La capitale de la Galilée occidentale

AU bord de la mer et à quelques pas d’une station ferroviaire, Nahariya s’impose comme un lieu de vie très agréable

nahariya (photo credit: sivan farag)
nahariya
(photo credit: sivan farag)
Nahariya est l’une des villes les plus septentrionales du pays. Située à seulement 9,5 km de la frontière libanaise, elle a vu le jour sous l’impulsion d’un groupe d’immigrants juifs en fuite sous l’Allemagne nazie, et venus se réfugier en Palestine, alors sous mandat britannique.
Le 10 février 1935, deux premières familles emménagent dans leurs nouveaux foyers, et seront bientôt suivies par d’autres.
Les pères fondateurs de la ville voulaient constituer une colonie agricole, suivant le schéma des établissements de leur pays d’origine. Ils ont toutefois rapidement déchanté. Et réalisé qu’il serait mieux, économiquement parlant, de miser sur le tourisme. En plus de la construction des fermes, ils se sont dont acharnés à bâtir de petites maisons d’hôtes allemandes, fréquentées par les fonctionnaires de l’administration britannique en service à l’époque, et par les membres aisés de la communauté juive.
En 1948, lorsque Israël proclame son Indépendance, Nahariya compte déjà près de 5 000 habitants, tous juifs allemands.
La langue parlée, celle utilisée pour commercer, et celle de l’administration municipale : l’allemand. Aujourd’hui, la ville compte 55 000 habitants, et l’élément germanique s’est peu à peu noyé dans la réalité israélienne.
Sa proximité avec le Liban a fait de Nahariya une cible fréquente des attaques ennemies. Au cours de la seconde guerre du Liban en 2006, elle a essuyé une avalanche de plusieurs centaines de roquettes Katiousha tirées par le Hezbollah, installé au Sud-Liban, qui ont fait de multiples victimes parmi les civils. Dont cinq morts. Des dommages matériels importants ont également été déplorés. Nombre d’immeubles et infrastructures ont été détruits et la ville a économiquement souffert de l’évacuation des deux tiers de ses résidents.
Le dernier tiers ? Cloîtré dans des abris, la majorité du temps.
Détaxée et bien desservie
Depuis 2006, la situation est plus tranquille, et la demande immobilière s’est accrue. Les prix y sont finalement plus élevés que dans les autres villes côtières du Nord, et un flux constant de familles de classe moyenne cherchent à s’installer à Nahariya pour s’éloigner au maximum du sud de Tel-Aviv. L’explication est principalement d’ordre financier. Mais également liée au système de transport.
Nahariya est considérée comme une région frontalière, et bénéficie dès lors d’un régime d’imposition nettement plus léger que dans le reste du pays. Les particuliers qui font état d’un rapport annuel de 220 000 shekels sont exonérés d’impôts, et ceux dont les revenus entrent dans la tranche supérieure s’acquittent de 13 % de moins que leurs concitoyens.
Une caractéristique d’ores et déjà attrayante aux yeux de nombreux résidents potentiels.
Autre avantage de la ville côtière : la ligne de chemin de fer. Avec un terminal nord à Nahariya, les trains arrivent à destination de Tel-Aviv en l’espace d’une heure et 40 minutes. Et desservent, en outre, un grand nombre de centres d’emplois du pays sur le trajet.
Nahariya est une cité de villégiature, sur les rives de la Méditerranée. “La combinaison des avantages fiscaux et l’accès à la voie ferrée font de la ville un véritable aimant à investisseurs”, résume Eyal Guinat, de l’agence immobilière Anglo- Saxon de la région. “La proximité avec la route nationale et le cadre en font un lieu de vie très agréable.
La demande est constante de la part des résidents de la région de Haïfa et de ses banlieues qui veulent améliorer leur niveau de vie. Et le fait que Nahariya soit en moyenne plus chère que les autres villes de la région ne dissuade pas les acheteurs.”
Bordée d’eucalyptus
D’après Guinat, un appartement de quatre pièces, neuf, dans le centre-ville, coûte aujourd’hui 1,05 million de shekels en moyenne. Un appartement non rénové, avec de grandes chambres et de hauts plafonds est estimé entre 750 000 et 950 000 shekels. “Des appartements similaires dans des quartiers environnants coûtent encore nettement moins cher”, précise-t-il.
Le centre-ville de Nahariya, poursuit l’agent, à la différence de ceux de Tel-Aviv ou Haïfa, est “l’endroit le plus agréable à vivre”. Exceptions faites toutefois des rues Hamaapilim, Sokolov et Balfour ! Un appartement neuf dans ce quartier est vendu jusqu’à 1,5 million de shekels et un penthouse 2,5 millions.
En centre-ville, le boulevard Gaaton fait office de point de rencontres. Et se situe parallèlement à un cours d’eau du même nom. En hiver, la pluie peut le transformer en torrent, alors qu’en été, il s’agit d’un simple filet. La rue et le cours d’eau se prolongent sur un axe est-ouest, depuis l’intersection de la route côtière jusqu’au bord de mer.
Ombragé par des arbres d’eucalyptus et bordé de magasins, de boutiques, de cafés en plein air, de restaurants et autres glaciers, le boulevard Gaaton est le principal point touristique de la ville. Il regroupe le coeur de son activité commerciale et centre de divertissement.
La majorité des appartements les plus chers sont situés sur cette artère, qui a des airs de rue principale des petites villes rurales des Etats-Unis ou d’Australie.
Le maire Jacky Sabag est optimiste quant à sa ville, “la capitale de la Galilée occidentale”, comme il la surnomme. “Elle est l’une des villes les plus belles et animées du pays”, assure-t-il.