Un 12 juillet festif

Alors qu’il s’apprête à prendre congé de ce petit bout de Terre d’Israël, Christophe Bigot aura été l’hôte heureux d’une soirée haute en couleurs

bigot (photo credit: Avec l'aimable autorisation de l'ambassade de Fran)
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(photo credit: Avec l'aimable autorisation de l'ambassade de Fran)

Ils étaient les invités d’honneur des célébrations dela Fête nationale française, en la Résidence de France, rue de Toulouse aJaffa, le 12 au lieu du 14 juillet, pour cause de Shabbat : le plus célèbreotage libéré, Guilad Schalit, et la nouvelle députée des Français del’étranger, Daphna Poznansky, une Israélienne qui inaugure cette fonction. Etil s’agissait aussi des dernières festivités pour l’ambassadeur de France,Christophe Bigot qui quitte Israël après six ans en Terre promise dont trois àce poste.

Trois années marquantes si l’on en croit le président Shimon Peres, toujoursprésent au rendez-vous et qui a rendu un hommage des plus chaleureux aureprésentant sortant de la France. Et de qualifier Bigot de défenseur de lacause d’Israël : “Vous avez manifesté la plus profonde amitié d’un représentantfrançais en Israël”, lui a-t-il déclaré, ajoutant que jamais aucun ambassadeurn’a autant réussi à faire passer en Israël les valeurs de la France.
“Qui mieux que vous, homme d’Etat et de paix, pourrait représenter leurcaractère universel”, a répondu le diplomate à propos de ces valeurs, enfaisant l’éloge d’un Shimon Peres qualifié d’“artisan de l’amitiéfranco-israélienne”, depuis qu’il eut côtoyé dans les années 1950 despersonnalités telles que Pierre Mendes-France, Maurice Bourges-Maunoury ou GuyMollet.
Auparavant, ému, les yeux embués, l’ambassadeur s’est adressé à l’assistance,d’abord en hébreu, au nom de sa femme Valérie et de ses enfants Lucas et Clara,ainsi que de l’ensemble du personnel de l’ambassade. Il a remercié ce pays quilui a tant donné, et rappelé dans l’antique langue hébraïque le triple messagede la Journée de la Bastille : messer chel Kherout, Chivione, ve-Akhva (unmessage de Liberté, Egalité et Fraternité). Sans oublier de souligner que le 12juillet 1906, il y a 106 ans, marquait aussi le jour de la réhabilitation ducapitaine Dreyfus par la justice française.
“J’ai vu Shimon Peres et Guilad Schalit” 

Apres avoir salué d’un “bienvenue”Guilad Schalit et son père Noam, dont “la présence parmi nous ce soir est unsymbole du lien indissociable entre nos deux pays”, le locataire de lachancellerie française en Israël a également rappelé la tragédie de Toulouse :“La France et Israël ont pleuré ensemble quand trois enfants et un rabbin ontété tués parce que juifs dans leur école de Toulouse par un barbare”, a-t-ildit, avant de citer le ministre de l’Intérieur Manuel Valls qui a qualifiél’antisémitisme d’“offense aux valeurs” de la République.

Concernant l’Iran, l’ambassadeur a rappelé : “Israël peut compter sur ladétermination du président François Hollande sur le dossier iranien comme il apu compter sur celle de Nicolas Sarkozy”, car “la sécurité d’Israël, mais aussicelles de la région et de la planète sont en jeu”.
A propos de la Syrie, il a réitéré la position de son pays, en cette fête de laliberté, “seule aspiration du peuple syrien”.”Bashar el-Assad doit partir”,a-t-il martelé.
Enfin, il s’est aussi félicité “de la plainte déposée en France par ItzikZeitouni pour que justice soit rendue”. Sur un mur extérieur de la résidence, Ro’i Peled, l’ami de la jeune victimeavait projeté en lettres lumineuses les mots : “Justice pour Lee”.
Parmi les centaines d’invités, des diplomates étrangers, députés et hommespolitiques israéliens, ainsi que le quota de la presse locale. Au hasard : letravailliste Daniel Ben Simon, Nitsan Horovitz du parti Meretz, le journalistedu Yediot Aharonot Noah Klieger, et celui d’Israël Hayom et ancien diplomateBoaz Bismuth... Et bien sûr les beautés du pays, comme cette jeune mannequinoriginaire de Sibérie, Marie Bodrova, qui, en francophile convaincue, s’exprimedans un français très correct. Mais aussi les Français d’Israël, comme cetteemployée de l’école Marc Chagall, Ginette Tibi-Garnero, venue avec son filsStéphane et son petit-fils Benjamin, 12 ans, un sabra dont la langue maternelleest le français. Elle vient chaque année, une occasion de se retrouver entreamis francophones. “C’est la fête nationale, je considère que c’est mon devoird’y aller, et aussi un plaisir”, expliquet- elle. Notamment pour déguster lesfromages et autres délicatesses françaises spécialement rapatriées par avion del’Hexagone pour l’occasion. Benjamin se sent moitié Français, moitié Israélien,mais plus Israélien toutefois.
Il n’hésite pas à faire la comparaison avec l’Indépendance israélienne, YomHaatsmaout : “Ici on se serre les mains, et il y a moins de feux d’artifice”,note-t-il, les yeux rivés sur le spectacle qu’il observe dans le ciel, depuisla majestueuse terrasse face à la mer.
Mais il n’en demeure pas moins fier et se promet de raconter le lendemain à sescamarades de vacances et à la rentrée : “J’ai vu Shimon Peres et GuiladSchalit”.