Budget : dans l'attente d'un consensus

Plusieurs ministres cl?s projettent de voter contre la derni?re version du budget.

Au terme d'une longue réunion du cabinet ministériel qui s'est poursuivi tard dans la nuit de mardi, le gouvernement a annoncé que les budgets ministériels 2009 seront réduits au maximum de 5 % et. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sera augmentée, elle, de 1 %. Cette décision devrait notamment permettre au cabinet de présenter le budget 2009-2010 dans les temps. Le budget de la défense sera réduit de 1,5 milliards de shekels, ont précisé des sources gouvernementales mardi soir. Le ministre, Ehoud Barak, s'était pourtant opposé à des coupes budgétaires d'une telle ampleur. Le président de la Histadrout (syndicat général des travailleurs), Ofer Eini, et le conseiller économique de Netanyahou, Ori Yoguev, étaient enfin parvenus à s'entendre lundi, à la suite de douloureuses négociations. Au centre de l'accord : une augmentation annuelle de 3 % des dépenses publiques - à la place du plafond de 1,7 % approuvé seulement la semaine dernière par le gouvernement. Autrement dit, les dépenses de l'Etat seront rehaussées de 8 milliards de shekels sur une période de deux ans. Conséquence de l'annulation des grandes coupes budgétaires des ministères des Affaires sociales et de la Défense. Yoguev a été l'objet de critiques virulentes de la part du responsable du budget au ministère des Finances, Ram Belinkov; dont les propos ont été enregistrés à son insu par les journalistes de la Chaîne 10. Belinkov expliquait en l'occurrence au Procureur général, Menahem Mazouz, que le budget ne pouvait "simplement pas être conçu de cette manière", ajoutant que "des Premiers ministres ont été renvoyés chez eux pour moins que ça". Mercredi matin, le cabinet ministériel devait également se mettre d'accord sur un "paquet économique". "Le budget que nous présentons n'est pas idéal, mais il nous permettra de gérer le problème du chômage, en coopération avec la Histadrout et les employés", a déclaré le ministre des Finances, Youval Steinitz. "Toutefois, le contenu du 'paquet économique' n'a pas encore été défini et rien n'a été signé", précise-t-il. Au moment de compter les voix favorables à l'accord de budget, mardi soir, le Premier ministre Binyamin Netanyahou n'est cependant pas parvenu à rassembler l'ensemble des membres du cabinet. En effet, quatre ministres Shas, le ministre des Sciences et de la Technologie, Daniel Herschkowitz (Habayit Hayehoudi), et Limor Livnat (Likoud), chargée de la Culture et des Sports, se sont engagés à voter contre le projet. Farouchement opposée aux réductions prévues dans le domaine de l'éducation, l'Union des Autorités locales d'Israël (UALI) a par ailleurs appelé à une grève générale des écoles mercredi. La ville de Jérusalem et quelques autres municipalités ont néanmoins déclaré que les cours ne seraient pas perturbés. Le ministère des Finances doit aujourd'hui réduire ses dépenses publiques de 14 milliards de shekels sur 2009 et 2010 afin de respecter sa promesse d'augmentation de 3 %. Tout cela dans le cadre du plafond budgétaire du gouvernement, qui correspond à 6 % du PIB (Produit intérieur brut). Selon les estimations, le déficit public devrait dépasser 40 milliards de shekels - soit 6 % du PIB - en 2009 et 5,5 % du PIB en 2010. Or, les 3 % de dépenses annuelles supplémentaires augmenteraient le déficit public, qui atteindrait alors 6,5 % en 2010. Afin de contrer cette tendance, l'une des propositions du gouvernement consiste à augmenter la TVA à 16,5 % (elle est aujourd'hui à 15,5 %) sur une période d'un an et demi. Par ailleurs, le cabinet envisage également de retarder le plan de réduction des impôts sur le revenu, annoncé par Netanyahou, en attendant de renflouer les caisses de l'Etat.