La course aux étoiles

C’est parti. Les hôteliers israéliens sont invités à se soumettre à un nouveau système de notation pour décrocher les étoiles, selon les mérites de leurs établissements

La course aux étoiles (photo credit: MARC ISRAEL SELLEM)
La course aux étoiles
(photo credit: MARC ISRAEL SELLEM)
Israël va se hisser aux normes déjà adoptées par 14 pays européens (Autriche, Estonie, République tchèque, Allemagne, Hongrie, Pays-Bas, Suède, Lituanie, Lettonie, Luxembourg, Malte, Belgique, Danemark, Suisse et Grèce). Les évaluations seront mises en œuvre par la société autrichienne Ennemoser Wirtschaftsberatung GmbH, qui a remporté l’appel d’offres émis par le ministère du Tourisme. Le système Hotelstars qu’elle propose est basé sur 270 critères décrétés convenir aux réalités israéliennes : superficie et confort des chambres, standing des sanitaires, service hôtelier, le tout très strictement noté.
Quelques spécificités typiquement israéliennes seront évaluées selon des critères locaux, la cacherout par exemple. Et il est à espérer que la qualité des abris antimissiles fera aussi l’objet d’une évaluation. « D’autre part le fameux porte-serviettes chauffant est très discuté », confie Ahouva Zaken, adjointe à la direction en charge de superviser les opérations et garantir la qualité des services : « Autant il est prisé dans les établissements européens et donne de nombreux points, autant il est jugé superflu en Israël ».
Nombre d’établissements se verront contraints à se mettre en frais, entreprendre des travaux de rénovation ou engager du personnel supplémentaire, pour être à niveau. Pour l’heure, ils n’ont pas l’obligation à se soumettre à ce nouveau système, mais s’y soustraire sera pénalisant. En effet s’ils continuent à faire appel comme à leur habitude à divers organismes qui offrent un système de notation selon des critères variables, ces établissements n’auront pas l’autorisation de publier les étoiles ainsi obtenues à des fins commerciales et publicitaires. Autant dire qu’ils en seront privés.
Cette mesure intervient alors que ce secteur d’activité durement touché par l’opération Bordure protectrice cherche à combler le manque à gagner occasionné. Le ministère du Tourisme garantit qu’ils n’auront qu’à se féliciter à l’avenir de cette mesure.
L’objectif du ministère du Tourisme est double ; stimuler l’industrie touristique d’une part, rassurer les consommateurs, touristes, vacanciers, hommes d’affaires d’autre part. « L’objectivité de l’information accessible concernant les établissements et la transparence au niveau des prix, permettra à la clientèle israélienne, mais surtout étrangère, de juger du standing qu’elle est en droit d’attendre par rapport au tarif proposé », explique Ahouva Zaken.
Selon Amir Halevy, directeur général du ministère du Tourisme, ce système de notation favorisera à terme les hôteliers et l’industrie du tourisme en général : la plus grande transparence renforcera la confiance des consommateurs, l’amélioration du niveau de service en conformité avec les normes internationales augmentera la crédibilité des établissements et la commercialisation en Europe en particulier, où ce système est connu, sera facilitée.
« Le ministère du Tourisme et l’Association des hôteliers israéliens vont soutenir les hôteliers pour les aider à se mettre en conformité avec ce système de notation », se félicite Ahouva Zaken. « Nous allons notamment travailler à faire obtenir divers avantages fiscaux aux établissements qui se soumettront à ce système, réduction de la Arnona (taxe locale) par exemple entre autres », confie-t-elle « et les coûts de l’inspection de classification seront pris en charge par le ministère du Tourisme », précise-t-elle.
Le Dr Klaus Ennemoser, président de la Fédération hôtelière autrichienne et propriétaire de la société autrichienne qui mettra en œuvre le système de notation, est déjà en Israël pour former des examinateurs. « Ils seront environ 7 Israéliens, dotés d’une grande expérience et ayant fait preuve de compétences dans ce secteur d’activité, qui auront la charge de noter les établissements », confie Zaker.
Pour pimenter cette surveillance et ce système de notation très élaboré, des « invités surprise » auront le privilège de contrôler incognito la qualité hôtelière proposée afin de vérifier qu’elle est bien en adéquation avec les étoiles obtenues. Evidemment ces inspecteurs, d’une parfaite neutralité attendue, ne seront pas des employés de la société autrichienne en charge de l’attribution des étoiles.
Conclusion : le malheur des établissements hors circuit qui verront leurs prix chuter, fera le bonheur des touristes à petits budgets qui verront la pénurie d’offres à leur destination quelque peu comblée.
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