Meyer Habib, une liberté de parole totale

Le programme du candidat de l’UDI fait la part belle aux droits sociaux des Français de l’étranger.

JFR P17 370 (photo credit: DR)
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Ne lui parlez pas des candidats indépendants. « J’ai de lasympathie pour certains, j’espère qu’ils se retireront d’eux-mêmes ». Sahantise ? « Un second tour PS-UMP ».
Meyer Habib a fait une entrée tardive dans la campagne électorale, mais n’enreste pas moins très attaché aux règles du jeu politique.
A 52 ans, ce diplômé du Technion et ancien chef d’entreprise est tombé toutpetit dans la marmite. Son père et son oncle, Roger et Lolo Habib, sont des figuresde proue de la communauté d’Afrique du Nord dans les années 1950. Aujourd’hui,le candidat, Shomer Shabbat, dit en avoir retiré ses valeurs et le sens del’engagement. Et celui du relationnel, serait-on tenté d’ajouter.
Car le carnet d’adresses de Meyer Habib est impressionnant. « Je suis le seulcandidat à pouvoir appeler dans la même journée le président Hollande et lePremier ministre Netanyahou », clame-t-il. Difficile d’en douter, tant cetancien conseiller aux relations francophones de Bibi aligne les grands nomsavec aisance. Christine Lagarde, présidente du FMI, l’ancien ministre desAffaires étrangères Alain Juppé, l’ancien président Nicolas Sarkozy, leprésident François Hollande (« dont je ne soutiens pas la politique économique,mais chez qui j’ai mes entrées »), le Premier ministre Binyamin Netanyahou etune panoplie de ministres de la droite israélienne… Des idées, comme des amis,Meyer Habib en a à foison. Tant et si bien qu’il a du mal à nommer seschantiers prioritaires, parmi les propositions de son programme. Tout y passe :l’adaptation des droits hexagonaux aux Français de l’étranger, la lutte contrel’antisionisme, les erreurs françaises et européennes face à Israël cesdernières années, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etathébreu, le durcissement de la politique iranienne… 
Battre la concurrence àgauche, comme à droite 
Une fougue et un enthousiasme qui donneraient le tourniss’ils n’étaient contrebalancés par une expérience communautaire notoire.Vice-président du CRIF, Meyer était donné favori jusqu’à il y a peu pourremplacer son président sortant, Richard Prasquier, aux élections du Conseilreprésentatif ce 26 mai. Pourquoi alors avoir abandonné une course qui luiétait a priori favorable ? Sa réponse va également chercher du côté desrelations humaines. Jusqu’à la dernière minute, le suspense était maintenu dansles rangs de l’UMP pour savoir à qui allait échoir l’investiture du parti. Faceà Valérie Hoffenberg – qui l’emportera finalement avec 11 voix contre 9 –l’avocat Gilles-William Goldnadel, figure médiatique de la lutte contrel’antisémitisme, mais aussi l’ami de toujours. Si Goldnadel l’avait emporté,Habib ne se serait pas jeté dans la compétition. Il n’a annoncé sa candidaturequ’après l’échec de son complice.
Aujourd’hui, le voilà adoubé par l’UDI de Jean-Louis Borloo. Et il a bienintention de battre la concurrence à gauche (« une candidate qui ne connaît pasIsraël ») comme à droite.
Son credo contre Hoffenberg ? Pas assez sioniste. « Je ne l’ai pas entendue nipour défendre la barrière de sécurité, ni quand le président Sarkozy a dit queJérusalem était la capitale de deux peuples ». Et d’assurer qu’il ne seretrouvera jamais les mains liées par son parti, car Borloo lui aurait garantiune liberté de parole totale pour défendre l’Etat juif. « Israël est la causede ma vie. Je ne me tairai jamais ». On le croit volontiers.