Frontière Nord : retenue de part et d’autre

Israël a procédé à des tirs de sommation en direction de la Syrie, dimanche 11 novembre. Une première depuis 1973

Défense Syrie (photo credit: Baz Ratner - Reuters)
Défense Syrie
(photo credit: Baz Ratner - Reuters)
Ban Ki-moon appelle à la retenue. Dimanche 11 novembre, la frappe des forces terrestres de Tsahal en Syrie, a inquiété jusqu’au secrétaire général de l’ONU. Il s’agissait de la première opération de ce type depuis la guerre de Kippour en 1973.
L’armée israélienne a procédé à des tirs de sommation en direction de la Syrie après l’explosion d’un obus sur le plateau du Golan, pour la deuxième fois en l’espace de quelques jours.
“Le secrétaire général est profondément préoccupé par le risque d’une escalade de violence”, a déclaré son bureau. “Il appelle à la plus grande retenue et demande instamment à la Syrie et à Israël de respecter l’accord de désengagement et d’honorer leurs obligations mutuelles.”
L’obus syrien a été tiré alors qu’Israël devait déjà faire face à une pluie de roquettes, en provenance de Gaza. Tsahal est désormais en état d’alerte le long des deux frontières Nord et Sud.
“Au milieu des luttes intestines de la Syrie, un obus de mortier de l’armée syrienne a explosé à proximité d’un avantposte militaire de Tel Azeka”, a fait savoir le porte-parole de l’armée, le général Yoav Mordehaï.
“En accord avec la politique instituée par le chef d’étatmajor, le général Benny Gantz, une riposte a été mise en place à titre d’avertissement. Il ne semble pas que cela ait causé des blessés ou dommages”, a-t-il ajouté.
Outre les tirs de semonce, Israël a porté plainte auprès des forces de l’ONU stationnées sur le Golan, avec l’avertissement : “Les tirs émanant de Syrie vers Israël ne seront pas tolérés et notre réponse sera sévère”. “Nous n’acceptons aucun tir sur notre territoire”, a poursuivi Mordehaï. “Il s’agit là d’un signal destiné aux Syriens, mais nous ne serons pas aussi indulgents à l’avenir.”A l’heure actuelle, Israël et la Syrie ne se trouvent pas dans une situation de conflit. “Le message a certainement été relayé”, commente Ehoud Barak. Et le ministre de la Défense de poursuivre : “Peut-on affirmer avec certitude qu’aucune roquette ne va tomber ? Non. Mais si un obus est tiré, nous y répondrons.”
A propos de la Syrie, Barak explique : “Après un certain nombre d’incidents et de bombardements sur le territoire israélien au cours de ces dernières semaines, j’ai demandé à l’armée de Tsahal de riposter si la situation se reproduisait.
La Syrie est empêtrée dans une guerre civile depuis plus d’un an. L’armée a reçu l’ordre d’empêcher les affrontements de se répandre sur notre territoire. D’après le ministre des Affaires stratégiques, Moshé Yaalon, Israël a envoyé des messages très clairs à la Syrie et l’a appelée à ne pas laisser un excès de violence se déverser sur l’Etat juif. Et d’ajouter que selon lui, Bashar el-Assad a compris l’importance de garder la frontière calme. Lors du conseil des ministres, dimanche, Binyamin Netanyahou a déclaré qu’Israël suivait de près les événements le long de la frontière. Et se préparait à toutes les possibilités sur le front Nord. Le conflit de début de semaine fait suite à l’entrée de trois tanks syriens dans la zone démilitarisée du plateau du Golan, samedi 3 novembre. Les chars avaient stationné pendant plusieurs heures dans la soirée, en toute impunité.