Fontaine de jouvence à Ramlé

Fondée sous le règne byzantin, la ville est bien décidée, aujourd’hui, à s’imposer au centre de la carte d’Israël.

Ramle buildings  300 (photo credit: Courtesy)
Ramle buildings 300
(photo credit: Courtesy)

Ramlé se situeentre l’autoroute N°1, qui va de Jérusalem à Tel-Aviv-Yaffo, et l’ancienne ViaMaris, qui reliait jadis Le Caire à Damas. Un emplacement stratégique qui avalu à la ville une histoire longue et fragmentée. Etablie entre 705 et 715 parle calife de la dynastie omeyyade Suleiman Ibn Abed al-Malik, suite à laconquête arabe de l’Empire byzantin, elle sera tour à tour sous le joug desAbbassides, des Ikhshidides, des Fatimides, des Croisés, des Mamelouks, desTurcs, des Anglais et, pour finir, d’Israël.

Pendant la période des différentes dynasties arabes et de l’Empire ottoman enPalestine, Ramlé constituait un important centre administratif d’échanges et denégoce. La Mosquée blanche, érigée par le calife Suleiman au 18e siècle, étaitun édifice splendide, renommé pour défier en beauté ceux de Jérusalem, Damas etdu Caire. Il n’en reste aujourd’hui que le minaret, mieux connu sous le nom de“tour de Ramlé” ou “tour blanche”, ainsi que des réservoirs d’eau souterrains.
Le minaret, fort de 6 étages de hauteur, a conservé son escalier en spirale de119 marches.
Après 1948, c’est une autre histoire. Ramlé devient une sorte d’eau stagnante.Pendant l’occupation de la ville en pleine guerre d’Indépendance, la majoritédes 16 000 résidents arabes s’exilent, de gré ou de force. La cité estrepeuplée d’immigrants juifs. En 2012, la population totale est de 73 000habitants. La population arabe, pour sa part, a refleuri, de l’immigration desvillages alentour ou de la natalité importante, pour atteindre 17 000personnes.
Pendant des années, la population augmente, mais la ville s’enfonce dans lesmarécages. Aucune évolution économique ni sociale n’est à noter.
Naissance du quartier des artistes Mais désormais, il semble qu’une nouvelledonne offre enfin des perspectives pour la ville et que l’ère du changement aitsonné. La municipalité rassemble ses efforts pour embellir sa cité, mettre envaleur son héritage historique et attirer les familles de jeunes actifs vers unstatut socio-économique meilleur.
Un de ces nouveaux quartiers se nomme “Shechounat Haomanim”, le quartier desartistes. Les rues sont baptisées des noms des artistes nationaux commeShoshana Damari, Naomi Shemer, Ofra Haza, Yossi Banai, Ehoud Manor et ShaikeOphir. Le quartier est né d’une initiative du maire, Yoël Lavi, qui veutattirer les “yuppies”, jeunes cadres et ingénieurs, dans un quartier auxexcellentes infrastructures culturelles, éducatives, commerciales etsanitaires.
Shechounat Haomanim, situé dans la partie sud de la ville, s’étend sur 700 000mètres carrés. A la fin de sa construction, il pourra accueillir 10 000habitants pour quelque 2 300 unités de logement.
Une petite ville en soi. 
Seulement 1 000 habitations sont construites à cejour. Les immeubles compteront de 9 à 10 appartements, ainsi que des pavillonsindépendants.
Les superficies sont vastes, avec 4 à 5 pièces par appartement. Sans compterles penthouses, duplex et appartements avec jardin comprenant jusqu’à 6chambres sur 150 à 180 m2.
Les infrastructures sont déjà en place. Aux rues, lampadaires, systèmed’évacuation des eaux et tuyaux d’alimentation s’ajoutent le centre commercial,les jardins pour enfants, une école élémentaire, un centre de soin et un centreculturel et sportif.
Sans oublier la synagogue et le bain rituel (mikvé). Le quartier, entreTel-Aviv et Jérusalem, jouit d’un emplacement unique en matière d’opportunitésde travail. L’accès aux centres d’activité, industriels et logistiques autourde l’aéroport Ben Gourion, constitue aussi un avantage.
Attirer les jeunes couples 
Lavi est très fier de sa ville : “Ramlé est uneville charmante et le deviendra bientôt d’autant plus que nous concentrons tousnos efforts pour améliorer les infrastructures et l’esthétique de la ville”,affirme-t-il, avant d’ajouter : “Nous sommes en train de rajeunir. Lesquartiers modernes que nous construisons attirent les jeunes couples de Ramléet du pays. Ainsi, ces nouveaux projets empêchent les jeunes de quitter laville en trop grand nombre. C’est l’aspect ‘physique’ de la cité que nousrajeunissons, mais aussi son corps social”.
Amir Bar-Tal, le concessionnaire de l’agence immobilière Re/Max, explique :“Les transactions immobilières à Ramlé sont en expansion. Les prix sont trèspersuasifs, car même les quartiers les plus chers de Shechounat Haomanim sontbeaucoup plus accessibles que les zones alentour. La demande suit notamment lacroissance de l’immobilier en Israël.” Selon lui, une autre forme de demandes’est récemment manifestée. Les jeunes familles achètent à Ramlé pour investir,et grâce à leurs revenus locatifs, financent leur location à Tel-Aviv,Guivatayim, Modiin ou Rehovot.
Un appartement de 3 pièces dans le centre de Ramlé coûte environ 450 000shekels et peut être loué autour de 2 500 shekels, soit un rendement locatifannuel de 6 %. Mais paradoxalement, le rendement locatif pour les propriétésplus chères est moins intéressant. Il atteint à peine 5 % par an à Shechounat Haomanim.Un quatre pièces peut coûter jusqu’à 1,2 million et n’être loué qu’entre 4 000et 4 500 shekels par mois. Soit un rendement annuel d’environ 4,5 %.
Joseph Prashkovsky est le directeur général d’une entreprise de construction etd’investissement qui porte son nom. Il détient un immeuble dans le quartier :“Nous avons choisi de construire dans le quartier des artistes pour deuxraisons. Il est central et facilement accessible à toutes les commodités et auxroutes nationales, et il a un bon potentiel d’investissement. Les prix del’immobilier à Ramlé, et donc à Shechounat Haomanim, sont bas par rapport auxzones alentour. Par conséquent, les prix augmentent.”
Le chantier de Prashkovsky compte 174 appartements, dans deux hauts immeubles.“Shikoun Vebinouï” a aussi un projet de construction dans le quartier desartistes, appelé “Lev Hapark”. Lorsqu’il sera achevé, il comptera 71appartements de 3, 4 ou 5 pièces, des penthouses et des “mini-penthouses”. Lesprix s’élèveront de 967 000 shekels à 1,7 million pour un penthouse 

Transactions récentes 

• Un quatre pièces, 92 m2 avec une terrasse de 13 m2,vendu pour 1 million de shekels. L’appartement est au 4e étage. Avec parking etascenseur.
• Un quatre pièces, 94 m2, au 2e étage avec vue sur le parc, vendu à 1,087million de shekels. Terrasse de 12 m2, avec parking et ascenseur.
• Un quatre pièces, 93 m2, vendu pour 1,13 million de shekels. 6e étage, grandeterrasse, avec parking et ascenseur.