L’homme, la femme et l’enfant de Jérusalem

Mais qui sont les habitants de la capitale. Zoom sur cette population cosmopolite qui se divise en secteurs démographiques très précis.

JFR P12 370 (photo credit: Marc Israël Sellem/The Jerusalem Post)
JFR P12 370
(photo credit: Marc Israël Sellem/The Jerusalem Post)
Chaque année, dans un contexte de célébration de laréunification de la ville de Jérusalem au terme de la guerre des Six Jours,c’est l’occasion pour l’institut des Etudes israéliennes de dresser un tableaudes dernières statistiques sur plusieurs aspects démographiques et sociétaux dela ville. Les chiffres qui suivent font référence à la situation démographiqueà la fin de l’année 2011.
Sur les 804 400 habitants de Jérusalem, 511 400 étaient juifs ou non arabes (64%) et 293 000 étaient arabes (36 %). Parmi ces mêmes habitants, 486 800vivaient dans des zones insérées dans les nouvelles frontières de la villeaprès 1967, ce qui représentait, juifs et arabes compris, 61 % de la populationtotale de la capitale. Et sans changement par rapport aux années précédentes,les plus grands quartiers juifs restent : Ramot avec 41 400 habitants ; PisgatZeev avec 36 800 ; et enfin Guilo avec 27 800.
Jérusalem est incontestablement une ville jeune. 45 % des habitants de HaguivaHatsarfatit (colline française) ont entre 20 et 34 ans, 38 % pour Nahlaot et 33% pour Rehavia.
En ce qui concerne le système éducatif, une donnée mérite d’être relevée : ellemontre une forte hausse du nombre d’élèves dans les écoles publiques primaires.Et le phénomène qui avait commencé en 2011 se confirme : la nette diminution dunombre d’élèves harédim dans les classes inférieures dans les écoles publiques.En d’autres termes, davantage de familles ultraorthodoxes quittent la villepour essentiellement des villes ultraorthodoxes situées à proximité.
En 2011, quelque 258 800 élèves étaient inscrits dans le système d’éducation deJérusalem, soit le plus grand nombre d’inscrits sur l’ensemble des districtscouverts par le ministère de l’Education israélien. Parmi eux : 21 000 Arabesinscrits dans des institutions privées de Jérusalem-est.
Le bac pour tous ? 
En cette année 2012-2013, le nombre total d’élèves juifss’élève à 159 400, dont 61 000 (38 %) inscrits en écoles publiques – tantlaïques que religieuses – et 98 400 (62 %) dans le système scolaire harédi. Etpour la première fois depuis plus de 20 ans, on observe une baisse desinscriptions entre le CP et la 6e, parmi les enfants concernés par le systèmeéducatif des ultraorthodoxes.
Selon les conclusions du Dr Maya Choshen, chargée de recherche affiliée àl’Institut de Jérusalem, nous assistons cette année à un changement essentielet profond, avec pour la première fois, une nette baisse du nombre d’élèvesharédim inscrits à l’école élémentaire. Le nombre d’inscrits passant de 36 650sur l’année 2011-2012, à 35 880 sur l’année 2012-2013.
En parallèle, le nombre d’élèves au sein des écoles élémentaires est enconstante augmentation depuis maintenant deux ans. Du côté des écoles publiquesreligieuses, on observe une augmentation de 460 écoliers, le nombre d’inscritspassant de 11 000 en 2011 à 11 460 en 2012. Du côté des écoles publiqueslaïques, l’augmentation est moins visible mais tout de même présente : lenombre d’inscrits dans ces établissements est passé de 11 130 sur l’année2011-2012, à 11 270 sur l’année 2012-2013.
Une fois au lycée, 94 % des lycéens scolarisés dans les écoles religieuses etlaïques publiques se présentent aux épreuves du baccalauréat, contre 34 %seulement pour ceux issus du système ultra-orthodoxe. En 2011, les étudiantsdes écoles publiques religieuses de Jérusalem étaient 71 % à décrocher leprécieux sésame pour l’université (comparé à 69 % pour l’ensemble du pays danscette catégorie). Le système éducatif laïque comptait lui, 60 % de bacheliers,comparé à 67 % pour le reste du pays, soit une baisse de 2 points comparé aupourcentage de l’année dernière.
Au sein du système orthodoxe, seuls 11 % des lycéens de Jérusalem ont obtenuleur baccalauréat, la moyenne pour l’ensemble du pays étant de 10 %.
Un renversement de la tendance juifs/arabes 
L’ensemble de ces statistiquesconfirme bien une chose sur la population de Jérusalem : ceux qui quittent enmasse la ville chaque année sont principalement des ultraorthodoxes, et nonplus seulement des laïques. Pas moins de 17 800 habitants ont déserté Jérusalemen 2011, contre seulement 10 400 qui ont décidé d’y emménager.
Parmi ceux qui ont choisi de quitter la ville, 1 850 ont opté pour Beit Shemeshet 1 500 préféraient Tel-Aviv. En 2011, 660 habitants venus de Bnei Brak, et600 venus de Tel-Aviv ont décidé de migrer vers la Ville sainte. Sur l’ensembledes personnes parties ou arrivées à Jérusalem, seulement 4 % étaient âgées de65 ans ou plus. Ce qui montre que ce mouvement d’entrée et de sorties’appliquait principalement à une population jeune ou d’âge moyen.
Concernant maintenant le taux de natalité, dont les statistiques sont attendueschaque année avec intérêt et impatience, on assiste à un renversement desituations entre juifs et arabes. Sur les années 2008-2011, parmi les 22 000naissances enregistrées dans la capitale, 63 % étaient issus de mères juives et35 % de mères musulmanes. Alors qu’en 2001, le taux de natalité pour la villede Jérusalem était de 3,7 nouveau-nés du côté de la population juive et de 4,3du côté de la communauté arabe, la tendance s’est fortement inversée avecdorénavant un taux de natalité de 4,2 naissances pour l’ensemble de lacommunauté juive de Jérusalem, contre seulement 3,6 bébés du côté de lacommunauté arabe.
En matière de travail, et comparé au reste du pays, les habitants de Jérusalemtravaillent moins. Entre 2008 et 2011, la population active de Jérusalems’élevait à 46 % (comparé à 57 % pour le reste du pays). Parmi les femmes, 39 %étaient actives (62 % pour la moyenne nationale).
Sur le plan religieux, parmi les habitants de Jérusalem âgés de 20 ans et plus,31 % se déclaraient orthodoxes, et 21 % se définissaient comme religieux(comparé à respectivement 9 % et 10 % pour le reste du pays).
Enfin, dernier élément et non des moindres, les habitants de Jérusalem sontdans l’ensemble assez satisfaits de leur sort. Entre 2009 et 2011, la moitié dela population se disait très satisfaite et 41 % satisfaite (soit un total de 91%) contre seulement 8 % de non satisfaits. Et les résidents de la capitale serévèlent même plus optimistes quant à l’avenir que les résidents du reste dupays : 70 % à Jérusalem considéraient que leur futur serait meilleur, alors queseulement 60 % à Tel-Aviv et 53 % à Haïfa pensaient la même chose.