L'aveuglement de l'Occident

L’Europe où le « multiculturalisme » est encensé se trouve désarmée devant la menace posée par des minorités islamiques qui refusent de s’assimiler

"Nous sommes tous Charlie", pouvait-on lire sur la façade de l'Institut du monde arabe, à Paris, où le président Hollande s'est senti obligé de courir rassurer les musulmans de France (photo credit: YOUSSEF BOUDLAL / REUTERS)
"Nous sommes tous Charlie", pouvait-on lire sur la façade de l'Institut du monde arabe, à Paris, où le président Hollande s'est senti obligé de courir rassurer les musulmans de France
(photo credit: YOUSSEF BOUDLAL / REUTERS)
Combien étaient-ils à défiler à travers la France ? Trois, voire quatre millions suivant les estimations d’un ministère de l’Intérieur pourtant porté d’habitude à minimiser le nombre des manifestants ? Ils n’avaient pas compris que si les terroristes fanatisés auteurs des massacres des gars de Charlie Hebdo et des juifs de l’Hypercacher avaient payé de leur vie leurs forfaits, ils n’en avaient pas moins atteint leur but. Les médias du monde entier ont compris : ils prendront désormais grand soin de s’autocensurer pour ne pas offenser les musulmans.
C’en est fini de la liberté de la presse ! Si le nouveau numéro de Charlie Hebdo a été abondamment commenté sur les grandes chaînes de télévision – BBC, Sky News, CNN et autres – ces dernières se sont bien gardées de montrer le portrait de Mahomet qui occupait toute la couverture. Hors de la France, bien peu de journaux l’ont montré. Pourtant, il n’avait rien d’irrespectueux. Le phénomène n’est pas vraiment nouveau. Il était apparu après la publication des caricatures du prophète qui avait entraîné des manifestations violentes. Cette fois-ci la presse « libre et éclairée » s’est, dans sa grande majorité, inclinée. On peut continuer à insulter christianisme et judaïsme – et diaboliser Israël en publiant de fausses nouvelles – mais il ne faut pas toucher aux musulmans.
Cinquante chefs d’état avaient fait le déplacement à Paris pour montrer leur solidarité, mais il y avait un absent de marque : le président Obama, qui se veut le leader du monde libre, et n’avait pas pris la peine de se faire représenter. Un porte-parole de la Maison-Blanche a eu beau dire qu’il s’était agi d’une erreur ; Kerry a eu beau se précipiter à Paris pour présenter ses excuses, le mal était fait. Le monde arabe avait compris.
La politique de l’autruche
D’ailleurs dès son arrivée à la Maison-Blanche, Obama a insisté sur le fait qu’il voulait dialoguer avec le monde arabe tout en ignorant le terrorisme islamique. Ne se rend-il pas compte que cette attitude rend son pays plus vulnérable ? Refuser de participer à une marche de protestation contre des terroristes islamiques ayant commis des crimes abominables, c’était prendre position idéologiquement et stratégiquement. Une position qu’il n’a pas hésité à expliciter en déclarant le 16 janvier que l’Europe devait mieux traiter ses minorités musulmanes et les assimiler, comme l’avaient fait les Etats-Unis ! Aurait-il « oublié » la guerre que l’islam fait à l’Amérique, et les dernières atrocités perpétrées par des musulmans si bien assimilés vivant aux Etats-Unis, de Fort Hood à Boston ?
L’Amérique a beau combattre les terroristes d’al-Qaïda au Yémen, au Pakistan et en Afghanistan, essentiellement en utilisant des drones offensifs, elle les qualifie d’extrémistes ou de criminels sans voir l’idéologie religieuse qui les inspire. En d’autres termes, sans traiter le problème sous-jacent. Pourtant, comment venir à bout d’un ennemi fanatisé par l’islam, un ennemi qui dispose du soutien et de l’encouragement d’une majorité des populations dans la plupart des Etats arabes, et auprès de minorités musulmanes en Occident sans bien voir qui il est ? Même la coalition menée par l’Amérique contre l’« Etat islamique » avec le soutien de plusieurs autres pays évite de reconnaître ouvertement la nature et les objectifs de cet Etat.
