Les Charognards

Le dernier attentat à Jérusalem a donné lieu à une surenchère dans la revendication

Hadas Malka, assassinée la semaine dernière à la porte de Damas (photo credit: FACEBOOK)
Hadas Malka, assassinée la semaine dernière à la porte de Damas
(photo credit: FACEBOOK)

Vendredi 16 juin à la Porte de Damas. Après plusieurs semaines de calme, trois Palestiniens en situation irrégulière attaquent à l’arme automatique et au couteau des forces de l’ordre en patrouille. La riposte est rapide et ils sont tous les trois éliminés ; l’un d’eux a pourtant réussi à poignarder mortellement Hadas Malka, une policière de 23 ans. Une opération terroriste comme Jérusalem en a hélas trop connu. Mais qui aurait pu imaginer qu’il y aurait une telle bousculade pour s’attribuer la responsabilité du meurtre de la jeune femme ?

Oubliant un instant leurs déboires à Mossoul en Irak et à Rakka en Syrie, les terroristes de l’Etat islamique autoproclamé se sont empressés de publier un communiqué triomphaliste à la gloire des « lions du califat », à l’origine de ce coup d’éclat, promettant d’autres « valeureuses » actions. Une initiative qui leur a valu les foudres du Hamas de Gaza, qui a déclaré haut et fort que c’était un de ses hommes qui avait réalisé cet exploit, avec l’aide de deux membres du Front Populaire de Libération de la Palestine. Ce sont nos héroïques martyrs qui sont à l’origine de ce haut fait perpétré avec un courage sans égal, s’est insurgée l’organisation palestinienne – qualifiée de terroriste par les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et l’Union Européenne. Pris de court, le mouvement Fatah, dirigé par Abou Mazen, qui est aussi le président de l’Autorité palestinienne, a rejeté avec la même fermeté les trois versions. Il a condamné le lâche assassinat de trois « adolescents » par les « forces d’occupation », et réclamé une nouvelle fois une protection internationale « pour le peuple palestinien innocent. »
Une affirmation à laquelle semblait faire écho la BBC, qui s’est dépêchée de titrer « Trois Palestiniens tués après une attaque meurtrière au couteau », avant d’être contrainte de poster un rectificatif assorti d’excuses. La plupart des médias occidentaux, quant à eux, se sont contentés de rapporter les faits sans faire de commentaire.
Faut-il y voir un effet Trump ? Nikolay Mladenov, le représentant spécial des Nations Unies pour le Moyen-Orient, a condamné fermement, non seulement l’attentat, mais encore la revendication du Hamas, se déclarant choqué de voir qu’on pouvait qualifier une telle action d’héroïque. La France, par l’intermédiaire du Quai d’Orsay, a publié un communiqué où chaque mot était pesé : « La France condamne avec la plus grande fermeté l’attentat odieux survenu vendredi soir à Jérusalem, et qui a coûté la vie à une personne. Nous présentons nos plus sincères condoléances aux proches de la victime.  Qui a perpétré l’attentat ? Quelle est la victime ? Secret défense sans doute.
Cependant, pour entendre les condamnations les plus sincères et les plus véhémentes sans doute, il fallait se rendre dans la Vieille Ville de Jérusalem et écouter les commerçants se lamenter. La plupart, à mi-voix, certes, bien que certains n’aient pas hésité à s’exprimer devant les caméras de la télévision israélienne. Le mois de Ramadan avait été marqué jusqu’ici par une affluence exceptionnelle, et la semaine s’annonçait prometteuse. L’attentat a mis fin à cette joyeuse agitation, et les souks sont aujourd’hui déserts.
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