L’année de tous les mensonges

2016 a battu tous les records en termes d’inepties véhiculées contre Israël

Un bas-relief de l'arc de Titus (photo credit: Wikimedia Commons)
Un bas-relief de l'arc de Titus
(photo credit: Wikimedia Commons)
On a longtemps cru qu’avec la révolution de l’Internet, Wikipédia et Google, l’ère des mensonges serait révolue : deux minutes de recherche suffiraient pour faire éclater la vérité. L’année qui s’achève montre à quel point c’était une erreur. On peut aujourd’hui dire n’importe quoi en toute impunité.
La Bible nous apprend que Salomon a construit un temple sur le mont Moriah ? L’historien Flavius Josèphe évoque les travaux du roi Hérode pour agrandir la montagne du Temple ? Le Nouveau Testament raconte que Jésus s’y est rendu à plusieurs reprises ? Que nenni !, proclame l’UNESCO. Pour ses membres distingués, il n’y a aucun rapport entre le judaïsme, les juifs – au fait, se souvient-on que Jésus était juif ? – et la glorieuse esplanade des mosquées. Quant à ce soi-disant Mur des Lamentations, qui pour les archéologues et les historiens du monde entier fait partie des travaux hérodiens, là encore, aucun rapport avec les juifs : il s’agit en fait d’un haut lieu de l’islam, le prophète Mahomet y ayant attaché sa monture lors de son voyage – imaginaire – sur l’esplanade. Les votes et les résolutions de l’Unesco se trouvant sur le site de cette respectable (?) institution, les chercheurs des générations futures pourront utilement s’y référer. Comme ils pourront se référer au « documentaire » diffusé le 18 décembre par M6.
Intitulé Jérusalem, quand la ville sainte se déchire, le reportage est truffé d’erreurs aussi monumentales qu’invraisemblables. On se souvient peut-être que le 29 novembre 1947, les Nations unies ont adopté un plan de partition de ce qui restait de la Palestine, après que l’Angleterre en ait cédé les quatre cinquièmes à l’émir du Hedjaz en 1921. Ce dernier avait appelé son nouveau royaume la Transjordanie. Le plan de 1947 prévoyait la création d’un Etat juif et d’un Etat arabe. Personne ne parlait alors d’Etat palestinien. Un statut international était prévu pour Jérusalem. Problème : alors qu’Israël a accepté le plan, les Arabes l’ont rejeté. Toutefois selon M6, « en 1947, pour apaiser les tensions les Nations unies ont séparé la région en deux. Israël voit alors le jour. La Jordanie, elle, cède un bout de son territoire : la Cisjordanie. Cela doit devenir le futur Etat palestinien. » Nous sommes en plein dans le jeu des sept erreurs. En 1947, la Transjordanie se trouvait toujours de l’autre côté du Jourdain et Israël n’avait pas encore proclamé son indépendance. Après la déclaration de celle-ci le 14 mai 1948, l’Etat juif a été immédiatement attaqué par les armées de cinq pays arabes dont la Transjordanie qui a occupé la Cisjordanie et Jérusalem-Est et s’est empressée de les annexer avant de changer son nom en Jordanie. Et le documentaire de poursuivre : « En 1967 Israël entre en guerre contre ses voisins et annexe la Cisjordanie. C’est le début de l’occupation des territoires palestiniens. » Or, d’une part Israël n’a jamais annexé la Cisjordanie et de l’autre, ladite Cisjordanie incluant la totalité des territoires revendiqués aujourd’hui par Abou Mazen se trouvait, de 1948 à 1967, sous contrôle jordanien. Pourquoi un Etat palestinien n’a-t-il alors pas vu le jour ? La question ne sera évidemment pas posée par M6... 
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