Ehoud Olmert fait couler de l’encre

Entre ses ennuis judiciaires et ses ambitions politiques, l’ancien Premier ministre n’a décidemment pas fini de faire la une des médias

Ehoud Olmert 521 (photo credit: Marc Israel Sellem)
Ehoud Olmert 521
(photo credit: Marc Israel Sellem)
Les ennuis judicaires d’Ehoud Olmert ne sont pas à conjuguer au passé. Mercredi 7 novembre, c’est le procureur d’Etat qui a provoqué un nouveau rebondissement dans les affaires de corruption qui pèsent sur l’ancien Premier ministre, en faisant appel de la décision de justice.
Le 10 juillet dernier, l’ancien Premier ministre était acquitté par le tribunal de Jérusalem dans les deux principales affaires dites Talansky et Rishon Tours. La Cour a toutefois reconnu Olmert coupable de corruption pour avoir favorisé, lors de son mandat de ministre du Commerce et de l’Industrie (2003-2006), son ex-associé dans un cabinet d’avocats. Et de le condamner à un an de prison avec sursis, accompagné d’une amende de 75 300 shekels. Une sanction qui ne lui interdit toutefois pas de participer à la vie politique du pays.
Le procureur de l’Etat a ainsi fait appel de cette peine, estimant qu’elle n’était pas suffisamment sévère, selon un communiqué du ministère de la Justice. Concernant l’affaire Rishon Tours et ses doubles facturations, le procureur d’Etat a tout bonnement demandé à la Cour suprême de “rejeter les conclusions du tribunal selon lesquelles il y avait un doute raisonnable sur l’implication d’Olmert dans les faits frauduleux”. Dans le dossier Talansky, le procureur de l’Etat a contesté la décision du tribunal de considérer qu’Olmert “n’était pas coupable de fraude et d’abus de confiance”.
Un coup de tonnerre pour l’ancien chef de Kadima qui envisage sérieusement de former un front anti- Netanyahou en vue du prochain scrutin. Reste par ailleurs le scandale immobilier du projet Holyland à élucider.
Inculpés : Olmert, et pas moins de 15 autres anciens responsables de la municipalité de Jérusalem.
Une affaire qui fait elle-même l’objet de nombreuses perturbations. Pour l’heure, le procès a pris un sérieux coup dans l’aile : le principal témoin à charge, “SD”, a été hospitalisé jeudi matin, conduisant à l’annulation de la procédure en cours. On ignore encore la cause des ennuis médicaux de SD, et pourquoi il a été hospitalisé à deux reprises récemment. Il est également difficile de déterminer si son état de santé s’est amélioré ou s’il n’est que temporairement stable. Devant ces difficultés d’ordre médical, la date du procès ne peut donc être officiellement annoncée.
Olmert provoque l’ire de la droite Les ambitions d’Olmert sont en outre loin de séduire les ministres Youval Steinitz et Dan Meridor. Selon eux, respectivement aux Finances et aux Renseignements, il devrait régner une plus haute norme morale. “Je ne suis pas le conseiller d’Olmert”, a commenté Meridor. “Mais s’il se comporte avec raison, il ne se présentera pas aux prochaines élections.” Et de poursuivre : “Je ne pense pas qu’une personne dans sa situation doive se présenter.
Même si cela lui est permis, j’estime que c’est inapproprié.”
Selon lui, les Israéliens sont à la recherche de dirigeants intègres.
Les dernières revendications d’Olmert n’ont, par ailleurs, pas calmé ses rivaux. L’ancien Premier ministre Ehoud Olmert a accusé le Premier ministre Binyamin Netanyahou de manipulations en vue de faire avancer l’élection de Mitt Romney.
Lors d’une réunion avec les dirigeants juifs américains, la semaine dernière, Olmert avait accusé Netanyahou d’intervenir dans les élections américaines, via le milliardaire américain Sheldon Adelson. “Absurde”, a rétorqué le propriétaire du journal Israël Hayom, l’un des principaux donateurs pour la campagne de Romney et ami de Netanyahou. Et d’écrire dans l’un de ses éditoriaux : “Olmert me crédite d’un pouvoir que je n’ai tout simplement pas”.
“Je peux également attester que le Premier ministre d’Israël a toujours maintenu une position neutre visà- vis de l’élection présidentielle américaine. Comme le ferait n’importe quel dirigeant israélien raisonnable.”