Habayit Hayehoudi : troix voix, un portrait

La popularité de Naftali Bennett fera-t-elle une bonne publicité au parti national-religieux ?

Naftali Bennett (photo credit: avec l'autorisation d'Habayit Hayehoudi)
Naftali Bennett
(photo credit: avec l'autorisation d'Habayit Hayehoudi)
Né en 2008 de la fusion des anciennes factions de “Moledet” (Terre natale) et “Tkouma” (Résurrection), le nouveau parti de droite israélienne “Habayit Hayehoudi” est jeune, et peine à dépasser les 3 sièges à la Knesset. On définit son idéologie comme “nationale-religieuse”, c’est-à-dire nationaliste et sioniste religieuse “moderne-orthodoxe”, d’affiliation “séfarade” ou “mizrahi”.
Initialement, le Parti national-religieux, qui engendrera “Habayit Hayehoudi”, est né en 1956. Il faisait partie intégrante de presque tous les gouvernements dirigés par l’ancien Mapaï, parti travailliste.
Mais après la guerre de 1967, le parti commence à militer contre le retrait de Gaza et de la Judée-Samarie. Une nouvelle position qui, sur le spectre politique, l’éloigne du parti travailliste et le rapproche du Likoud.
Le déclin électoral pointe le bout de son nez en février 2006, au vu d’une alliance politique avec le parti d’Union nationale, alliance dissoute en novembre 2008. Les membres de ces anciens partis rejoignent alors cette nouvelle formation qui vient de voir le jour : Habayit Hayehoudi, ou “Maison juive”.
En novembre 2008, Yaacov Amidror est désigné pour diriger le comité public chargé de choisir la liste du nouveau parti pour les législatives de 2009. Puis en décembre 2008, le rabbin Daniel Hershkovitz prend la tête de la formation. Mais retour à la case départ : après de nombreuses scissions internes (les membres restants de Moledet quittent le parti et s’allient avec le Hatikva dans une nouvelle Union nationale), Habayit Hayehoudi prend une forme nouvelle.
Renforcer la nature “juive” de l’Etat Le parti se bat pour défendre son idée de l’identité juive. Le principe de la Terre israélienne appartenant au peuple d’Israël, ici comme en Diaspora, est l’objectif sine qua non d’un gouvernement israélien.
“La Maison juive” milite pour la coopération des forces traditionnelles et laïques au sein de la société. Selon ses membres, l’unité nationale est la clé du pouvoir politique.
La formation entend ainsi renforcer la nature “juive” de l’Etat dans la législation et imposer les lois du Shabbat comme lois pour tous.
Le rabbinat aura une position de force, le parti préconise la réinstauration de la juridiction rabbinique, spécialement en ce qui concerne les lois du mariage, de la cachérisation des aliments et de la conversion.
Le service militaire est considéré comme le devoir de tout un chacun. Si le parti s’oppose fermement à toute tentative d’exemption, il sera prêt, toutefois, à proposer des postes “arrangeants” pour tous.
Concernant le processus de paix, la “Maison juive” suit les principes du sionisme religieux : la terre d’Israël pour le peuple d’Israël.
Si accord de paix avec les pays arabes il y a, ils devront répondre à certains principes, non négociables : la sécurité absolue d’Israël, la lutte contre le terrorisme, la protection des frontières le long de la Jordanie et de la Méditerranée, le refus d’un Etat palestinien à l’intérieur des frontières du pays, le refus du droit au retour palestinien.
Enfin Jérusalem, capitale éternelle du peuple juif, restera à jamais une et indivisible.
Au vu des attaques terroristes, les accords d’Oslo ne sont pas reconnus. Quant au processus d’implantation en Judée-Samarie, il est inscrit dans le destin du peuple juif. Enfin, le parti milite pour de nouvelles constructions en Galilée, dans le Golan, en Judée et Samarie, dans la vallée du Jourdain et dans le Néguev. Des fonds seront consacrés à cette expansion.
Le système scolaire suivra lui aussi une forte inclinaison “sioniste”.
L’accent sera porté sur l’enseignement de la Torah et de l’histoire d’Israël. L’éventualité d’un enseignement supérieur gratuit est à l’étude.
Sans oublier le dernier combat du sionisme religieux : le rassemblement des exilés en Terre promise. Naftali Bennett a donc du pain sur la planche, mais il se déclare prêt à reprendre le flambeau de “Habayit Hayehoudi”.