Cap sur les 5 millions !

En 2011, le tourisme entrant flirtait avec les 3,5 millions de visiteurs. Cette année, le ministère du Tourisme parle d’un nouveau record

tourisme (photo credit: Photo illustrative/Reuters)
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(photo credit: Photo illustrative/Reuters)

Quand Stas Misezhnikov s’est installé dans le fauteuil du ministre duTourisme, il y a près de quatre ans, l’industrie traversait une périodedifficile. Les rapports annuels parlaient de 2,7 millions d’entrées dans lepays, et les chiffres risquaient de stagner. Depuis, la tendance s’esttoutefois renversée.

“L’accent est toujours porté sur la religion”, explique Misezhnikov. “Nousavons un avantage significatif : le caractère unique de la Terre sainte. Israëlest la Terre de la Bible. Le pays porte les plus grands sites sacrés dujudaïsme, du christianisme et de l’islam. Il serait stupide de ne pas exploitercela. Par conséquent, nous avons souligné l’élément religieux dans nos effortsmarketing.”

“Néanmoins”, poursuit le ministre, “nous menons campagne sur plusieursfronts. Outre l’aspect religieux, nous soulignons le fait que nous sommes unedestination estivale à part entière, avec du soleil, des loisirs et du surf !Mais dans ce domaine, nous nous trouvons alors en concurrence avec d’autrespays de la région, tels que la Grèce, la Turquie, l’Egypte ou la Jordanie.”

“Lorsqu’il s’agit de promouvoir le Kotel ou l’Eglise du Saint-Sépulcre, nousn’avons pas de concurrent. A nous de savoir combiner histoire et culture...Ceux qui viennent visiter ces sites ne sont pas tous des pèlerins. Beaucoupsont en vacances et s’inscrivent à ces visites à titre purement touristique.Nous faisons la promotion de ces lieux de la même façon que le Royaume-Univante sa Tour de Londres, l’Espagne l’Alhambra, la Grèce l’Acropole etl’Italie, le Colisée.” “Il est important de ne pas négliger les autresattractions.

Malgré la concurrence de Charm el-Cheikh, en Egypte, et d’Aqaba enJordanie, j’ai décidé d’investir massivement dans la promotion d’Eilat, en tantque destination de vacances de rêve.” En 2011, plus d’un million de touristesont posé leurs valises dans la station balnéaire du sud. “Les hôtels ont atteint70 % de leur capacité, en grande partie grâce aux efforts que nous consacrons àla promotion de cette ville implantée sur les rives de la Mer Rouge”, commenteMisezhnikov.

■ Les derniers chiffres publiés par le Bureau central des statistiquesd’Israël prouvent que le tourisme entrant est en pleine croissance. Cettetendance estelle durable, compte tenu de la crise économique mondiale qui seprolonge et de l’instabilité qui règne dans les pays voisins ? En dépit duralentissement économique mondial qui affecte Israël, nous avons réussi àmaintenir une hausse constante du nombre de touriste entrants.

Malgré les troubles dans les pays voisins et la baisse du tourisme dans lesautres Etats de la région, nous avons enregistré un record du tourisme. Celan’a pas été simple. Nous avons centré nos efforts vers les pays les moinstouchés par le ralentissement économique comme l’Inde, la Fédération de Russie,l’Ukraine et d’autres Etats de l’Est et d’Europe centrale. Nous avons égalementrenforcé nos relations avec les opérateurs privés. Ces politiques ont étécouronnées de succès, et nous espérons qu’elles nous permettront d’accroîtreencore le tourisme entrant.

■ Selon le plan du ministère du Tourisme, d’ici 2015 nous aurons atteintune hausse de 40 % par rapport aux 3,5 millions de touristes attendus en 2012 ;et une hausse annuelle de 12 %. Est-ce une évaluation réaliste ? Jusqu’àl’apparition de la crise économique, il s’agissait en effet d’une estimationpossible. Vous devez prendre en compte le fait que la Grèce a essuyé une baissede 11 % de son tourisme entrant, dans la première moitié de 2012. Les chiffresisraéliens, en parallèle, ont légèrement augmenté. Nous sommes optimistes etpensons que le cap des 5 millions ne représente qu’une question de temps.

Pour atteindre cet objectif, nous avons besoin de 19 000 chambres d’hôtelssupplémentaires. En 2011, nous avons débloqué des subventions de 204 millionsde shekels pour la construction ; et cette année nous allons valider un montantsimilaire. En outre, nous avons autorisé des subventions de 450 millions deshekels pour la construction de chambres d’hôtels supplémentaires etd’attractions dans la région de la mer Morte. Une hausse du tourisme constitueune très bonne nouvelle pour l’économie locale et pour Israël en général.

Elle a un effet très salutaire sur l’économie. En 2011, l’industrie dutourisme a généré 33 milliards de shekels. Et employait 160 000 personnes, soitune augmentation de plus de 10 % par rapport à 2009. Le secteur représente unemployeur très important, qui a besoin de dirigeants, diplômés de second cycle,mais aussi titulaires de formations professionnelles. Il est l’un des raressecteurs en Israël qui peut fournir un emploi aux travailleurs non qualifiés.Et ce faisant, résoudre certains problèmes sociaux urgents

En profitant des installations existantes, à savoir le développement d’hôtelsexistants, il sera possible de construire rapidement près de 10 000 chambresd’hôtels supplémentaires. Nous sommes pleinement conscients des changements quis’opèrent dans l’industrie touristique mondiale. L’arrivée de nouveauxtransporteurs aériens à bas prix a également favorisé une nouvelle sorte detouristes. Ces derniers sont en quête d’hôtels modestes, et nous avonsl’intention de répondre à leurs besoins.

■ D’ici un an, les élections pointeront leur nez à l’horizon. Nous risquonsd’avoir un nouveau ministre du Tourisme. Si tel est le cas, commentqualifierezvous votre mandat ? Quelles ont été vos réalisations les plusimportantes ? Et si vous deviez poursuivre quatre années supplémentaires, quevoudriez-vous accomplir ? A mon avis, les élections ne sont pas si proches etj’ai encore de nombreux mois en tant que ministre du Tourisme. Au cours de cestrois dernières années, notre réalisation la plus importante a étél’amélioration de la prise de conscience de l’importance du tourisme en tantque moyen pour parvenir à la croissance économique.

Une autre réalisation importante a été d’accroître le tourisme entrant aucours des deux dernières années, malgré la récession économique mondiale, leprintemps arabe, etc. Nous avons également réussi à faire de Tel-Aviv unedestination touristique majeure au niveau mondial. Et nous avons développé denouveaux concepts tels que le tourisme du vin et le tourisme ethnique, avec lesvisites des secteurs druzes, circassiens et des communautés arabes.