2011 : Bilan positif pour l’Etat hébreu

En terme de réussite et d’accomplissements, Israël peut être fier de l’année écoulée

bilan (photo credit: illustrative/reuters)
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(photo credit: illustrative/reuters)
Si l’on en croit le fondateur d’Intel Israël, Dov Frohman, “pour créer un véritable culte de l’innovation, la peur de la perte se révèle plus forte que l’espérance de gain”.
Depuis sa fondation en 1948, Israël n’a pourtant rien à perdre et tout à gagner à innover. C’est l’innovation omniprésente qui, aujourd’hui encore, fait le rayonnement économique d’Israël, dans le monde entier et donne quelques enseignements à tirer.
Quelques chiffres suffisent à mesurer la concentration de facteurs innovants en Israël. Alors qu’en 2009 le NASDAQ cotait 2 entreprises allemandes, 2 françaises et 6 japonaises. Pas moins de 63 entreprises israéliennes étaient “listées”. Plus que n’importe quel pays étranger.
Avec seulement 7 millions d’habitants, ce petit Etat est pourtant celui qui investit le plus en recherche et développement civil. Il y consacre plus de 4,3 % de son PNB en moyenne, entre 2000 et 2005. Soit plus du double que la France sur la même période.
Le capital-risque, troisième source de financement de l’innovation, est lui aussi très présent avec plus de 250 dollars investis par habitant en 2008 ; soit plus de deux fois et demi les montants américains.
De tels financements totalement privés ne sont pas une manne céleste qui tomberait comme une pluie bienfaisante sur les entreprises israéliennes. Ils résultent d’un climat économique et d’une mentalité d’innovation omniprésente, incarnée par la remise en cause permanente de toute situation établie et l’implication individuelle pour la cause nationale. Une implication que certains n’hésitent pas à attribuer à l’importance de l’armée où l’expression “ce n’est pas de ma faute” n’existe simplement pas.
Des accomplissements à foison Et les résultats ne se font pas attendre.
Israël occupe le 6e rang mondial en matière de contribution en prix Nobel par habitant. Le nombre de publications scientifiques par habitant (109 publications par 10 000 personnes) et de brevets déposés par habitant figure parmi les plus élevés au monde. Et ce n’est pas un hasard non plus si les plus grandes entreprises mondiales (Cisco, IBM, Intel, Microsoft) disposent aujourd’hui en Israël de centres de R&D qui comptent parmi les plus influents de la planète.
Pourtant, Israël est tout sauf une terre de tranquillité où les habitants pourraient se consacrer sereinement à la recherche ou au développement de nouveaux produits et de nouvelles idées. L’Etat hébreu, pays jeune, pays en guerre, pays encerclé par des voisins souvent menaçants, est une nation où la crise est la norme. Ni la guerre des Six-Jours, ni celle de Kippour, pas plus les deux guerres du Golfe n’ont pu interrompre le développement technologique et économique du pays.
Une nation qui semble sortir renforcée de chacune des épreuves qu’elle parvient à surmonter. Même la bulle Internet n’est pas arrivée à bout de l’esprit start-up. Selon l’Israel Capital Venture Research, le pays compterait pas moins de 3 850 start-ups, soit une pour 1 844 habitants : un record mondial.
L’idée même de crise, d’un avenir incertain sur tous les plans économique, politique, écologique (la gestion de l’eau est un des principaux problèmes auquel doit faire face Israël), participe à la mentalité générale et à la dynamique commune qui pousse toujours le pays et sa population vers l’avenir.
Coopération sans frontière
Condamnée à s’ouvrir vers le monde dans son intégralité, la petite économie israélienne (49e PIB mondial) est aussi une terre d’accueil pour toutes les entreprises qui souhaitent participer à l’innovation et à sa diffusion dans le monde.
La France a développé, avec des succès certains, des pôles de compétitivité dont l’excellence est reconnue dans le monde entier. Ces pôles réunissent géographiquement tous les acteurs de l’innovation : les grandes entreprises, les universités, les laboratoires et les start-ups innovantes.
Israël fonctionne comme un immense pôle de compétitivité qui aurait choisi de développer l’innovation immatérielle pour en faciliter l’exportation et la commercialisation dans le monde entier.
Toute entreprise qui a fait l’expérience de l’effet de levier développé par un pôle de compétitivité ne peut qu’être séduite par une telle approche à l’échelle d’une nation. De nombreuses sociétés françaises ont fait ce choix et développent sur place des équipes pour travailler avec des entreprises israéliennes sur les nanotechnologies médicales, les technologies de l’information et de la communication, l’énergie solaire, et les carburants alternatifs.
Parallèlement, moult rencontres sont organisées en France et en Israël pour favoriser les échanges entre les entreprises des deux pays et nourrir la réflexion de dirigeants d’entreprise sur les liens entre crise et innovation, chaos et ordre, risque et développement.
 L’auteur est attaché commercial à l’ambassade d’Israël à Paris.