Entre les deux

Le centre trouve t'-il sa place dans la campagne ?

TZIPI LIVNI announces the formation of her new party 300 (photo credit: Marc Israel Sellem/The Jerusalem Post)
TZIPI LIVNI announces the formation of her new party 300
(photo credit: Marc Israel Sellem/The Jerusalem Post)
Le Mouvement de Tzipi Livni sera vert. Au cours de la campagneélectorale, Tzipi Livni a, incontestablement fait parler d’elle. Après avoirclaqué la porte à Kadima, son ancien parti, elle a choisi de créer sa propreformation, à son nom, « Hatenouah chel Tzipi Livni », ou plus simplement «Hatenouah », le Mouvement.
Livni a tout fait pour parvenir à une alliance de centregauche, qui échouera,selon ses dires car « Shelly Yachimovich m’a tourné le dos ». Elle se rapprochetoutefois de l’unité lorsqu’Amir Peretz, d’Avoda, donne sa démission débutdécembre pour venir grossir ses rangs. Motif ? Shelly aurait « rejeté la mainqu’il lui tendait pour des raisons personnelles. » Peretz claquera donc laporte à son excollègue.
Ce dernier définit ainsi le programme du parti : « Un dôme de fer politique etsocial ». Soit, en d’autres mots : une sécurité sociale solide et unrenforcement de l’économie de marché. Hatenouah entend réduire les dépensespubliques en Judée-Samarie. Selon Livni, un accord avec les Palestiniensamoindrirait non seulement les disparités sociales, mais aussi les disparitéséconomiques. Son plan social se situe entre celui du Likoud et celui destravaillistes.
« Nous nous opposons à un marché libéral sauvage, sans pour autant nous alignersur la politique antilibérale de gauche », un plan qu’elle dit «révolutionnaire et complet ».
Parlant de la politique économique de Netanyahou, elle la qualifie d’« aveugle». Elle prône également l’égalité du service national.
Second grand tournant pour le parti : son alliance avec les Verts, « mais pasuniquement ». Alon Tal, qui a rejoint à sa liste, est non seulement dirigeantdu Mouvement Vert (Ale Yarok), mais aussi administrateur pour la communautéMassorti. Responsable de la campagne auprès des immigrants anglophones, il seraaussi en charge de défendre l’idée d’une religion davantage pluraliste enIsraël. Selon Tal, Livni « se considère elle-même comme Massorti ». Une page «verte » est donc tournée pour le parti qui décide de tout miser sur l’écologie,priorité à toute indépendance économique.
On lui accorde pour le moment approximativement 13 sièges à la Knesset. La questiond’une coalition avec le Likoud reste en suspens.
Yesh Atid : l’avenir multiculturel du centre ?
Au programme du parti, un agendaéconomique et social : réformer le système électoral, imposer l’égalité dans leservice national (qu’il soit civil ou militaire) pour tous, accentuer uneréforme de l’éducation efficace, des logements abordables mis à disposition desvétérans de l’armée et des jeunes couples et une aide au travail et àl’entreprenariat pour les classes moyennes.
Début décembre, le parti dirigé par l’ancien journaliste télévisé etéditorialiste Yair Lapid annonçait sa liste finale. Le slogan « Nous sommes làpour changer les choses », semble chanter une mélodie printanière : la liste àla Knesset aussi.
Environ la moitié des 20 têtes de liste sont des femmes.
Le parti insiste sur « le nouveau genre de politique » qu’il entend apporter,pour lequel « il met en pratique ce qu’il prêche », en annonçant davantagequ’un petit quota symbolique de femmes au parti. La liste inclut notammentquelques candidats religieux, pour bien faire la différence avecl’antireligieux Tommy Lapid, son père. Parmi eux : le rabbin Shai Piron, ladocteure Aliza Lavie et le rabbin Dov Lipman.
A cela s’ajoutent deux Israéliens d’origine éthiopienne, Shimon Salomon etPnina Tamnu-Shata.
Le problème en politique, selon Lapid, c’est que l’on part du principe quechaque parti doit avoir un ennemi. Un jeu auquel il se refuse à jouer : « nousavons bien un adversaire : le cynisme. Ceux qui ne croient pas au changement,et n’en voient pas la raison, ceux qui abandonnent et concluent que l’Etat està la dérive », rapporte-t-il. Le plus triste pour le leader du changement : quedeux tiers des parents ne se soucient guère de voir leurs enfants quitter lepays.
Le leader ajoute : « les membres du parti sont issus de milieux trèsdifférents, de métiers et de régions diverses.
Pourtant, ils s’accordent sur les mêmes croyances 80 % du temps, et discutentensemble les 20 % restants ».
Selon lui, le problème de l’éducation reste une priorité : « La prochainegénération ne sera pas capable d’inventer des prouesses comme le dôme de fer,si l’on continue sur cette lancée », s’inquiète Lapid. Sa pierre de touche :les haredim à l’armée et rectifier la politique prescrite par Ariel Attias auministère du Logement et de la Construction.
Au sujet des territoires disputés, il déclare : « Israël doit arrêter deprétendre qu’il n’y a aucune dispute avec les Palestiniens ».
Kadima ne va plus de l’avant 
Le parti de centre-gauche est en chute libre. Ilpeine à dépasser le seuil électoral de 2 % dans les sondages.
Shaoul Mofaz, qui a pris la direction du parti, a récemment promulgué unenouvelle stratégie pour rassembler les troupes autour de la sécurité du pays.Autour de lui : Yisrael Hasson, Yohanan Plesner et Doron Vital, d’anciens chefsmilitaires, une fonction dont ils se serviront dans leur expertise.
Une priorité pour Kadima : aligner les salaires des soldats sur ceux desétudiants en Yeshiva. Un militaire gagne 352 shekels par mois, tandis qu’unélève de kollel a droit à 3 200 shekels d’aides de l’Etat. Une situationqualifiée d’ « humiliante » par Plesner, dont seul Kadima rend compte dans sespriorités.
Plesner a une façon bien à lui d’expliquer la perte drastique des membres duparti au profit de Tzipi Livni : « les demandeurs d’emploi et les opportunistessont partis, seuls les “vrais” restent ». La formation se dit toujours debout.
Après avoir attaqué Netanyahou de plein fouet en l’accusant de conduire Israëlà sa perte avec l’Iran, elle a – sous les bons auspices de son stratégiste MotiMorel – reconnu que le Likoud n’avait pas insisté sur la question iranienne aucours de sa campagne.
Et ce, grâce aux affiches de Kadima, estime la formation centriste.