On leur enseigne la haine

Le directeur du Palestinian Media Watch : ceux qui aspirent à la paix “veulent à tout prix croire qu’il y a un interlocuteur côté palestinien”

onleurenseignelahaine (photo credit: © Reuters)
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(photo credit: © Reuters)

NEW YORK- “Si ton ennemi annonce qu’il va te détruire, crois-le.”

Tels étaient les mots prononcés par Itamar Marcus, fondateur et directeur dePalestinian Media Watch, prenant place près de Jonathan Mark, rédacteur en chefadjoint de The Jewish Week, sur l’estrade du forum de la 92e rue à New York quiavait pour thème : comment le leadership de l’Autorité palestinienne utilise laculture, l’éducation et les médias pour influencer sa population.
Marcus présente régulièrement des preuves de l’incitation palestinienne devantla commission des affaires étrangères du Congrès américain et le Comitésénatorial des Appropriations, et délivre des conférences aux parlementairescanadiens et européens et autres responsables de la sécurité internationaux.
Marcus, originaire de New Yorket aujourd’hui installé à Efrat, a fondé il y a 14 ans Palestinian Media Watch,une ONG consacrée à la diffusion du contenu factuel des médias palestiniens.Son objectif est simple : “Avoir une idée réelle de ce qui se passe dans lemonde palestinien.”
Il se souvient des premières bandes enregistrées du discours de Yasser Arafat,alors qu’il travaillait pour le gouvernement israélien dans les années 1990. Aumilieu d’un “processus de paix” très photogénique, le dirigeant palestinien,s’exprimant à la télévision arabe et palestinienne, avait appelé au djihad,alléguant que tout accord avec Israël était “temporaire”.
Après avoir quitté le gouvernement, Marcus crée Palestinian Media Watch. C’estlà qu’il entreprend d’“enregistrer toutes les émissions de la télévisionofficielle palestinienne et éplucher quotidiennement les journauxpalestiniens.” Conclusion : une diabolisation permanente d’Israël et un déniobstiné du droit d’Israël à exister.
Une population empoisonnée par la propagande

A l’occasion du sommet de Wye, en1998, Marcus emporte ses bandes dans ses bagages et les remet au président BillClinton. Peu de temps après, un comité israélien, palestinien et américain denégociation destiné à traiter du problème de l’incitation est mis en place.

Marcus est le représentant de la délégation israélienne, rôle qu’il va occuperjusqu’à l’élection d’Ehoud Barak à la tête du gouvernement.
“Il n’y avait aucun progrès significatif” avec les Palestiniens, expliqueMarcus. “Ils enseignent à leurs enfants la haine contre les Juifs, et, au boutdu compte, la violence contre les Juifs et les Israéliens”.
Mais de leur côté, les Palestiniens “aiment à dépeindre le conflit commeterritorial, dissimulant par-là cette idéologie haineuse inquiétante.”
Marcus reste en faveur d’un contact direct entre Israéliens et Palestiniens, cequi, selon lui, favorise le respect et l’admiration pour Israël commedémocratie et partisan des droits de l’Homme. “Les Palestiniens étaientbeaucoup plus proches de la paix avec Israël avant les Accords d’Oslo, c’est làla tragédie”, affirme-t-il. “C’est après l’incitation à la haine par l’Autoritépalestinienne qu’un océan s’est formé.”
Et Marcus de continuer : les chances de paix étaient meilleures en 1996, auterme de décennies de contact avec des Israéliens. Selon un sondage, 78 % dePalestiniens considéraient alors Israël comme une démocratie et une forcepositive pour les droits de l’Homme.
Aujourd’hui, le fondateur de PMW est préoccupé par l’effet de l’enseignement dela haine et de la diabolisation sur une future solution pacifique avecl’Autorité palestinienne. Avec l’endoctrinement à la haine, la réussite - nonseulement des négociations, mais de leur application - demeure un défi, selonlui.
“La seule façon d’inverser la tendance de non-acceptation d’Israël”, dit-il,c’est que les Palestiniens “abandonnent les mensonges, la délégitimationplanifiée orchestrée par l’Autorité palestinienne et restaurent la vérité.”
A la question sur la mise en place de nouveaux médias palestiniens plushonnêtes, Marcus rétorque que s’il existe des personnalités modérées au sein del’AP, aucune d’entre elles n’est actuellement au pouvoir. Et de rappeler que 17comités se rencontraient régulièrement pour des négociations de paix avant lesAccords d’Oslo et la première Intifada. Mais quand un membre de l’équipe de négociationpalestinienne révélait qu’il avait enjoint ses propres enfants à répondre auxquestions-test honnêtement - à ne pas appeler les Juifs “le diable”, comme leurprofesseur le leur enseignait - il était immédiatement remplacé.
“La population est tellement empoisonnée par la propagande haineuse et laterreur”, note Marcus. “Il y a de la souffrance des deux côtés - lesPalestiniens ne se rendent pas compte que propre leadership est à blâmer. Ilsannihilent la vérité et la remplacent par de la haine.”
Ministre de la Défense ou de la Guerre ?

Pour Marcus, la seule façon deremédier à cette situation intenable est que l’Occident gèle le financement del’Autorité palestinienne, ne donne pas un “centime d’aide financière oun’apporte de soutien diplomatique tant que les structures de la haine restenten place.” Il reconnaît que l’Autorité palestinienne “devra passer par unepériode de crise. Si le monde occidental continue de financer un gouvernementcorrompu, il n’y a pas d’avenir... Ils prétendent que [Mahmoud] Abbas est unmodéré alors qu’il rend hommage aux terroristes”.

“Il ne peut exister de structure politique de paix sans processus d’éducation àla paix”, observe-t-il encore. Le discours est aussi important que lanomenclature.
Marcus attire l’attention sur les termes employés par les médias palestiniens :le ministre israélien de la Défense est le “ministre de la Guerre,” les Forcesde défense israéliennes, “les Forces de l’Occupation”, et les terroristespalestiniens sont des “combattants de la résistance”.
“C’est presque si pénible, si douloureux, que nombre d’Israéliens et de Juifsaméricains refusent d’y adhérer pleinement”, ajoute-t-il. Ceux qui aspirent àla paix “veulent à tout prix croire qu’il existe un interlocuteur côtépalestinien. Quand vous voyez que dans les chansons, les villes de Tel-Aviv etHaïfa sont palestiniennes, ou quand vous voyez la diabolisation des Juifs et ladélégitimation d’Israël et de l’histoire juive, si l’on admet que c’est là laculture officielle de l’AP, alors il n’y a aucun espoir”.
Les membres de l’équipe de PMW passent à la loupe tous les médias palestiniens.Mais leur but est également d’étudier la société, la culture et l’éducationpalestiniennes, et de “garder un doigt sur le pouls du leadership et sur ce qu’ilenseigne aux enfants”, précise Marcus.
“Après plus d’une génération d’endoctrinement à la haine, seulement 7 % desadolescents palestiniens acceptent le droit d’Israël à l’existence. Si Israëlrefuse de le comprendre, c’est grave.”
“Eduquer les enfants palestiniens à la haine, c’est leur voler leur avenir”,conclut-il.