Israël va-t-il perdre les Druzes?

Malgré « l’alliance de sang », on discerne quelques signes de mécontentement au sein de la communauté druze

Israël va-t-il perdre les Druzes? (photo credit: REUTERS)
Israël va-t-il perdre les Druzes?
(photo credit: REUTERS)
Les funérailles de Zidan Saïf ont été exceptionnelles sur bien des plans. Ce policier druze, tué en tentant d’arrêter les terroristes devant la synagogue Bnei Torah, dans le quartier ultraorthodoxe de Har Nof, à Jérusalem, le 18 novembre dernier, a été enterré le lendemain dans son village natal de Galilée, Yanouh-Jat. Présent aux funérailles à la tête d’une délégation, le président Reouven Rivlin a évoqué avec fougue le lien très fort qui unit la communauté druze à l’Etat d’Israël. « C’était l’un des meilleurs fils d’Israël », a-t-il dit à la jeune veuve de 22 ans, Rinal. « Votre bien-aimé Zidan s’est dressé sans peur pour protéger des innocents de son corps. »
Le Premier ministre Benjamin Netanyahou et d’autres hauts personnages ont eux aussi loué la communauté druze pour sa loyauté et sa contribution à l’existence de l’Etat, faisant tous référence à son dévouement sans réserve et à « l’alliance de sang » qui prévaut.
Des milliers d’ultraorthodoxes ont assisté aux obsèques de Saïf. Eux qui n’avaient dans leur ensemble jamais eu de contacts avec les Druzes sont arrivés par cars entiers de Jérusalem pour rendre hommage au lien particulier qui unit Druzes et Juifs.
Mordechaï Rubin, le rabbin de la communauté Bnei Torah, dirigeait cette délégation harédite. Il a loué la mémoire du policier héroïque : « La disparition de Zidan est autant une perte pour nous que pour la communauté druze », a-t-il déclaré. « Dans des moments comme celui-ci, nous nous sentons une réelle parenté avec vous. Le dévouement de Zidan et son courage doivent rester un exemple pour nous tous, les Juifs comme les Druzes. »
Du monde entier, les communautés ultraorthodoxes ont envoyé des témoignages de soutien, en particulier pour la famille en deuil. D’ordinaire très repliées sur elles-mêmes, elles ont réuni plus de 58 000 dollars de dons par internet pour aider celle-ci. A New York, un certain Mordechaï Tzivin a donné 5 000 dollars, en demandant qu’ils soient attribués à l’éducation de la fille de Saïf.
Pour beaucoup de Juifs israéliens, cette sollicitude doublée d’admiration était une réaction naturelle. Les Druzes ont, en effet, joué un rôle significatif dans l’histoire du pays bien avant l’avènement de l’Etat.
Les trois souhaits accordés
Cette relation est née d’un besoin mutuel. Avant la création de l’Etat d’Israël, des groupes arabes armés assaillaient les villages druzes comme les juifs, et ni les uns ni les autres n’avaient l’argent et les ressources humaines nécessaires pour leur résister. Aussi, les deux communautés s’étaient-elles alliées et avaient-elles tissé des liens.
En 1948, le cheikh Ahmed Tarif, dirigeant druze, pose trois conditions à l’intégration complète de sa communauté dans l’Etat naissant : il demande l’autonomie religieuse, le respect de la propriété de la terre et le respect des femmes druzes. Le Premier ministre David Ben Gourion les accepte toutes les trois, scellant ainsi une alliance solide. Le service militaire obligatoire dans Tsahal sera étendu aux Druzes en 1956.
Depuis, il y a eu des Druzes ministres, juges ou ambassadeurs : Salah Tarif, travailliste, a été nommé ministre sans portefeuille en 2001, devenant ainsi le premier ministre non juif. Ayoub Kara, Likoud, a été vice-ministre du développement du Néguev et de la Galilée. Majalli Wahabi, Kadima, a été vice-porte-parole de la Knesset et a brièvement tenu le rôle de président en février 2007, premier non-juif à officier comme chef d’Etat. L’écrivain Naïm Araidi a été ambassadeur d’Israël en Norvège. Le colonel Ghassan Alian est le commandant en chef de la brigade d’infanterie Golani.
