Les affaires reprennent

Près de 60 entreprises réunies à Tel-Aviv la semaine dernière à l’occasion de la “French Business Week” : la coopération économique entre France et Israël semble repartir de plus belle

ubifrance (photo credit: Valentine Bourrat - Ambassade de France en Israel)
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(photo credit: Valentine Bourrat - Ambassade de France en Israel)

La semaine dernière, l’amitié franco-israélienne était àl’honneur, avec la tenue de la “French Business Week” à Tel-Aviv du 21 au 24mai. Une initiative de l’Ambassade de France en Israël et de la cellule localed’UBIFrance à Tel-Aviv.

Cela faisait certes des années que des forums franco-israéliens étaientorganisés pour améliorer le dialogue binational dans un domaine précis del’économie. Pourtant la “French Business Week” de 2012 a constitué un événementd’une bien plus grande ampleur. Et pour cause, près de soixante entreprisesfrançaises se sont réunies la même semaine dans les plus beaux locaux de la Villeblanche autour de quatre branches principales : high-tech ettélécommunications, aéronautique, biotechnologie, et architecture.
Au programme : conférences et rencontres des différents responsableséconomiques des deux pays, dans l’objectif d’encourager plus que jamaisl’intensification de la coopération économique entre Israël et l’Hexagone.
C’est d’ailleurs là une priorité absolue pour l’ambassadeur de France en IsraëlChristophe Bigot, qui, pour l’occasion, avait organisé une réception dans sarésidence officielle de Jaffa, mardi 22 mai au soir. Si son prédécesseurJean-Michel Casa, à la fin de son mandat, pouvait s’enorgueillir de bellesréalisations jointes dans le domaine de la culture et de l’éducation, son seulbémol avait été précisément l’économie, les entreprises françaises restantfrileuses à coopérer étroitement avec Israël.
La crise n’aidant pas, c’est seulement fin 2011 que les affaires bougent entreIsraël et la France: augmentation de plus de 10 % des exportations israéliennes vers l’Hexagone etde 97 % des flux d’investissements français en Terre promise. Et ce n’est qu’undébut.
La cellule UbiFrance de Tel-Aviv se veut le promoteur des entreprisesfrançaises en Israël et son directeur Frédéric Szabo était l’un des principauxorganisateurs de cette “French Business Week”. Il a notamment souligné lesactivités d’information et de conseil d’UbiFrance auprès des PME françaises surl’environnement économique de l’Etat hébreu, facilitant également les contactsavec de probables partenaires israéliens. La semaine dernière, les cycles derencontres entre entreprises des deux pays allaient précisément dans ce sens,et Israël a bien des atouts en la matière.
La Terre promise, un bon terreau pour le “business”

Au moment où la plupart despays méditerranéens sont secoués par d’intenses bouleversements politiques, lemarché israélien s’impose comme un pôle de stabilité avec un “environnement desaffaires plus qu’encourageant”, explique Szabo.

Reconnu pour le dynamisme de son économie en constant mouvement, l’Etat hébreugarde une croissance positive de 3 % du PIB au premier trimestre de 2012 malgréla crise dans le monde entier. Des performances dues avant tout à un commerceextérieur en bonne santé : progression de plus de 14 % au premier trimestre de2012, notamment dans les secteurs des services et des produits manufacturés.Perspectives encourageantes pour ce récent membre de l’OCDE. Et c’est là aussiun aspect alléchant pour de jeunes entreprises françaises, comme le préciseFrédéric Szabo : “Israël offre des capacités de rebond aux entreprisesfrançaises vers le monde entier, comme la France lui en offre vers l’Unioneuropéenne”.
Insistant sur des “alliances stratégiques gagnant-gagnant”, Szabo incite lesentreprises des deux pays à “conjointement conquérir des marchés encore plusloin”.
Au salon des télécommunications, le directeur général du ministère desCommunications Eden Bar Tal a mis en avant les potentiels d’Israël : “Dans unmonde où la technologie est un gage de réussite, cette aptitude à innover,partagée par la Franceet par Israël, est une base solide pour de nouvelles coopérations entre lesdeux pays”.
Le high-tech attire un bon nombre d’entreprises françaises désireuses deprofiter des innovations technologiques israéliennes. Ainsi, comme l’expliqueJean-David Fogiel, frère du célèbre animateur de télévision Marc- OlivierFogiel et directeur général du développeur de streaming Ipercast : “Noussouhaitons appliquer les innovations technologiques israéliennes pour améliorernotre offre sur Internet”.
Et Fréderic Szabo d’ajouter : “Israël est un réservoir de technologies etd’innovation qui ne doit pas échapper aux entreprises voulant rejoindre laconcurrence mondiale ; la Francea tout à gagner à apprendre de la part de ses partenaires israéliens”.
Mais l’échange économique fonctionne aussi dans l’autre sens, avec desentreprises françaises profitant du développement rapide du jeune Etat hébreuet désireuses de répondre à certaines demandes. C’est ainsi qu’Etienne Coulon,directeur de l’entreprise Pointgreen spécialisée en analyses technologiques,espère pouvoir apporter des solutions à la gestion énergétique d’Israël, au vunotamment des risques de carences de cet été.
Pour chaque branche d’activité, les conférences ont donné lieu à desprésentations d’entreprises françaises.
Celles-ci ont été suivies par plusieurs cycles de rencontres entreentrepreneurs des deux pays dans le cadre de discussions “B2B” (d’entrepreneurà entrepreneur).
Ne reste qu’à souhaiter que ces liens perdurent, et portent leurs fruits. Carcomme l’a expliqué Etienne Coulon : “Israël est orienté vers le succès. Pourvuque cela dure !”