Aliya

Parcours d’une nouvelle immigrante qui a su faire de sa singularité un atout.

P17 JFR 370 (photo credit: DR)
P17 JFR 370
(photo credit: DR)

L ’aliya, un état d’esprit, une manière d’envisager tout un monde de possibles,de prendre un sacré pari sur l’avenir. Il y a ceux qui partent pour échapper àune vie ou pour s’inventer un destin, une alternative. Qu’est-ce qui peutprovoquer une décision aussi radicale, qui laisse souvent les proches ahuris etdésemparés, « ceux qui restent » et qu’on aura toujours du mal à convaincre ?Car il faut expliquer l’appel, la part d’irrationnel, sur laquelle on a souventeu tant de mal à mettre des mots. Partir.
Parfois Israël vous prend aussi par surprise, vous choisit. Il y a ceux quisont déjà bien installés dans leur pays d’origine et qui pourtant, un jour,décident de tout quitter. C’est le choix qu’a fait Sophie Atlan. A 29 ans, ellea laissé sa vie en France, son travail, son confort, pour endosser sa nouvellenationalité et tout reconstruire. Elle fait partie de ces entrepreneurs qui ontpris en quelque sorte leur avenir professionnel en main et ont choisi, ici, decréer carrément leur propre entreprise.
Car l’inconnu devient l’opportunité de donner enfin une chance à un projetpersonnel. Ce qu’on n’aurait jamais osé faire en France. Une manière aussi decontrer les difficultés qui inévitablement apparaissent et peuvent plomberquand on cherche un premier emploi dans son nouveau pays.
C’est l’occasion de se redéfinir soi-même, d’être au plus près de ses envies etde parfois, réaliser un rêve… Sophie a donc réalisé le sien et monté sa propreagence d’événementiel, R & S Eventime, avec une associée israélienne. Uneoffre de services pensée pour des clients internationaux, et notamment françaisqui apprécient de pouvoir bénéficier d’interlocuteurs francophones. Entretiensur un parcours unique, comme tous ceux qui jalonnent.
Qu’est-ce qui vous amenéede Marseille à Tel-Aviv ?
Ma  sœur a fait son aliya. Au même moment jefinissais mon stage d’avocate à Tel-Aviv et j’ai rencontré mon actuel mari. Jen’étais pas spécialement sioniste, j’étais très bien à Marseille. Mais je mesuis toujours sentie à Tel-Aviv comme chez moi. Je n’ai pas été poussée àpartir à cause de l’antisémitisme, c’est simplement que le mode de vie àTel-Aviv me convenait très bien.
Comment avez-vous appréhendé vos premiers mois d’aliya ?
Quand je suis arrivée, je n’étais pas mariée.Celui qui allait devenir mon époux, et qui est israélien, m’a donc aidé, maisles premiers mois ont été très difficiles. A Marseille, j’avais une vie facile,je travaillais dans un cabinet d’avocats. Ici, j’ai eu l’impression qu’ilfallait tout reconstruire. J’ai donc commencé à passer les équivalences pourdevenir avocate en Israël, puis j’ai eu mon premier enfant. Un changement devie difficile, mais cela reste une belle période, faite de rencontres avec desindividus nouveaux, une mentalité tout à fait différente.
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer votre entreprise ?
A vrai dire, je n’ai jamais voulu être avocate àMarseille. J’ai un DESS culture, mais, là-bas, ce n’était pas vraiment possiblede poursuivre dans cette voie-là et j’ai eu du reste une heureuse expérience entant qu’avocate. J’ai donc entrepris ici une année de stage, toujours dans lecadre du processus pour obtenir mes équivalences.
Puis j’ai rencontré Ravit, mon actuelle associée, qui a organisé mon mariage.J’ai pensé qu’on pouvait faire un bon duo. Elle est très pro et a toutes lesclés en main, c’est sa passion et elle travaillait déjà dans l’événementiel.Quand elle a organisé notre réception, elle nous a entièrement satisfaits. Jevoulais quelque chose de décalé, d’artistique. Elle nous a organisé un hennédans un magasin de meubles, a vraiment été à notre écoute.
De mon côté, j’aime le droit, la clarification des choses. Les Français ontparfois l’impression que les Israéliens profitent d’eux. Il y a un problèmeavec la langue, et je leur apporte un sentiment de sécurité. Je suis uninterlocuteur qui les met en confiance. Tout est écrit, traduit en français.J’apporte aussi un côté décalé qui est complémentaire avec Ravit, plutôttraditionnelle. 
Avez-vous pu bénéficier d’avantages en tant quenouvelle immigrante ?
Non, je n’ai pas eu d’avantages. Je me sens israélienne à100 % et je pense avoir assez profité des aides aussi, avec l’oulpan et lesoutien que j’ai eu pour trouver un stage dans un cabinet d’avocat.
Le fait d’avoir une associée née ici, en Israël, a aussi été, j’imagine, pour votre création d’entreprise, unatout pour vous ? 
Oui aussi. C’est un autre aspect positif de mon associationavec Ravit. Je n’aurais jamais fait quelque chose comme ça en France. Il y adans la mentalité israélienne un état d’esprit qui vous pousse à entreprendre.Entreprendre un stage, créer ma propre société, devenir maman, on peut fairebeaucoup de choses en même temps !
On nous donne en Israël de l’espoir, c’estpropre au pays, on n’attend pas d’être aidé, on est porté par cette forced’entreprendre, de créer notre propre entreprise. Mon mari a aussi beaucoupd’activités : le jour, il travaille à la Bourse du diamant, le soir, il est aussi DJ…  
Quels sont les avantages et les inconvénients ? 
Onvoit à long terme, on peut être maître de ses propres décisions, gérer leschoses comme on le désire, être décisionnaire de sa propre vie. Quand je traiteavec mes clients, je les Quels sont les conseils que vous uconsidère aussi un peu comme mes employeurs…  
Quels conseils donneriez à ceux qui choisiraient de venirs’installer en Israël aujourd’hui ? 
Je leur conseille de venir, de bienapprendre la langue. La clé de la réussite est de rester confiant, car Israëlest un pays d’accueil et cela se ressent dans le rapport avec les gens. Et puisil y a des aides, et l’Agence juive est là pour donner des infos.

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