Une terre d’accueil pour les infiltrés érythréens ?

Un pays anonyme aurait accepté d’accueillir les émigrés africains illégaux.

Eritrean migrants living in Tel Aviv 370 (photo credit: Marc Israel Sellem)
Eritrean migrants living in Tel Aviv 370
(photo credit: Marc Israel Sellem)
Une nation bien généreuse. Dimanche 2 juin, l’avocatde l’Etat, Yochi Gnessin, a déclaré à la Cour suprême qu’un pays tiers avaitaccepté de recueillir les infiltrés érythréens en temps voulu. Israël serait enoutre en cours de pourparlers avec deux autres Etats dans le même objectif. Ils’agit de permettre aux émigrés érythréens de retourner sur le continentafricain, comme cela a été le cas pour les quelque 2 100 Soudanais, rentrés auSoudan via un pays tiers.
Selon Gnessin, très peu de réfugiés érythréens présents en Israël répondent àla définition d’un dissident politique. C’est pourquoi la grande majorité des35 000 demandes d’asile sera rejetée. La cour a ordonné au ministère de laJustice de présenter une explication détaillée de l’accord conclu avec les paysconcernés, qui pourra alors être rendu public.
Droits fondamentaux L’audience de dimanche s’est déroulée devant un panel de 9magistrats de la Cour suprême chargés d’examiner une pétition déposée contrel’amendement à la loi de prévention de l’infiltration (1954), voté en janvier2012 par la Knesset.
Environ 2 000 personnes sont détenues sous le coup de cet amendement, quiautorise jusqu’à 3 ans d’incarcération pour tout individu franchissantillégalement les frontières israéliennes.
Selon la pétition, l’amendement viole les droits fondamentaux des émigrésafricains. Déposé par plusieurs associations de défense des droits civils, letexte conteste l’expulsion des Soudanais et des Erythréens, car « legouvernement israélien reconnaît lui-même qu’il est impossible de déporter cespersonnes, au vu du destin qui les attend à leur retour ».
Selon les auteurs de la pétition, il est illégal de détenir des individus quine peuvent être déportés et l’amendement voté par les députés viole la Loifondamentale de la dignité humaine et de la liberté, ce qui devrait conduire laCour suprême à le faire annuler.
Toujours dimanche, l’Autorité de la population, de l’immigration et desfrontières a révélé que seuls 2 infiltrés avaient tenté de franchir lafrontière israélienne au mois de mai, contrairement à la même époque l’annéedernière où 2 031 personnes ont pénétré dans le territoire. Le Premier ministreBinyamin Netanyahou s’est félicité de ces résultats, soulignant les effets dela barrière de sécurité construite le long de la frontière égyptienne. Cetteclôture de 230 kilomètres de long a coûté 1, 6 milliard de shekels et a étéachevée en janvier dernier. Netanyahou a ajouté qu’il était temps, désormais,de se consacrer à renvoyer ces émigrés illégaux chez eux. « Nous atteindronscet objectif également », a assuré Bibi.
En décembre 2012, le Premier ministre a nommé Hagaï Hadas, ancien haut gradé duMossad et ancien négociateur en chef dans les pourparlers pour faire libérer lesoldat Guilad Schalit, pour superviser les expulsions des émigrés africains etde leur trouver des terres d’accueil.
Dimanche, les différents ministères concernés – Affaires étrangères, Intérieur– ne semblaient pas informés de l’existence d’un accord avec un tiers pays.Sous couvert d’anonymat, un diplomate a cependant déclaré qu’il semblaitimprobable qu’un autre pays ait accepté d’accueillir des dizaines de milliersde demandeurs d’asile érythréens, et que l’accord portait plusvraisemblablement sur leur transit. Le haut gradé a également précisé qu’Israëlne pourrait certainement pas se permettre de payer ledit tiers Etat afin que cedernier conserve les émigrés sur son sol indéfiniment.