République centrafricaine : la France prend ses responsabilités

La Centrafrique est confrontée à une tragédie humanitaire. Les exactions, pillages et viols commis par les rebelles Séléka ont fait des centaines de victimes.

P9 JFR 370 (photo credit: DR)
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L’anarchie en République centrafricaine est une menacepour toute une région très fragile, celles des Grands Lacs et des deux Soudan.La Centrafrique ne doit pas devenir un nouveau sanctuaire pour les traficsillicites et les groupes terroristes de type Boko Haram ou al-Qaïda au Maghrebislamique. Cette crise alimente l’insécurité du continent africain, del’Atlantique au Sinaï.

Il y a trois mois, le président François Hollande ademandé aux Nations unies une intervention rapide. Une résolution a été adoptéequi donne mandat à une force africaine de stabiliser le pays et de protéger lescivils avec le soutien des forces françaises. L’Union africaine qui a2 500 à 3 000 hommes sur le terrain a annoncé qu’elle porteraitrapidement sa présence à jusqu’à 6 000 hommes.

La France a déployé sur le terrain 1 600 soldats,aux côtés des forces africaines afin d’empêcher le pays de sombrer dans lechaos. Comme l’a indiqué le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian,« pour la France, l’inaction n’était pas une option ». Depuis unesemaine, les forces africaines et françaises sécurisent les sites sensibles etdésarment les milices rebelles afin d’enrayer la spirale de la violence etpermettre le retour des organisations humanitaires. Elles agissent dans lecadre du droit international, pour protéger. La France n’a pas de motiféconomique à agir en RCA. Il s’agira ensuite de restaurer l’autorité de l’Etatet de faciliter une transition politique aboutissant à des électionsdémocratiques.

Le prix humain est déjà lourd. Deux soldats français sontmorts en tentant de désarmer une milice. Le président Hollande s’est rendu àBangui le 10 décembre pour leur rendre hommage et rappeler l’enjeu de cettemission.

La France n’agit pas seule. L’Europe a mis en place unpont aérien entre Douala (Cameroun) et la capitale centrafricaine Bangui pouracheminer l’aide humanitaire indispensable. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ontmis des moyens aériens à la disposition de la France et des Africains. LesEtats-Unis fourniront dans les prochains jours des capacités de transport pourles contingents africains ainsi qu’une aide financière. Les 6 et 7 décembre,les chefs d’Etat et de gouvernement africains réunis à Paris ont apporté unmessage unanime de soutien.

Il y a presqu’un an, la France est intervenue au Malipour lutter contre les groupes terroristes qui avaient conquis de vastesterritoires et menaçaient les institutions du pays. Suite à l’opération« Serval », l’Etat malien a été rétabli. Des élections libres ont eulieu. Un président a été élu. Le parlement fonctionne à nouveau. La populationest en sécurité.

Aujourd’hui en RCA comme au Mali, la France prend sesresponsabilités. Elle agit sur le terrain afin de mettre fin à la tragédiehumanitaire annoncée, y compris quand il faut s’engager en premier.

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