La nouvelle tête de Tsahal

Eisenkot sera le 21e chef d’état-major israélien. Il remplacera Benny Gantz en février

La nouvelle tête de Tsahal (photo credit: DR)
La nouvelle tête de Tsahal
(photo credit: DR)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son ministre de la Défense Moshé Yaalon se sont officiellement mis d’accord samedi 29 novembre sur le choix du 21e chef d’état-major de Tsahal : il s’agit du général Gadi Eisenkot.
Eisenkot, 54 ans, prendra ses fonctions en février 2015, date à laquelle le chef d’état-major actuel, le général Benny Gantz terminera son mandat de quatre ans. Le cabinet doit encore approuver la nomination, mais une opposition est peu probable. Le général Yaïr Golan, actuel commandant de la région Nord, a quant à lui été nommé adjoint au chef d’état-major.
Selon Benjamin Netanyahou : « Le général Eisenkot a été choisi parmi un excellent groupe de généraux pour diriger l’armée israélienne dans le contexte particulier des défis sécuritaires complexes auxquels le pays est confronté. Au nom des citoyens israéliens, je lui souhaite de réussir. »
Une carrière militaire exemplaire
Eisenkot a commencé sa carrière dans les rangs de la brigade Golani avant de participer aux opérations de contre-terrorisme complexes, menées au Liban au milieu des années 1980. En 1991, il devient officier des opérations de la région Nord et prend la direction de la division des réservistes du Carmel l’année suivante. En 1997, il est nommé chef de la brigade d’infanterie Golani.
Eisenkot a également dirigé la division de blindés du Bashan, la division de Judée-Samarie et le commandement de la région Nord. En 1999, il devient le secrétaire militaire du ministre de la Défense et Premier ministre de l’époque, Ehoud Barak. Eisenkot a également été à la tête de la direction générale des opérations au sein de l’état-major en 2005. Il est actuellement le chef d’état-major adjoint de Tsahal, aux côtés de Benny Gantz.
C’est au terme de plusieurs rencontres avec chacun des candidats, que le Premier ministre a finalement pris sa décision. Gadi Eisenkot était le choix du ministre de la Défense Moshé Yaalon, qui avait lui-même consulté le général Benny Gantz et d’anciens hauts gradés militaires, avant de se prononcer. Le procureur général a confirmé qu’aucun obstacle légal n’entravait la nomination de Gadi Eisenkot.
« Nous avions le choix entre d’excellents candidats, tous expérimentés et qui convenaient au poste », a confié Yaalon samedi soir. « Je pense que le général Gadi Eisenkot est l’homme de la situation pour diriger l’armée dans les années à venir. Je le connais depuis longtemps et il est doté des qualités nécessaires. »
« Eisenkot a beaucoup d’expérience à la fois sur le terrain et aux commandes. Il a atteint des objectifs importants au cours de son service militaire, en tant que combattant et en tant que commandant à des postes clés au sein de Tsahal. »
« Tout au long de son parcours, Eisenkot a démontré son honnêteté, son intégrité, une très grande valeur morale et la capacité de défendre ses opinions et ses valeurs. Dans les années à venir, l’Etat d’Israël et son armée devront faire face à des défis sécuritaires des plus complexes dans tous les domaines. Eisenkot est l’officier le plus à même de prendre le relais du général Benny Gantz et de guider les Forces de défense israéliennes vers ces nouveaux défis », a estimé Yaalon.
Des défis sécuritaires importants
Car le mandat d’Eisenkot ne sera probablement pas de tout repos. Il devra protéger Israël de nombreux dangers, en premier lieu se préparer à l’éventualité d’un échec des négociations du P5 + 1 avec l’Iran. Une première échéance qui arrivera seulement cinq mois après le début de son mandat.
A la frontière nord du pays, il devra faire face au Hezbollah. Eisenkot, connu pour être un partisan de la force de dissuasion israélienne, devra réfléchir à un plan d’action au cas où cette dernière ne suffirait plus à contenir la milice chiite. S’il décidait d’attaquer, le groupe terroriste libanais, fort de ses 100 000 missiles et roquettes, représenterait un défi sécuritaire inédit pour Tsahal.
A Gaza, alors que le Hamas et le Djihad islamique reconstituent progressivement leurs stocks de roquettes, une reprise prochaine des hostilités semble peu probable. Mais les Forces de défense israéliennes doivent se tenir prêtes à une nouvelle série de violences. Lors du dernier conflit contre le Hamas, le débat était resté ouvert : au cours d’un prochain affrontement, Israël pourrait bien décider d’aller jusqu’au bout et envisager la destruction totale de la capacité de guérilla du groupe terroriste gazaoui.
Le récent climat de violences à Jérusalem et en Judée-Samarie représentera également un défi majeur pour le nouveau chef d’état-major. Eisenkot devra superviser les efforts continus du Commandement central pour empêcher le Hamas de s’implanter à nouveau dans les Territoires palestiniens.
En outre, Eisenkot devra faire face à la menace que représente pour Israël la présence de l’Etat islamique en Syrie. Sans compter les groupes affiliés à al-Qaïda qui pourraient être tentés de prendre l’Etat hébreu pour cible depuis l’Egypte ou la Jordanie.
Enfin un dernier front, mais pas des moindres. Celui du budget. Gadi Eisenkot, comme Benny Gantz avant lui, devra plaider au nom de Tsahal pour un budget de la Défense qui permettra à l’armée de construire la force nécessaire pour affronter cette myriade de défis.
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