L’attachement profond des Druzes à Israël est sans doute le résultat de plusieurs générations passées par Tsahal (ou par le service civil national pour les filles, sur la base du volontariat). Il y a par ailleurs cette défiance qu’éprouve la communauté druze vis-à-vis du monde arabe ; presque tous les individus interrogés pour cet article partagent cette totale absence de confiance.
« Nous sommes extrêmement dévoués »…
Peut-être parce qu’ils se sentent profondément israéliens, le pourcentage de Druzes s’engageant dans l’armée (82 %) est supérieur à celui de toute autre communauté du pays et la communauté druze compte le plus haut pourcentage d’officiers de Tsahal et de militaires de carrière.
Cette belle surface commence pourtant à se ternir, avec un sentiment de frustration et de blessure croissant. S’il y a tant d’officiers de carrière druzes, n’est-ce pas par manque d’opportunités économiques dans la vie civile ? Des officiers à la retraite parlent d’une certaine discrimination à l’embauche, insidieuse et néanmoins réelle, tant dans l’administration publique que dans le privé. Ils ajoutent que, de ce fait, l’Etat est en train de « perdre » peu à peu les Druzes…
« Ce n’est pas que je sois malheureux de vivre en Israël, pas du tout », se défend Rabeea Halabi, commerçant de 41 ans à Daliyat al-Karmel. « J’ai visité la Jordanie il y a quelques années et, croyez-moi, j’ai embrassé la terre dès mon retour en Israël. Ce que nous avons ici, les Druzes ne l’ont pas ailleurs et il est très important de le souligner. Mais la vérité, c’est que les possibilités sont limitées pour les minorités en Israël. Les règles qui s’appliquent aux Juifs ne s’appliquent pas à nous. Il y a 50 ou 60 ans, aux premiers temps de l’Indépendance, je reconnais que nous ne pouvions pas nous plaindre. Mais aujourd’hui, nous avons fait nos preuves, avec plus de 400 Druzes morts au combat ou dans des tâches liées à la sécurité, et je trouve scandaleuse la façon dont on nous traite. Je ne veux même pas comparer les villes druzes avec Yokneam ou Nesher. Mais si on regarde Daliyat, par exemple, on s’aperçoit que, même par rapport aux villes arabes de Galilée, elle est nettement moins développée. C’est une chose que je ne comprends pas : nous sommes extrêmement dévoués au pays, les dirigeants israéliens ne cessent de nous féliciter pour notre loyauté et notre courage et de souligner à quel point les Israéliens juifs apprécient de nous voir donner notre sang pour le pays. Mais au bout du compte, les Arabes, qui se soulèvent, qui ne font pas leur service militaire et qui se considèrent comme des Palestiniens, sont bien plus favorisés par l’Etat que nous. »
Discrimination et désespoir
L’exemple de Halabi illustre parfaitement ce propos. Cet homme, qui travaille actuellement dans la boutique de souvenirs familiale à Daliyat al-Karmel, est titulaire d’un diplôme universitaire d’ingénieur et son frère a perdu la vie pendant son service militaire dans l’armée de l’air. Malgré cela, il n’a pas réussi à trouver d’emploi. Cela n’empêche pas ses trois fils d’attendre avec enthousiasme leur incorporation dans des unités d’élite combattantes dès qu’ils auront l’âge requis (l’aîné, 17 ans, a déjà été contacté pour une prestigieuse unité de renseignements, mais rêve de servir dans la marine, dans l’unité des sous-marins).