Résultat ? Alors que la coalition ne rencontre qu’un succès limité, de jeunes et moins jeunes musulmans venus de tout le monde musulman et de l’Occident viennent grossir les rangs de cet Etat terroriste, qui ne se contente pas de menacer l’Occident et déclenche de sanglantes attaques en Europe et projette de faire de même aux Etats-Unis.
Les délinquants ? Des « jeunes »…
L’Europe où le « politiquement correct » est roi et où le « multiculturalisme » est encensé se trouve donc désarmée devant la menace posée par des minorités islamiques qui refusent de s’assimiler et offrent aux terroristes les bases d’opérations dont ils ont besoin.
Ainsi, les autorités – suivies par les médias – ne donnent pas en général le nom des délinquants musulmans arrêtés, se contentant souvent de les qualifier de « jeunes » ; et quand ils les nomment, c’est pour étaler complaisamment les conditions difficiles dans lesquelles ils ont grandi et leur manque d’assimilation. Ce qui revient à se blâmer eux-mêmes. Comme vient de le faire Obama. Et cela au lieu de répéter que les communautés musulmanes vivent trop souvent repliées sur elles-mêmes et ont leur propres lois ; que leurs télévisions sont branchées sur des chaînes satellitaires musulmanes appelant, parfois en termes virulents, à l’islamisation de l’Occident. Il y a bien quelques sites Internet qui le disent, mais ils ne sont guère nombreux.
On ne l’a que trop bien vu après les attentats de ces jours derniers. Combien de fois a-t-on entendu que si les terroristes prétendaient agir au nom de l’islam, ils ne représentaient pas cette religion ? Quelqu’un a-t-il osé parler de guerre de civilisations ? Non, il n’était question que de la sacro-sainte liberté de la presse – et surtout pas des juifs harcelés par les musulmans.
D’ailleurs durant les heures qu’a duré le siège de l’Hypercacher, les médias parlaient d’« otages » et non de juifs. Pourtant, dans sa conversation avec une chaîne française, pendant le siège le terroriste n’avait pas hésité à déclarer qu’il voulait tuer des juifs au seul motif qu’ils étaient juifs. A croire qu’aujourd’hui encore la France a un problème avec le mot « juif », peut-être parce qu’il évoque des souvenirs que l’Hexagone – comme beaucoup en Europe – préfère ne pas analyser de trop près.
Ménager l’islam
Et il y a pire. Le président Hollande s’est senti obligé de se rendre toutes affaires cessantes à l’Institut du monde arabe pour rassurer les musulmans, « premières victimes » selon lui, « du fanatisme, du fondamentalisme et de l’intolérance ». De quel fanatisme, de quelle intolérance parle-t-il au juste, les juifs n’en sont-ils pas les premières victimes, eux et les valeurs de la démocratie ?
Le président de la République française a déclaré solennellement qu’il n’y avait pas de contradiction entre islam et démocratie. Or l’islam ne reconnaît pas les lois faites par les hommes, seulement celles d’Allah, et la charia est explicite sur ce point. Les experts français en islam et les services de renseignement si réputés de la France l’ignoreraient-ils ?
Les gouvernements français et ceux d’autres pays européens comme l’administration américaine se refusent à voir les choses en face et hésitent donc à prendre les mesures nécessaires. Les peuples, eux, ne partagent pas tous leur aveuglement.
On commence à voir en Europe des manifestations contre la terreur islamique – et une inquiétante montée de l’extrême-droite qui se renforce aux dépens des partis traditionnels. Dans cet étrange théâtre de l’absurde, les dirigeants occidentaux semblent absoudre l’islam des crimes commis en son nom tandis qu’Israël est poursuivi devant la Cour pénale internationale.
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