Budget 2013 : le déficit passera à 3 %

Hausse du déficit budgétaire et hausse des taxes. Stanley Fisher prédit de graves conséquences économiques

budget (photo credit: Reuters)
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(photo credit: Reuters)

Approbation,dimanche 1er juillet, de la hausse du déficit budgétaire à 3 % du PIB par lecabinet ministériel.
Le Trésor et la Banque centrale y étaient pourtant fortement opposés.L’objectif reste toutefois de revenir à 1,5 % du PIB d’ici 2019. “Je pense quec’est le bon dosage”, a déclaré le Premier ministre Binyamin Netanyahou enouverture du conseil des ministres, dimanche 1er juillet au matin.
Le budget corrigé correspond aux critères de l’Union européenne, a continuéNetanyahou, soulignant que l’Allemagne est sans doute le seul pays membre à nepas dépasser la barre des 3 %. “Nous changeons l’objectif de dépenses. En fincompte, c’est ce qu’un gouvernement contrôle et nous nous y tenonsscrupuleusement comme nous l’avons toujours fait”, a continué le Premierministre.
Point négatif cependant : “certaines taxes” augmenteront l’année prochaine etd’autres mesures pourraient être prises pour respecter les objectifs dedépenses et de déficit. “Lorsque j’étais ministre des Finances en 2003, etaujourd’hui encore, j’ai toujours souhaité ne pas trop augmenter les impôts...Augmenter les impôts, c’est réduire la croissance. Et réduire la croissance,c’est augmenter le chômage et en fin de compte, augmenter le déficit”, a ainsiexpliqué Netanyahou.
Selon le ministre des Finances, Youval Steinitz, ces nouveaux objectifsrespectent la politique de responsabilité fiscale du gouvernement et se situentdans la continuité du ratio de 60 % de dette-PIB désiré. Il s’agit également del’objectif des membres de l’Union européenne.
En 2011, la dette israélienne était à hauteur de 74 % du PIB. Le plan deNetanyahou et Steinitz s’est cependant retrouvé sous le feu des critiques lasemaine dernière. Le gouverneur de la Banque d’Israël, Stanley Fisher, et ledirecteur des budgets au ministère des Finances ont notamment exhorté legouvernement à retourner à un objectif de 2,5 % de déficit.
Fisher, qui exprime pourtant rarement son désaccord en public, a mis en gardecontre de potentielles conséquences désastreuses pour l’économie. Le déficitpourrait atteindre 3,4 ou 3,5 % cette année, a-t-il estimé au cours du Forum deCésarée, voire même exploser à 7 ou 8 % en cas de déficit fiscal. Si un telscénario devait arriver, “nous serions incapables de gérer le problème”.
“La liberté fiscale” : le 9 juillet

Corinne Sauer, directrice de l’Institut de Jérusalem pour les études demarché, a également averti, dimanche, que le plan représentait un danger pourl’économie. Un déficit plus élevé signifie que le gouvernement se verra obligéde lever des impôts supplémentaires dans quelques années afin de rembourser ladette, alors que “les Israéliens protestent déjà contre les lourdes taxes”, at-elle dit. Et d’ajouter que la prudence budgétaire et des impôts plus basseraient une voie plus conseillée. “Sur les 192 jours par an que les Israélienstravaillent pour le gouvernement, 68 sont employés à rembourser des dettespassées. Ce qui doit nous rappeler que lorsque l’Etat emprunte pour financerses dépenses, le douteux bénéfice à court-terme mène en général à uneaugmentation conséquente des impôts pour les générations suivantes”, a-t-elleexpliqué.

Les études d’IJEM montrent ainsi que les Israéliens commenceront à gagner del’argent pour leur consommation ou leur épargne personnelle seulement à partirdu 9 juillet cette année. Le “Jour de la liberté fiscale”, date à laquelle unpeuple commence à travailler pour luimême, arrivera 11 jours plus tard en 2012que l’année dernière. Ce qui marque un retour à la situation de 1990 à 2009, oùles Israéliens ont travaillé d’avantage pour les impôts que pour eux-mêmes.
Le Jour de la liberté fiscale est calculé en fonction du ratio entre l’ensembledes taxes payées par une population et le revenu national net. Ce total fiscalne représente pas seulement l’impôt sur le revenu, mais également la TVA,l’impôt municipal, à l’import, des sociétés, sur les véhicules, l’essence etc.Toujours selon l’IJEM, le revenu net national devrait augmenter cette année de3,2 %, mais les impôts sur le revenu devraient croître de près de 10 %.
Le fardeau fiscal israélien est plus lourd qu’aux Etats- Unis, où le Jour deliberté fiscale est fêté le 17 avril, qu’au Royaume-Uni où l’on peut commencerà économiser le 29 mai et au Canada, qui libère ses sujets le 11 juin. Lesimpôts restent moins élevés qu’en Allemagne, en France, en Belgique et enHongrie.