Le réveil de la Croix-Rouge

Quand l’organisme international plaide la cause des terroristes

Peter Maurer, président de la Croix-Rouge, avec le chef du Hamas Yahya Sinwar (photo credit: REUTERS)
Peter Maurer, président de la Croix-Rouge, avec le chef du Hamas Yahya Sinwar
(photo credit: REUTERS)
«Israël détruit un tunnel d’attaque creusé depuis Gaza » : pour une fois, l’information donnée par Le Monde du 31 octobre était sans ambiguïté. Il s’agissait bien d’un de ces « sympathiques » ouvrages auxquels le Hamas et ses associés à Gaza consacrent le plus clair des ressources du territoire et de l’aide internationale. Leur but : pénétrer en territoire israélien et profiter de l’effet de surprise pour capturer le plus grand nombre de soldats ou de civils, précieuse monnaie d’échange pour de futures négociations. Conscient du danger, qui est bien réel – c’est ainsi que le soldat Guilad Shalit a été capturé en 2006 et qu’au cours de l’opération Plomb durci, des militants débouchant de ces tunnels ont fait de nombreuses victimes –, Israël procède actuellement à la construction d’un obstacle souterrain qui rendra la menace obsolète.
En attendant, des technologies sophistiquées lui permettent de détecter les souterrains en construction. C’est ce qui a permis de détruire le tunnel en question avec des charges explosives judicieusement placées. Cinq militants du Djihad islamique ont été ensevelis dans les décombres. Le mouvement terroriste a publié la photo de ses cinq « martyrs » en grand uniforme et a juré vengeance. Il s’agit là d’un raisonnement audacieux. Une organisation qui se vante d’avoir creusé un tunnel qui devait déboucher en Israël pour prendre en otage des Israéliens, juge inadmissible que « l’ennemi sioniste » ait eu l’audace de le détruire, et annonce haut et fort, non seulement qu’elle s’apprête à en construire un autre, mais encore qu’elle se vengera… Au fond, pourquoi pas ? Le Hamas parle de « massacre », d’autres leaders palestiniens invoquent une manœuvre israélienne pour saboter la réconciliation entre le Hamas et l’Autorité palestinienne (!), et un porte-parole du gouvernement iranien condamne « le régime sioniste assoiffé de sang » qui cherche à garantir sa sécurité en « tuant de jeunes Palestiniens ». Quant au quotidien cité plus haut, il considère que « l’opération… représente un test imposé aux factions armées pour évaluer leur détermination et leurs nerfs ».
Et que dire de la Croix-Rouge, intervenue auprès du gouvernement israélien à la demande des djihadistes et au nom du père de l’un des militants tués, pour réclamer que des équipes de Gaza soient autorisées à procéder à des travaux souterrains pour aller chercher les dépouilles des victimes en territoire israélien ! Israël a répondu qu’il n’en était pas question et a proposé d’échanger les corps contre les restes de deux soldats israéliens tués en 2014 et que le Hamas se refuse à rendre aux familles. La Croix-Rouge ne s’en est, semble-t-il, pas émue, et il s’est même trouvé une ONG israélienne pour faire appel du refus des travaux devant la Cour suprême d’Israël… Tsahal a alors révélé qu’il avait déjà extrait les dépouilles et que l’appel n’avait donc pas de raison d’être. Hamas et Djihad islamique continuent à refuser tout échange ; de son côté le père de l’une des victimes a ajouté qu’il n’avait nul besoin du corps de son fils… 
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