So frenchy, so tasty !

Pour cette seconde édition de la semaine de la gastronomie, 19 chefs français sont en résidence dans les grands restaurants du pays

P 16 1 150 (photo credit: DR)
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«La cuisine, c’est un rituel du bonheur ». Une jolie formule de l’ambassadeur de France en Israël Patrick Maisonnave pour résumer l’essence de cette semaine de la gastronomie française, seconde édition. Au vu du succès de la première, ce sont d’ailleurs 19 chefs qui ont fait le déplacement de France, et non plus 13 comme l’année précédente. Evoquant ce succès, Son Excellence a rappelé le « culte culinaire » cultivé en Israël comme dans l’Hexagone et les « valeurs de partage et d’attention à autrui » que véhicule la cuisine.

En présence du ministre israélien du Tourisme Ouzi Landau, le diplomate en a aussi profité pour tacler le « prix des vins français » et des produits hexagonaux en général sur les étagères israéliennes en raison des « taxes et de toutes sortes d’autres obstacles ». Ce à quoi l’élu a répondu : « Israël est un marché libre, battez-vous pour vous y faire une place ». Le tout évidemment avec le sourire et non sans saluer « l’élégance de la ville des Lumières » et le raffinement à la française.
L’enjeu est économique. L’ambassadeur Maisonnave ne s’en cache pas, l’objectif de son mandat est de resserrer les liens commerciaux entre Paris et Jérusalem. Une mission compliquée par la prééminence du marché anglo-saxon en Israël et, surtout, des relations diplomatiques souvent tendues avec Bruxelles. C’est peut-être dans ce cadre que la cuisine peut faire vecteur. Il faut entendre ces chefs s’exprimer sur l’Etat hébreu, ce pays qu’ils n’auraient pour certains jamais visité autrement. Comme Mourad Haddouche, « Algérien de Marseille » étoilé au Michelin pour Loiseau des vignes, qui a découvert l’etrog (cédrat), ce fruit biblique symbolique de Souccot, lors de l’édition passée et le sert aujourd’hui en purée au miel dans son restaurant. « Il y a un an, venir en Israël me paraissait une farce », confie-t-il en souriant, « mais, ici, j’ai découvert beaucoup de choses bien au-delà des clichés ».
Guillaume Gomez, chef du Palais de l’Elysée, évoque, lui, le zaatar frais qu’il a découvert le jour même, mais aussi l’aubergine fumée en salade ou encore les petits pains briochés (lahmania). En rapportera-t-il dans ses bagages pour le président François Hollande ? Non, car ce chef très engagé dans la vie associative prône un « manger local » où le produit déniché sur place n’est pas dénaturé par plusieurs milliers de kilomètres de transport. Plutôt que les aliments, c’est donc les techniques et les savoir-faire qu’il souhaite faire voyager. Soit, en Israël, la festivité, l’atmosphère « si particulière » de Jérusalem et Tel-Aviv, et surtout, la générosité de sa cuisine et « et les tables que l’on recouvre de plats à goûter ».