La troisième intifada tant annoncée est-elle là ?

Un Pourim pas si joyeux pour les soldats de Judée-Samarie qui ont dû contenir des débordements de violence dimanche et lundi suite à la mort d’un prisonnier palestinien en grève de la faim.

2702JFR04 521 (photo credit: Ronen Zvulun / Reuters)
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(photo credit: Ronen Zvulun / Reuters)
Endébut de semaine, les forces de sécurité se préparaient à des émeutes de grandeampleur en Judée et Samarie, suite aux funérailles d’Arafat Jaradat. Si lePremier ministre Binyamin Netanyahou appelle au calme, l’Autorité palestinienneréagit de son côté en accusant Israël d’être responsable de la mort du détenu àforce de tortures au cours d’un interrogatoire. L’autopsie n’a pas révélé lacause du décès. Pour le moment, il semblerait que le prisonnier palestiniensoit décédé d’un arrêt cardiaque à la prison de Megiddo, samedi 23 février.
Le corps de Jaradat a été remis à sa famille à Sair, près de Hébron. Lelendemain, dimanche, des centaines de Palestiniens sont descendus dans les ruespour affronter les soldats de Tsahal.
L’Autorité palestinienne a fermement condamné Israël pour la mort de Jaradat etappelé à une enquête de l’ONU sur cette affaire. Le ministre palestinien chargédes Affaires des prisonniers, Issa Qaraqi, a ajouté que Jaradat avait étésoumis à de graves tortures. Et assuré qu’une autopsie « a prouvé qu’il avaitété sévèrement torturé » en détention.
Le ministre nie la preuve apportée par Israël de la crise cardiaque, en laqualifiant de « mensonge ». Il a tenu Israël pour pleinement responsable de «ce crime cruel ».
Un membre du Comité central palestinien, Jibril Rajoub confirme cesallégations, et impute la responsabilité à l’Etat hébreu. Il nie toutefois queles émeutes récentes aient pris la forme d’une troisième intifada.
De son côté, l’Etat hébreu soutient qu’aucun signe de violence n’a été démontrépar l’autopsie de Jaradat. Selon le ministère de la Santé, les blessuresconstatées à l’autopsie pourraient avoir été causées par les efforts del’équipe médicale d’urgence pour réanimer Jaradat. Le rapport a dénombré desecchymoses sur l’épaule, la poitrine et les coudes, ainsi que des fractures dedeux de ses côtes droites.
De son côté, Kamil Sabbagh, avocat palestinien pour le ministère des Affairesdes prisonniers, a déclaré avoir vu Jaradat au tribunal le 21 février. « Il seplaignait de douleurs dans le dos et semblait épuisé », a déclaré Sabbagh. Il aaffirmé que Jaradat avait confié avoir subi des violences pendant lesinterrogatoires.
Maintenir le calme 
Au vu des émeutes de dimanche 24, Netanyahou a envoyé unmessage à l’AP par l’intermédiaire de Itzhak Molcho, son émissaire auprès desPalestiniens, disant qu’Israël attendait de l’Autorité palestinienne qu’elleparticipe à « maintenir la paix et la tranquillité, la loi et l’ordre, etprévenir la violence ».
Croire à une violence « stable », est un mirage, rapporte le Premier ministre.
Pour remédier à la situation, le Premier ministre a annoncé qu’il allaitlibérer les 400 millions de shekels de recettes fiscales du mois de janvierqu’Israël collecte pour l’Autorité palestinienne, et que les recettes defévrier seraient également transférées. Une décision prise pour « mettre laballe dans le camp palestinien », afin que l’excuse économique ne soit pasemployée pour ne pas faire barrage à la violence. Ces transferts de fondsavaient été suspendus suite à la demande de reconnaissance étatiquepalestinienne à l’ONU en novembre 2012.
Israël a rejeté la demande de libération des autres prisonniers palestiniens engrève de la faim, avant la visite du président américain Barack Obama au moisde mars. Suite à cela, les affrontements en Judée et Samarie se sont aggravés.Toujours dimanche, quelque 200 Palestiniens ont lancé des pierres et descocktails Molotov, et brûlé des pneus dans la région de Hassam Hashoter à Hébron,selon un porte-parole de Tsahal.
A Beit Oumar, au sud de Bethléem, près de 100 Palestiniens ont jeté despierres, blessant légèrement un soldat. Un groupe de 50 Palestiniens aégalement pris pour cibles des soldats via des jets de pierres et de bombesimprovisées, au tombeau de Rachel, juste au nord de Bethléem. On ne rapportepas de blessé.
Le plus haut degré de violence a été atteint près de la prison d’Ofer, dans lapériphérie de Ramallah, où 26 Palestiniens auraient été blessés, dont deux par ballesréelles. Les Palestiniens ont soutenu que le fils de 15 ans de Ziad al-ReehHab, commandant de la Force de sécurité préventive en Judée-Samarie, figuraitparmi les blessés.