Du bon usage de la langue française...

Radicalisation islamique : le nouveau combat de la France

Des policiers en faction devant un bâtiment (photo credit: REUTERS)
Des policiers en faction devant un bâtiment
(photo credit: REUTERS)
Comprendre le français demande désormais une connaissance approfondie de l’actualité tant les mots ont tendance à changer de sens. Il faut se conformer à la nouvelle idéologie du « politically correct » importé des Etats-Unis. Il arrive ainsi qu’un individu coupable d’un délit soit présenté par la presse comme « un jeune issu de l’immigration ». Naguère, un « jeune » était âgé d’une vingtaine d’années tout au plus ; aujourd’hui, cela va de l’adolescence à la quarantaine. Quant à cette immigration dont il est issu, le journal n’en dira rien bien que tout laisse à croire qu’elle provienne d’un pays non européen.
Plus intéressante encore est l’évolution du mot « radical ». En politique, ce terme a longtemps désigné le parti radical. Créé en 1901, ce qui en fait le plus vieux de France, il revendique la paternité de la loi de 1905 instaurant « la séparation des Eglises et de l’Etat ». Il est beaucoup question ces jours-ci des effets de la radicalisation, mais l’ancienne formation politique semble hors de cause. Difficile en effet d’imaginer que les « radicalisés » dont parlent les médias soient partisans de la séparation du séculaire et du religieux car ils se réclament haut et fort de leur religion.
De quoi s’agit-il au juste ? Les journaux se montrent curieusement réticents à s’expliquer sur ce point. Bien que le phénomène n’affecte que des personnes de confession musulmane, il ne faudrait surtout pas croire que c’est leur religion qui est en cause. L’islam est une religion de paix, c’est bien connu. On sait que les personnes radicalisées ont tendance à se livrer à des activités répréhensibles à des degrés divers ; les unes tentant par tous les moyens de quitter la France pour se joindre aux forces d’un Etat islamique autoproclamé qui continue à se livrer à des actes d’une cruauté inouïe, les autres se contentant de fomenter des attentats sur le sol français. On note tout de même que la radicalisation touche aussi bien les hommes que les femmes. On apprend également que parents, voisins et amis des suspects ne cachent pas leur stupéfaction lorsqu’ils découvrent ce dont sont accusés leurs proches. Ils refusent souvent de croire aux révélations de la police et répètent à l’envie que jamais, au grand jamais, ils n’auraient pu imaginer comment des gens aussi doux et aussi gentils auraient pu être coupables des méfaits imputés.
Ce qui laisse une autre question sans réponse. Comment s’opère donc cette radicalisation ? L’Etat consacre des moyens importants pour l’enrayer et des ressources plus larges encore pour « déradicaliser » une bonne partie de la population carcérale du pays. Nul doute que des centaines de chercheurs se penchent en ce moment même sur ce sujet brûlant. Il est évident en effet qu’il s’agit là d’une grande cause nationale à traiter dans l’urgence. Le temps presse et la déroute annoncée de l’Etat islamique risque de précipiter le retour de ces individus mystérieusement radicalisés prêts à mettre en œuvre sur le sol français les nouvelles techniques apprises et appliquées sur le terrain. 
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