La loi “des infiltrés” entre en vigueur

Les émigrés illégaux encourent désormais jusqu’à trois ans de détention

barrière de sécurité  (photo credit: Reuters / Baz Ratner)
barrière de sécurité
(photo credit: Reuters / Baz Ratner)

Dimanche 3 juin, Israël a officiellement commencé àappliquer la loi des infiltrés.

Ce qui signifie, selon l’Autorité de la population, de l’immigration et desfrontières (PIBA), que toute personne entrant illégalement en Israël estpassible d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison.
La porte-parole de la PIBA, Sabine Haddad, a déclaré dimanche : “nous espéronsque cela enverra un message clair : il ne faut pas tenter de s’infiltrer enIsraël”. Selon les chiffres de l’organisme, quelque 2 031 émigrés illégaux ontfranchi la frontière égypto-israélienne en mai, avec un total de 8 634infiltrés depuis le début de l’année.
Votée par la Knesset en janvier dernier, la loi dite “des infiltrés” autoriseIsraël à emprisonner les émigrés illégaux pour une période maximale de troisans, sans procès ou avis d’expulsion. La mesure prévoit également de punir ceuxqui tenteraient de venir en aide aux émigrés, par des peines d’emprisonnementd’entre 5 et 15 ans.
Cette loi constitue un amendement de la Loi de prévention contre l’infiltrationde 1954, établie pour empêcher l’entrée illégale de Palestiniens en Israël.
L’entrée en vigueur de la mesure mettra fin à la pratique actuelle qui consisteà détenir les émigrés arrêtés dans le sud du pays en prison pour 10 jours, puisde les transférer directement dans le sud de Tel-Aviv, bien que certainsprennent malgré toute la route d’Eilat ou d’Arad.
Une barrière porteuse d’espoirs

 Dimanche également, les membres de la commission desAffaires étrangères et de la Défense à la Knesset se sont rendus sur la route12, le long de la frontière égyptienne, afin d’apprécier l’avancement de labarrière de sécurité, construite pour empêcher l’infiltration de terroristes etd’émigrés depuis la péninsule du Sinaï.

Le parlementaire Arié Eldad (Union nationale) a cependant déclaré : “Tant quel’armée ne reçoit pas l’ordre de tirer sur quiconque s’approchant de labarrière, les infiltrés continueront de pénétrer en Israël”. La présidente dela commission, Ronnie Bar-On (Kadima) s’est dite pour sa part impressionnée parle rythme de construction de la clôture et a estimé que celle-ci serait prêterapidement. “Le coût de cette barrière est de 2 milliards de shekels, mais nousdevons nous montrer patients. Lorsqu’elle sera achevée, le nombre d’émigrésillégaux baissera significativement”, estime ainsi l’élue.

Ophir Akunis (Likoud) a suggéré qu’une séparation soit également construite lelong de la frontière jordanienne, au moins jusqu’à la Mer Morte.Toujours dimanche, le ministre de l’Intérieur, Eli Yishaï (Shas) a rencontrél’ambassadeur d’Érythrée en Israël, Tesfamariam Tekeste, et lui a demandé defaire savoir à ses compatriotes qu’ils ne doivent désormais plus considérerIsraël comme une destination viable, et que tous les futurs infiltrés seretrouveront emprisonnés s’ils tentent quand même de se rendre en Terre sainte.Les deux hommes ont également évoqué les moyens de faire rentrer les Érythréenschez eux. Leur pays d’origine est actuellement sous la dictature du présidentIsaias Afewerki.