Les leçons de la première guerre du Liban

30 ans après la fin du conflit, zoom sur le rôle inédit des hélicoptères dans les forces de Tsahal

Les hélicoptères de Tsahal dans les hauteurs du Golan (photo credit: © Reuters)
Les hélicoptères de Tsahal dans les hauteurs du Golan
(photo credit: © Reuters)
La première Guerre du Liban (1982) est peu connuepour son usage des hélicoptères. Pourtant, c’est là que Tsahal en déploie pourla première fois. Et les résultats sont probants.L’histoire des forces aériennes et des hélicoptères remonte à peu avant laGuerre de Kippour, en 1973, lorsque le général de brigade réserviste NéhémiaDagan, un pilote d’hélicoptère décoré de médailles, insiste auprès del’establishment militaire pour créer une force d’offensive spécialisée.“Nous avions déjà lancé l’idée auparavant, mais certains officiers,particulièrement dans les forces terrestres et même aériennes, s’opposaient àcet investissement”, explique aujourd’hui Dagan. Pendant la guerre, Tsahalsubit les offensives aériennes de la Syrie et de l’Égypte, et les avions dechasse sont mis à terre par des systèmes de missiles sophistiqués, de facturerusse.Dagan continue : “ La capacité des hélicoptères à voler à basse altitude leurconfère un avantage sur les avions de chasse”. Deux escadrons spéciaux sontdonc créés en 1975. Durant la Guerre du Liban, ils détruisent quelque 110véhicules blindés, appartenant majoritairement à l’armée syrienne. “C’était unincroyable succès”, se souvient Dagan. “ Les escadrons avaient fait mieux queles divisions opérant sur le sol libanais”.Selon le général de brigade David Barki, actuel commandant du Directoire deshélicoptères au sein des forces de l’air, les leçons tirées en 1982 sont encorevalables aujourd’hui.Les escadrons sont toujours composés d’engins Cobras et Apache, dont certains,en service depuis la fin des années 1970 resteront opératoires jusqu’en 2020.«Nous avons appris que les hélicoptères peuvent assister les forces terrestresen attaquant au préalable, en localisant et détruisant les cibles ennemies eten neutralisant les systèmes antiaériens”, commente ainsi Barki.Le pilote a l’avantage de visualiser les combats “du dessus” et peut fournirdes informations précieuses aux combattants au sol.L’année dernière, l’armée de l’air a tenu une conférence appelée “2030”, où desofficiers ont prédit que dans 20 ans, les forces aériennes serontessentiellement constituées de véhicules sans pilote.Mais pour Barki, le besoin d’hélicoptères existera toujours. “Voir quelquechose sur un écran de contrôle n’est pas la même chose que survoler un champ debataille”, explique-t-il. “On aura toujours besoin de pilotes d’hélicoptèrespour avoir une prise sur les choses”.