Si le discours de Halabi est dénué de colère, il reflète néanmoins un chagrin profond. Pour lui, il est normal que les Druzes éduquent leurs enfants à devenir des Israéliens loyaux ; les chiffres exceptionnels de la communauté au sein de Tsahal devraient être considérés comme le signe que cette population voit le pays comme sa patrie et estime avoir sa place dans la démocratie juive.
« Beaucoup de jeunes d’aujourd’hui regardent notre génération de haut et nous qualifient de “pigeons” », déplore Halabi. « Cela ne nous plaît pas. Si nous voulons continuer à servir notre pays, c’est parce que nous souhaitons qu’Israël soit notre pays, comme il est celui des Juifs. »
En déambulant dans Daliyat al-Karmel ou Isfiya, la ville druze voisine, nous croisons des commerçants, des vendeurs de falafels, des étudiants et des passants de tous âges. A quelques variantes près, tous tiennent le même discours que Halabi ; tous nous fournissent des exemples de la discrimination dont ils souffrent et évoquent un désespoir grandissant. Manaam, le vendeur de falafels, explique que 500 maisons de Daliyat al-Karmel n’ont même pas l’électricité. Faisal Halabi, commerçant, confie que dans les villes druzes, 70 % des habitations ont été construites sans permis, car ceux-ci sont presque impossibles à obtenir.
« La terre que je possède appartient à ma famille depuis 350 ans », proclame-t-il. « Elle est enregistrée au cadastre au nom de ma famille. J’ai par ailleurs perdu un fils et un petit-fils dans Tsahal. Aujourd’hui, je voudrais construire une maison pour mes petits-enfants et je n’arrive pas à obtenir l’approbation du ministère du Logement », déplore-t-il.
Quid de « l’alliance dans la vie » ?
De la même façon que l’homme de la rue, les dirigeants druzes sont prompts à souligner que les Druzes reçoivent les mêmes avantages sociaux que tous les autres Israéliens, y compris l’assurance maladie nationale et, surtout, les indemnités aux familles de soldats, policiers, gardiens de prison ou autres employés de sécurité tombés en service. Toutefois, une simple promenade à travers la ville montre que, si le gouvernement est sensible à cette « alliance de sang » scellée par les Druzes, il est bien moins disposé à examiner le revers de la médaille, « l’alliance dans la vie ».
Car si toutes les villes de la périphérie se plaignent du manque d’aides gouvernementales, le contraste décrit par Halabi entre Daliyat al-Karmel ou Isfiya et Yokneam ou Nesher saute aux yeux. Les deux villes juives sont le fruit d’un projet urbain impeccable, avec espaces verts, aires de jeux pour enfants et centres commerciaux modernes. Daliyat al-Karmel et Isfiya, elles, n’ont pas de trottoirs et leurs rues ne portent même pas de noms.
Pire encore, la discrimination à laquelle sont confrontés de nombreux Druzes dans leurs interactions avec les Israéliens juifs. Presque tous les individus interrogés pour cet article déclarent avoir de nombreux très bons amis juifs, qu’ils se sont faits à l’armée ou à l’université, mais déplorent le mépris que certains militaires leur portent ou le fait que certains restaurants et cafés refusent l’entrée aux anciens de Tsahal parlant l’arabe.
« Mon fils a été accepté au Kinneret Academic College pour suivre des études d’ingénieur », raconte une femme qui, comme tous les membres de la communauté druze, parle couramment l’hébreu. « Il était soldat pendant l’opération Bordure protectrice, mais quand il a voulu louer une chambre dans un kibboutz proche de sa future école, il s’est heurté à un refus. J’ai dû aller mettre moi-même mon grain de sel et faire honte aux dirigeants du kibboutz pour qu’ils veuillent bien lui accorder une chance ! »
Réduire les écarts
Ces problèmes de manque d’aide de l’Etat et de rejet par la société ne datent pas d’hier. En 1978 déjà, un député du Likoud, Amal Naserelden, avait proposé une série d’initiatives positives dans les domaines de l’éducation, du logement, de la gestion locale et autre. Des projets similaires seront soumis et approuvés par la suite en 1987 et 1994, suscitant des résultats inégaux.
