L’Inde et Israël : un plein d’énergie !

Les entrepreneurs israéliens en énergies renouvelables rencontrent la délégation indienne pour une collaboration économique.

Inde (photo credit: )
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Le mois dernier,experts indiens et israéliens étaient unanimes : l’Inde, avec son immenseterritoire et ses besoins énergétiques toujours en hausse, devrait constituerle nouvel Eldorado pour les innovateurs en énergies renouvelables israéliens.Ces derniers pourraient y installer et développer leurs compagnies.

Le 16 octobre à Tel-Aviv, des représentants des gouvernements indien etisraélien, ainsi que les dirigeants de près d’une cinquantaine de compagniesd’énergies renouvelables, étaient réunis pour discuter de projets trèsprometteurs.
Ashwani Kumar, scientifique spécialisé dans l’énergie solaire auprès duministère indien des Energies nouvelles et renouvelables, explique : “L’Indeest un immense pays où 400 millions de personnes n’ont toujours pasd’électricité, et bien qu’elle utilise des énergies renouvelables pour 6 % deses 200 gigawatts de besoins énergétiques, elle dépend du pétrole pour lamajorité.”
De son côté, Vani Rao, chargé d’affaires à l’ambassade indienne de Tel-Aviv,déclarait : “La priorité de l’Inde est, d’une part, de permettre à seshabitants d’avoir accès à l’électricité et, de l’autre, de le faire par lebiais des énergies renouvelables. Nous voulons collaborer avec Israël parce quec’est une nation en expansion. De plus, le talent créatif du pays et de seshabitants a été décisif dans notre choix.”
Gireesh Pradhan, secrétaire au ministère des Energies et des énergiesrenouvelables, a donc visité Israël avec une délégation pour examiner lesopportunités de coopération entre les deux pays. Egalement au programme : unetable ronde avec les grands dirigeants israéliens de l’industrie.
L’occasion pour Rao de rappeler que l’ambassade d’Inde en Israël, qui vient defêter ses 20 ans, aspirait à intensifier la collaboration avec le gouvernementisraélien dans le futur et que l’un des secteurs qui lui paraissait le pluspropice et le plus prometteur était celui des énergies renouvelables.
Le potentiel de l’énergie solaire Pradhan, qui venait en Israël pour lapremière fois, s’est montré étonné et enchanté du nombre d’innovateurs etd’entrepreneurs en énergies renouvelables intéressés par cette collaboration.Il a souligné l’importance du “partenariat avec des innovateurs en industrieénergétique comme ceux d’Israël. L’Inde est un très grand pays et comme tousles grands pays, il a d’énormes problèmes. Il faut savoir que près de 40 % denotre population n’a pas l’électricité. Le manque d’énergie est donc l’une desdifficultés les plus graves et cela peut, soit nous motiver à faire desmiracles, soit nous maintenir en arrière.”
La situation est toutefois devenue tellement critique que le ministère indien -seul ministère des Energies renouvelables au monde - est décidé à “faire desmiracles” et à fournir à sa population l’accès à l’énergie le plus vitepossible. Pour accomplir ce tour de force, à court comme à moyen terme, lesénergies renouvelables semblent être la solution clé. Kumar a fait le point surcelles déjà en place : “Sur 25 857 gigawatts, 17 967 proviennent de l’énergieéolienne, 3 412 de la biomasse, 3 434 de l’hydroélectricité et seulement 1 044de l’énergie solaire. Cette dernière source d’énergie est donc relativementnouvelle en Inde”.
Mais selon Kumar, elle devrait se développer rapidement, comme le prévoientd’ailleurs les futurs plans d’énergies renouvelables du ministère. Ce dernierestime qu’en Inde, le potentiel d’énergie solaire peut s’élever à 30 et jusqu’à50 mégawatts par kilomètre carré, pour arriver à une capacité totale d’énergiede 10 gigawatts d’ici 2017, et de 20 gigawatts d’ici 2022.
