à Ramallah au motif que l’inclination de la France la porteraiten toute logique à ce déplacement géographique, n’est une preuve de provocationgratuite et stérile à la seule fin de faire le buzz. Toujours est-il que s’ilest insupportable à certains, il n’en est pas moins incontournable pourd’autres. « Je vous demande à tous », a déclaré Karsenty, « de vous mobiliserafin d’aller voter pour Jonathan-Simon Sellem dès le 26 mai, et faire voter vosamis et votre entourage pour lui.» Sachant qu’en Israël, le taux de vote en2012 pour ces élections s’élevait à peine à 7 %, la vraie question esteffectivement de savoir à qui profitera l’absentéisme.