En 2008, Naserelden soumet une « proposition pour corriger les échecs du gouvernement » ; il définit alors 12 domaines dans lesquels les communautés druzes souffrent de discrimination et réclame une aide de l’Etat pour améliorer les choses. Le projet de loi comprend des propositions dans divers domaines : aménagement du territoire, éducation, aide aux soldats après leur service militaire, représentation druze dans la vie publique, action en faveur des jeunes diplômés druzes, etc.
A l’époque, la proposition est adressée à tous les membres du gouvernement, y compris au Premier ministre Ehoud Olmert et au leader de l’opposition Netanyahou. Aujourd’hui, le bureau du Premier ministre a refusé de répondre à nos questions par e-mail au sujet de cette proposition et son porte-parole n’a pas voulu dire si Netanyahou avait oui ou non désigné un responsable pour gérer les relations avec la communauté druze. Il a en revanche cité un communiqué de presse stipulant un investissement de 5 milliards de shekels en faveur des communautés druze et circassienne, approuvé par le Cabinet le 14 décembre dernier.
Cette décision prévoit le versement immédiat de 185 millions de shekels pour une série de projets d’infrastructures, d’emploi et d’éducation pour les minorités, visant à « réduire les écarts entre ces populations et la société dans son ensemble et à souligner l’importance du rôle joué par les soldats et les policiers druzes et circassiens, qui sont notre chair et qui se battent et tombent pour la défense de notre peuple ».
Des citoyens loyaux
Installé dans son bureau, entouré de photographies présentant les leaders de la communauté druze en compagnie de Premiers ministres, de ministres de la Défense et de chefs d’état-major (le bâtiment est pour sa part surmonté par un drapeau druze multicolore, frappé de l’étoile de David), Naserelden, 87 ans, explique que la réponse du bureau de Netanyahou est la simple confirmation que ses appels répétés à agir en faveur de la communauté druze sont restés lettres mortes. Ce père endeuillé qui se dirige à présent vers le mémorial aux soldats druzes tombés pour Tsahal, établi à Daliyat al-Karmel, estime désormais que le gouvernement se contente d’opérations médiatiques qui présentent bien dans les médias, mais ont peu d’impact pour la communauté.
« Un lien naturel unit les Juifs et les Druzes », poursuit-il. « Vous voyez ce bâtiment, là-bas ? C’est sur ce balcon que Naftali Herz Imber a écrit les paroles de la Hatikva, l’hymne national. Et le Shabbat, la population de Daliyat est multipliée par deux, elle passe à 30 000 personnes, parce que les Israéliens laïcs viennent manger du houmous et de la pita druze. Même si nous parlons l’arabe entre nous, nous ne sommes pas arabes. D’ailleurs, les Arabes nous haïssent encore plus qu’ils ne détestent les Juifs, parce qu’ils nous considèrent comme des traîtres. Nous étions sur leur liste d’hommes à abattre entre 1936 et 1939, pendant les soulèvements, au même titre que les Juifs. Une amitié naturelle s’est ainsi tissée entre les Juifs et nous, et la plupart de Druzes sont très attachés au rôle qu’ils tiennent dans la construction et la défense de ce pays. Et c’est précisément là que réside la tragédie : les Israéliens n’ont aucun effort à fournir pour nous convaincre d’être des citoyens loyaux. Nous l’avons été pendant des dizaines d’années et nous voulons résolument le rester. Nous aimerions juste sentir que le pays nous apprécie et que les services que nous lui rendons et les sacrifices que nous consentons pour lui se traduisent par une égalité de traitement pour nos enfants. »
Un sous-groupe du monde arabe ?
