Blocs de construction

Dans le Goush Etzion, les permis de construire délivrés sont rares. La majorité des transactions sont donc de seconde main

Immobilier (photo credit: Ariel Jerozolimski)
Immobilier
(photo credit: Ariel Jerozolimski)

Le Goush Etzion (ou Bloc Etzion), sans doute l’un des noms les plus célèbresde l’histoire israélienne. Le noyau du bloc est constitué de quatre coloniesagricoles, fondées dans les années 1940 sur des terres achetées successivemententre 1920 et 1930 : Kfar Etzion, Massouot Itzhak, Ein Tzourim et Revadim.

La région est indéniablement marquée par l’histoire du pays. En 1948, l’une desplus célèbres batailles de la guerre d’Indépendance vise à s’emparer ducontrôle de la zone.

Israël est vaincu, les implantations en place sont démantelées et la régionrejoint le royaume de Jordanie après le cessez-le-feu entre les deux Etats.Israël reprendra finalement le contrôle des lieux suite à la guerre desSix-Jours.

Si, en 1948, le bloc abritait 400 âmes, aujourd’hui, c’est un complexe deplus de 20 implantations, fort d’une population totale de plus de 25 000personnes.

L’implantation centrale est Efrat, petite ville de près de 10 000 habitantsorganisée comme une commune indépendante.

Oded Revivi, chef du conseil, est très optimiste quant à sa ville. “LesAnglo-Saxons, originaires des Etats- Unis, du Royaume-Uni, du Canada etd’Australie - et leur progéniture - représentent près de 40 % de la populationd’Efrat. Les nouveaux immigrants affluent constamment par ici, car ils sesentent rapidement à l’aise.”

Principal argument de vente du Goush Etzion en général, et d’Efrat enparticulier : la qualité de vie et le climat sain. L’endroit sec et frais, àl’air pur des montagnes et au cadre champêtre, aime à vanter sa chaleureuseambiance communautaire.

Efrat est également un centre de télé-médecine en devenir. Des médecinsaméricains, diplômés et reconnus, continuent de pratiquer aux Etats-Unis depuisIsraël. Ils prescrivent des examens aux rayons-X, qu’ils envoient ensuite parInternet aux hôpitaux et cliniques américaines.

Les résultats sont retournés par courriel. Une façon, pour ces médecinsaméricains, non seulement de continuer à exercer leur profession après leuraliya mais aussi, de percevoir des salaires américains.

Construction réduite et cible pointue 

Le Goush Etzion correspond aujourd’hui à une banlieue rurale de classemoyenne de Jérusalem ; forte d’un dynamique marché immobilier. La demande estimportante et dépasse l’offre. Les constructions sont toutefois limitées car lazone est légalement sous régime militaire, et les autorités n’accordent quetrès rarement des permis de mises en chantier. En conséquence, la majorité destransactions immobilières concerne des logements de seconde main.

La demande de logements dans le Goush Etzion émane d’une population bienprécise. Le bloc est un environnement très religieux. La majorité desimplantations est dotée d’une commission d’examen des candidatures, qui refuseles résidents séculaires.

Efrat, toutefois, ne comporte pas de commission de ce type : les familleslaïques et les particuliers peuvent donc y acquérir un bien immobilier. Il estpourtant surprenant qu’un non-pratiquant se sente à l’aise dans un cadre sireligieux.

La majorité des logements dans le bloc se compose de zones rurales, de maisonsou de logements jumelés, avec jardins. L’entreprise de construction Mishav,spécialisée dans l’habitat pour le public religieux, s’est lancée dans l’un despremiers immeubles de la région, à Karmei Tzour, l’implantation la plus au suddu bloc. Le projet se compose de huit blocs de logements, avec septappartements par bloc, soit 56 unités en tout. Grands, de 100 à 130 mètrescarrés, les appartements comportent de petits jardins ou de grandes terrasses.Les prix oscillent entre 720 000 et 800 000 shekels. Une bonne affaire, comparéeaux normes de la capitale.

D’après Sigalit Shertz, de l’agence immobilière Anglo- Saxon d’Efrat, “lademande dans le Goush Etzion est forte, et à Efrat en particulier”. Leslogements sont généralement spacieux. Les familles religieuses ont tendance àêtre nombreuses ; et les parents aux revenus aisés souhaitent que leurs enfantsaient des chambres individuelles, si possible.

A Efrat, un appartement de 100 mètres carrés oscille entre 1 et 1,25 million deshekels. Un logement jumelé de 200 mètres carrés, sur une parcelle de 350mètres carrés, est vendu entre 2,2 et 2,6 millions de shekels, tandis qu’unegrande maison est évaluée à 3 millions de shekels minimum.