Deux villes en une

De nouveaux quartiers, construits dans le secteur Nord, ont permis de doubler la population de l’implantation originelle de Rosh Haayin

immo (photo credit: © Avec l’aimable autorisation de la municipalité d)
immo
(photo credit: © Avec l’aimable autorisation de la municipalité d)

Rosh Haayin est l’une des entités urbaines qui entourent larégion métropolitaine de Tel-Aviv. Elle peut s’enorgueillir d’un bel avenirtout tracé devant elle. Son rôle, attribué par le ministère de la Constructionet du Logement : décongestionner la Ville blanche, accroître l’offre dans larégion et freiner la hausse des prix de l’immobilier.

La localité est donc exclusivement réservée aux projets d’habitation de masse.
Rosh Haayin a été fondée en 1949, sur le site d’un ancien camp de l’arméebritannique.
Les huttes au toit arrondi, fait de tôle ondulée à la manière d’igloos, ont àl’époque permis de loger les immigrants nouvellement arrivés du Yémen. La villea dès lors été rebaptisée “La petite Sanaa”, en référence à leur paysd’origine.
Le nom de Rosh Haayin (la tête de la source) est un dérivé de l’hébreu, quirenvoie au jet d’eau claire qui fournissait la zone en eau potable lors desépoques lointaines.
Aujourd’hui, les eaux de source qui se jetaient dans la rivière du Yarkonrejoignent le transporteur national du pays. Le nom demeure toutefois.
Située à 200 mètres au-dessus du niveau des mers, la ville a toujours revêtuune grande importance stratégique. Face à la route principale, elle relieJérusalem au nord du pays. Dans les environs de Rosh Haayin, ont été découvertsles restes d’un fort turc, dans un excellentétat de conservation, des villas byzantines et le camp de l’armée britanniquementionné plus haut, sur l’ancienne route qui reliait l’Egypte à la Syrie et àla Mésopotamie.
Redorer son blason : lentement mais sûrement

Rosh Haayin était usuellementutilisée comme ville-dortoir. Mais les choses ont changé, d’abord trèslentement, puis beaucoup plus rapidement.

La localité a longtemps souffert d’un problème aigu de relations publiques, considérée,entre autres, comme un “avantposte du tiers-monde”. Pour contrer cettestigmatisation, une cité entièrement nouvelle a été fondée au nord de lapremière, dotée de sa propre infrastructure et de ses propres écoles.
Les nouveaux logements sont en majorité résidentiels, et bon nombre d’entre euxcomportent toutes les caractéristiques des villes familiales. Ils ont étévendus à des officiers de l’armée, à des prix alors très attractifs, il y aplus de vingt ans.
Aujourd’hui, Rosh Haayin est définitivement “in”. Les constructeurs n’ont aucunproblème à vendre leurs projets, tout en dégageant un beau profit.
La cité compte actuellement une population de 40 000 âmes, dont la moitié estconstituée de résidents d’origine et de leur progéniture. Le reste ? Des“nouveaux venus” qui habitent les nouveaux quartiers, regroupés sousl’appellation de Nevé Afek.
Et la ville est appelée à s’élargir davantage encore. “Nous avons l’intentionde doubler notre population d’ici 2025”, confie le maire Moshé Sinaï. “Notreville a connu une révolution technologique : les infrastructures ont étégrandement améliorées, et nous proposons l’un des meilleurs systèmes éducatifsd’Israël.”
“En outre”, poursuit Sinaï, “nous nous efforçons depuis 2004 de faire oubliernotre image de ‘ville-dortoir’ et d’endosser un statut d’entité indépendante.”
La ville est en effet fière de son parc industriel high-tech”, Afek, quifournit des milliers d’emplois pour des rémunérations relativement élevées.Quant au nouveau complexe Lev Israël, il comprend 1 000 unités de logements, uncentre commercial et de loisirs, et se targue de créer encore davantaged’offres d’emplois.
Rosh Haayin est très centrale. A vingt kilomètres de Tel-Aviv, elle se situe àl’intersection des autoroutes 6 et 5 qui relient Petah Tikva aux implantationsde Judée- Samarie. Zone calme, elle bénéficie toutefois des avantages de laVille qui ne dort jamais.
Un marché immobilier dynamique

Des attributs qui ont bien sûr une incidence surle marché de l’immobilier. Le gouvernement a lancé un vaste programme dans lapartie orientale de la ville. Objectif : créer 14 000 logements et ainsiaccueillir de 60 000 à 75 000 habitants supplémentaires.

“Le marché de l’immobilier à Rosh Haayin est très dynamique”, commente OrelZoldan de l’agence ReMax. “Ces deux dernières années, la demande s’estintensifiée.
Elle est désormais supérieure à l’offre.
Les entrepreneurs, à l’affût de terrains constructibles, dans le cadre duprogramme de renforcement du gouvernement, ont été aimantés par la région. Etpour cause : elle est quasiment la seule réserve de terres disponibles àl’heure actuelle.”
Conséquence : la forte demande en biens immobiliers à Rosh Haayin a fait bondirles prix de près de 60 %, ces deux dernières années. Toute la ville se voitconcernée par la situation, mais des différences subsistent selon l’emplacementdes habitations. Car Rosh Haayin, ce n’est finalement pas une ville, mais deux! La ville originelle, fondée sur l’ancien camp de l’armée britannique, et lenouveau Rosh Haayin : Nevé Afek.
Un appartement de quatre pièces, dans la partie ancienne de la ville, peutcoûter un million de shekels, tandis qu’une maison est estimée à 1,4 million deshekels. Comparativement, les prix à Nevé Afek sont largement plus élevés : unerésidence familiale peut atteindre les 2,2 millions de shekels.
Les prix à Rosh Haayin vont-il continuer à augmenter ? Difficile de répondreavec certitude. Les prix risquent de grimper encore dans un proche avenir, maisla mise en oeuvre des plans de construction du gouvernement, qui visent àaugmenter fortement l’offre, pourrait effectivement faire retomber les prixvers le bas.