Amis sans façons

Le Premier ministre tchèque, Petr Necas, a exprimé un “attachement spécial” à l’égard d’Israël

tcheque (photo credit: Avi Ohayon/GPO)
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(photo credit: Avi Ohayon/GPO)

‘Nous comprenons complètement la situation d’Israël, petitpays démocratique dans une région très dangereuse, avec des voisins hostiles”,a déclaré sans ambiguïté Petr Necas, avant sa rencontre avec BinyaminNetanyahou. Le Premier ministre israélien est arrivé en République tchèque tôtdans la journée du 17 mai, accompagné de sept ministres, dont celui desAffaires étrangères, Avigdor Lieberman.

La République tchèque, a annoncé Necas, souhaite continuer à être un ferventpartisan d’Israël au sein de l’Union européenne. “Nous sommes préoccupés parles programmes de missiles et le nucléaire iranien”, a confié le chef degouvernement tchèque.
La situation d’Israël n’est pas sans rappeler celle de la Tchécoslovaquie, dans les années1930. “Nous ressentons un sentiment spécial pour la situation d’Israël - petitenation entourée d’ennemis. Nous nous souvenons de notre situation dans lesannées 1930, lorsque la petite démocratie tchécoslovaque était entourée devoisins qui voulaient la détruire ou s’emparer d’une partie de son territoire.”Le but de la rencontre entre les deux dirigeants : renforcer les relationsentre les deux pays. Leurs délégations respectives ont signé une déclarationcommune, exprimant leur “préoccupation au regard des efforts de l’Iran pourenrichir son uranium à des fins militaires, alors même qu’il menace de détruireIsraël.”
Lors d’une conférence de presse conjointe avec Netanyahou, le Premier ministretchèque a déclaré que son gouvernement rejetait fondamentalement ladélégitimation et le boycott de l’Etat d’Israël. “Israël a clairement le droitde se défendre des attaques terroristes”, clame-t-il. “Jérusalem appréciesincèrement l’amitié témoignée par Prague”,a commenté Bibi. “Nulle part ailleurs en Europe,les appels israéliens sont si bien compris.”
Necas a en outre exprimé son opposition à une déclaration unilatéralepalestinienne d’un Etat, sous prétexte que “le conflit israélo-palestinien nepourra être résolu, à long terme, que par des négociations directes entre lesdeux parties. La République tchèque ne prend pas en compte les mesuresunilatérales qui ne peuvent pas contribuer au processus de paix auMoyen-Orient.”
Avant la conférence de presse, les ministres israéliens en visite ont rencontréleurs homologues tchèques, dans une discussion de gouvernement à gouvernement.Au programme : signature d’accords pour renforcer la coopération de projetscommuns en matière de sécurité, éducation, infrastructures et culture.
D’après Necas, il faudra aborder la question iranienne lors de la prochaine rencontreavec le président français, François Hollande, et les autres chefs d’Etateuropéens, “au cours de leur prochaine réunion collective, et lors du prochainsommet de l’OTAN à Chicago.”
Préoccupation annexe : la sécurité des communautés juives d’Europe, en cas deconflit entre l’Iran et Israël.
Necas a fait savoir qu’il avait été informé de la question lors d’uneconversation, mercredi 16 mai, avec Moshé Kantor, président du Congrès juifeuropéen.
Equilibre des puissances

“La République tchèque est beaucoup plus influente ausein de l’UE, depuis la crise financière”, a commenté Arié Zuckerman,secrétaire général du Fonds juif européen.

“Alors que les économies les plus fortes restent la France, l’Allemagne et leRoyaume-Uni, des pays comme l’Espagne et l’Italie ont perdu un poidsconsidérable au profit de nations qui s’en sortent mieux, comme la Républiquetchèque, la Pologne, la Hollande et le Danemark”, a-t-il expliqué. Et d’ajouter: “Ce changement dans l’équilibre des pouvoirs, ainsi que l’attitude favorablede la République tchèque à l’égard d’Israël, explique le nouvel intérêt desdirigeants juifs et du gouvernement israélien, dans l’approfondissement desrelations.”
En novembre dernier, les membres du cabinet tchèque s’étaient rendus en Israël pourla première fois. Selon Tomas Kraus, directeur de la Fédération des communautésjuives de la République tchèque, le gouvernement tchèque a “intérêt à suivrel’expérience d’Israël, nation start-up, puissance des technologies del’information et partenaire pour des investissements lucratifs. Israël estadmiré et perçu comme une réussite.” Et d’ajouter que certaines entreprises dela République tchèque, les principales, sont représentées à la Chambre ducommerce Israël - République tchèque. “Mais la principale raison de la soliditédes relations est un lien affectif profond.”
Le lien qui unit les deux nations remonte aux années 1960, a-t-il rappelé,“lorsque les deux pays ont été confrontés à des moments difficiles deconstruction : Israël avec la guerre des Six-Jours, et la Tchécoslovaquie, lorsdu Printemps de Prague.”