Selon lui, augmenter le nombre d’installations d’énergie solaire ainsi que lesstructures pour les énergies éolienne, hydroélectrique et de la biomasse, aiderale ministère à parvenir à son but : pouvoir se procurer en 2022 des sourcesd’énergies alternatives, au même prix que les sources d’énergieconventionnelles. Kumar ajoute que “pour ce faire, le gouvernement indiendistribue des subventions, comme celles pour le développement hors réseaud’installations solaires dans des communautés rurales, réduit les frais dedouanes, annule les taxes et donne des exemptions pour les importations demachines et matériel associés à l’installation de stations solaires.”
Pradhan lui fait écho : “Dans les cinq prochaines années, le ministère compteinstaller encore 30 gigawatts d’énergies renouvelables. “Mais”, explique-t-il,“ces installations sont financées principalement par le secteur privé, qui, enInde, détient les énergies renouvelables. Tandis que le secteur public et legouvernement prennent en charge les énergies conventionnelles. Or, il y a desterres qui sont inexploitables, sauf pour la construction d’installationsd’énergie solaire ou d’autres formes d’énergies renouvelables.
Le gouvernement indien veut donc s’associer avec des pays comme Israël. Votrepays sait innover dans des conditions difficiles. La technologie israélienne,et surtout la capacité des Israéliens à développer des idées originales, sontparfaitement adaptées au défi auquel le gouvernement indien fait faceaujourd’hui.”
La synénergie à l’ordre du jour Yifat Inbar, directrice du bureau Inde-Chine etdirectrice administrative du commerce extérieur au ministère de l’Industrie, duCommerce et du Travail, a assuré aux hommes d’affaires et entrepreneurs assisautour de la table que son ministère était prêt à les aider à saisir de tellesopportunités . “Son bureau”, a-t-elle expliqué “peut aider à dialoguer pouraccéder au marché indien, à contacter les acteurs locaux et d’une manièregénérale, à faciliter la communication entre les deux parties.”
Selon elle, le marché Israël-Inde doit continuer à se développer, car, siIsraël a pu échapper à la crise financière mondiale, c’est en partie grâce à soncommerce avec les pays asiatiques, et en particulier avec l’Inde. Actuellement,les deux gouvernements sont dans un processus de négociation pour arriver à unaccord sur la réduction des barrières douanières, afin de parvenir à créer unezone de libre-échange.
Les innovateurs et hommes d’affaires de toute l’industrie des énergiesrenouvelables se sont montrés enthousiastes à l’idée de créer un partenariat etd’offrir leur technologie. Les représentants de compagnies d’investissement etde toutes les industries de l’énergie solaire et éolienne, et de la biomasseétaient présents, en particulier la compagnie de défense Raphael, qui développeune technologie pour les produits substituts du pétrole. Mais aussi :EnStorage, entreprise de stockage d’énergie ; Arav Power Compagny compagniespécialisée dans le développement du photovoltaïque ; Ener-T Global,HelioFocus, Solarthermal, spécialisées dans le thermique solaire, ou Solar Edgedans les panneaux solaires.
Daniel Farb, PDG et fondateur de Leviathan Energypour l’énergie éolienne ethydroélectrique a, quant à lui, déclaré : “L’Inde est un pays très importantpour le marché des énergies renouvelables. Nous explorons donc activement cesopportunités.” De fait, tous les participants ont exprimé leur enthousiasme surles partenariats qu’ils comptaient mettre en place à la suite de cette tableronde et de la visite de la plus haute délégation indienne jamais venue enIsraël jusqu’à ce jour.
“La synénergie est à l’ordre du jour”, s’est exclamée Anat Bernstain-Reich,vice-présidente de la chambre de commerce Israël-Asie et présidente del’association pour l’amitié Israël-Inde. “Israël a un besoin en énergiesrenouvelables et a déjà développé les solutions appropriées. De son côté,l’Inde a les mêmes exigences, à une échelle gigantesque, mais pas de solutions.Israël veut vous offrir son savoir-faire, d’ailleurs si on parle d’énergie,c’est déjà, pour vous, des économies d’énergie, mais c’est surtout unecollaboration fructueuse pour nos deux pays.”