Peres se met la droite à dos

Après la déclaration de Shimon Peres, le Likoud-Beiteinou a annoncé être en désaccord avec les propos du président.

Peres addresses ambassadors 370 (photo credit: GPO)
Peres addresses ambassadors 370
(photo credit: GPO)

Unedéclaration inattendue. Dimanche 30 décembre, lors de la conférence réunissantles ambassadeurs israéliens à l’étranger, le président Peres a affirmé qu’ilrejetait l’idée selon laquelle Mahmoud Abbas, le chef de l’Autoritépalestinienne, ne serait pas un partenaire pour la paix. Des propos qui sesituent résolument du côté de la solution à deux Etats.
En réaction, le Likoud-Beiteinou a accusé Peres d’être déconnecté de l’opinionpublique. « C’est bien malheureux que le président ait choisi d’exprimer unpoint de vue politique personnel qui va à l’encontre de l’opinion publique,surtout lorsque l’on sait qu’Abbas refuse la paix », a déclaré le parti. «C’est d’autant plus déplacé que cette position encourage les critiques enversIsraël, et qu’elle a été défendue devant nos ambassadeurs », a continué leLikoud-Beiteinou.
Et d’ajouter que le Premier ministre Binyamin Netanyahou avait de nombreusesfois appelé Abbas à revenir à la table des négociations, mais que ce dernieravait toujours refusé et préférait agir contre Israël dès qu’il le pouvait.
De son côté, Bibi s’est contenté de déclarer qu’il maintiendrait ses entretiensréguliers avec le président israélien.
Le bloc de centre-gauche monte au créneau 
Pour Shelly Yacimovich, leLikoud-Beiteinou a dépassé les bornes. « Dire que Peres encourage les critiquesenvers Israël est très mesquin », a-t-elle réagi. « Peres est en première lignepour défendre le pays et encaisse les coups un par un. C’est notre meilleurambassadeur. ». Aux yeux de la travailliste, la solution à deux Etatscontribuera à maintenir une majorité juive en Israël, et protègera le rêvesioniste.
Attaquer Peres sur ce sujet intolérable, a-t-elle conclu.
Tzipi Livni a également pris part au débat. Selon elle, « le président a agiavec responsabilité et dit la vérité ». « C’est ainsi que doivent penser ceuxqui tiennent à Israël », a-t-elle ajouté.
Yaïr Lapid, leader du parti Yesh Atid, s’est exprimé à son tour. Et affirmé quele gouvernement actuel ignore tous les intérêts diplomatiques de l’Etat,laissant le conflit israélopalestinien en héritage à la prochaine génération.
Dans son discours, Peres a souligné plusieurs priorités : « La première chosequi doit être faite est d’établir un accord de paix avec les Palestiniens, sansdélai aucun. Une nette majorité de la population est en faveur de deux Etatspour deux peuples ». « Abbas est le seul leader arabe à avoir déclarépubliquement qu'il était en faveur de la paix, et contre le terrorisme. Sesactions pour prévenir le terrorisme sont courageuses », a insisté Peres.
« Ceux qui ne veulent pas deux Etats pour nos deux peuples doivent proposer unealternative », a ensuite lancé le président. « Un Etat binational met en dangerle sionisme, le judaïsme et la démocratie israélienne. Je voudrais bien quenous puissions vivre ensemble, mais sur cette petite terre où la haine, lasuspicion et les différences culturelles sont si grandes, cela est impossible.» Peres a également évoqué la diplomatie du pays et appelé à ce que lesnégociations s’opèrent sous le signe de la modération et du dialogue. En bondiplomate, il a ajouté qu’il valait mieux être « un lion dans la peau d’unagneau qu’un agneau qui rugirait comme un lion ».
Peres a noté la réelle envie de paix d’Israël. Il a pris comme exemplel’ex-Tchécoslovaquie pour illustrer un bon modèle de solution à deux Etats enmontrant que la séparation de ce pays en deux républiques avait aujourd’huifait ses preuves des deux côtés.