Pas de fumée dans l’air

Le gouvernement intensifie sa chasse aux cigarettes. Désormais, il sera interdit de fumer devant certains bâtiments publics

Mesures anti-tabac (photo credit: -/-)
Mesures anti-tabac
(photo credit: -/-)

Le 11 juillet dernier, les autorités sanitaires israéliennes amendaientl’interdiction de fumer dans tous les lieux publics.

Des clauses plus contraignantes viennent désormais s’ajouter aux précédentstextes qui ont progressivement encadré, restreint puis complètement banni lacigarette des établissements scolaires, restaurants, lieux de culte et derassemblement, depuis 1983.

La définition d’espace public a été affinée. Et la liste des zones désignéespar cette loi, allongée. Elle inclut à présent toute entrée d’hôpital, lesarrêts de bus, les quais de gare et tramways, ainsi que les édificesgouvernementaux.

C’est un important pas en avant, indique le Dr Hagai Levine de la faculté demédecine de l’Université hébraïque de Jérusalem. Peu à peu, nos perceptions semodifient en termes de tabagie dans l’espace public. Ce que nous sommes prêts àaccepter également.

Pour le ministère de la Santé, la prévention du tabagisme auprès du grandpublic et le respect des droits des non-fumeurs demeure une préoccupation.

Selon des études, nous savons qu’une interdiction de fumer au travail amène 20% des répondants à éteindre leur cigarette pour de bon, ajoute-t-il.

Mais chez les clients de bar, propriétaires de débit de boisson etd’établissements de divertissement public, le son de cloche diffère. Legouvernement tente-t-il d’essayer d’être plus malin que les fumeurs en lespourchassant ?, se demande Rubben Beizen, le propriétaire de Mike’s Place, unpub de Jérusalem. Ces lois sont en fait difficiles à mettre en pratique.

Nous maintenons un environnement sans fumée dans notre établissement. Maisparfois, à deux heures du matin, des clients en dépit de cette loi, vonts’allumer une cigarette à l’intérieur. Là, nous les invitons à l’écraser ou àsortir. Mais qui suis-je et que dois-je faire ? Expliquer la loi dans sondétail et sa complexité. Je ne suis pas avocat. Nous respectons cettelégislation de notre mieux. Mais je n’y vois aucun intérêt.

Quoiqu’assortie de pénalités importantes aux contrevenants, son efficacité vadépendre en grande partie de la volonté individuelle et de la responsabilitécollective, insiste Hagai Levine.
Cette nouvelle législation s’inscrit dans un courant de transformationprogressive, de modifications d’habitude, de comportement et de respectd’autrui en société. Le bon sens des individus sera surtout et avant toutessentiel pour un air plus propre. La société dans son ensemble tend à vouloirvoir se concrétiser un tel projet.

“Je crois fermement au pouvoir de la démocratie”, continue Levine. “Ce vraichangement aura lieu un jour. 80 % des Israéliens ne fument pas et la plupartdes fumeurs acceptent de ne pas fumer à proximité d’autres individus. Cela nesera pas l’oeuvre du gouvernement, mais des citoyens”, a-t-il conclu.