Wajih Kayouf, maire d’Isfiya, a l’impression d’être transparent quand il réclame une aide au gouvernement pour des projets d’infrastructure ou même pour des services administratifs de base. « Nous avons des réunions au ministère des Finances, mais c’est comme si nous n’étions pas là ! », fulmine-t-il. « Quand nous mourons au combat, tout le monde parle de cette “alliance de sang”, mais pour ce qui est du développement industriel, c’est bon pour les agglomérations juives, pas pour nous. Et voilà qu’arrive à présent cette loi sur “l’Etat juif”, qui suscite une foule de questions et qui nous pousse à nous demander si nous avons ou non notre place dans ce pays. »
De fait, de plus en plus de jeunes Druzes répondent à cette question par la négative. Si la plupart des Druzes affirment leur intention de voter aux prochaines élections, et si l’incorporation dans Tsahal continue d’atteindre des chiffres records, il existe une petite minorité de jeunes qui refusent désormais de s’engager.
Certains affirment que la vision druze traditionnelle, selon laquelle les Druzes ne sont pas des Arabes, mais constituent un groupe ethnique distinct, cède peu à peu le pas à l’idée que les Druzes sont en fait un sous-groupe du monde arabe. Ainsi les Druzes se retrouvent-ils du côté des Palestiniens, ce qui ne présage rien de bon pour « l’alliance de sang »…
« Nous nous intéressons aux élections », affirme Samih Halabi, 30 ans, ancien de Tsahal et père de 5 enfants, « mais aucun de ces Lapid, Liberman ou autres dirigeants de grands partis ne sait qui nous sommes, ne se soucie de nous, ni ne comprend nos besoins. Les jeunes reviennent du service militaire pour retrouver des maisons sans électricité et des villes sans trottoirs, voire sans infrastructures. Tout cela, c’est une question d’argent. Personne ne nous subventionne et nous avons beaucoup de mal à trouver du travail.
Pour des partis juifs sionistes
« Peut-être que la solution serait de demander de l’aide aux Juifs américains ! S’ils soutiennent Israël, ils devraient venir faire un tour chez nous et nous soutenir nous aussi. Ce serait une initiative non politique, mais qui se révélerait très bénéfique, car elle restaurerait la confiance de notre communauté dans le fait que les Juifs nous voient vraiment comme des alliés et veulent travailler avec nous. Je ne sais pas si telle est la réponse, mais ce que je peux vous dire, c’est qu’ici, les gens ne sont plus très loin du point de rupture. Cela ne me fait pas plaisir de le dire, mais si Israël ne s’occupe pas des Druzes, il y aura une intifada druze… »
Selon Mordechaï Nisan, spécialiste juif de la communauté druze, cette dernière conserve pourtant une attitude essentiellement positive. « Les sondages indiquent un pourcentage très élevé de votants et ceux-ci, dans leur ensemble, choisissent des partis juifs sionistes », affirme ce professeur de l’Université hébraïque de Jérusalem.
« Cela montre bien la façon dont ils se définissent et leur implication dans le pays. Rien n’indique une tendance à la baisse dans le pourcentage de Druzes qui s’engagent dans Tsahal. Très peu votent par ailleurs pour les partis arabes. Cela montre deux choses importantes : d’abord que les Druzes ne sont pas des Arabes, ensuite qu’ils se considèrent comme des citoyens israéliens loyaux et patriotes. La loi sur le service militaire obligatoire de 1956 a été votée avec l’assentiment de la communauté druze.
« Oui, bien sûr qu’il y a des récriminations, et Israël ferait bien de s’y intéresser et d’y répondre, des problèmes comme la confiscation des terres, le logement, le chômage… Mais je soulignerais également que les Juifs rencontrent eux aussi ces mêmes problèmes. Au bout du compte, la relation des Druzes à Israël est bénéfique pour les deux parties, et même si je comprends la frustration ressentie, je ne vois pas dans un avenir proche de changement significatif dans la place que tiennent les Druzes dans le pays », conclut Nisan. 
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