Enrôlement des Harédim : tensions au gouvernement

La commission Peri entame une série de débats sur la future loi.

P4 JFR 370 (photo credit: Reuters)
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Une réunion qui s’achève au petit jour. Lundi 27mai, les ministres Yesh Atid et Likoud-Beiteinou n’étaient toujours pasd’accord sur les détails de la loi quant à l’enrôlement des Harédim au termed’une réunion de la commission Peri, qui s’est prolongée fort tard dans lanuit. La commission est présidée par le ministre des Sciences et de laTechnologie, Yaacov Peri (Yesh Atid).
Le parti de Yaïr Lapid a prévenu que cette crise pourrait mettre en causel’avenir de la coalition. Yesh Atid est en faveur de sanctions pénales àl’encontre des étudiants de yeshiva qui refuseront de s’enrôler, mais leministre de la Défense Moshé (Boogie) Yaalon, du Likoud-Beiteinou, s’y oppose.Le parti centriste reproche donc à la formation du Premier ministre BinyaminNetanyahou de violer les accords de coalition en s’opposant à ces sanctions.
Au Likoud, on rétorque que Yesh Atid cherche à détourner l’attention de lasalve de critiques qui a accueilli le plan budgétaire du ministre des FinancesYaïr Lapid, ces dernières semaines. Selon le parti du Premier ministre BinyaminNetanyahou, un compromis aurait pu être trouvé, mais Yaakov Peri a quitté lasalle de réunion et, après s’être entretenu avec Lapid, a affirmé que le leaderde son parti ne lui permettait pas de céder sur la question.
Toujours selon les mêmes sources au Likoud, « c’est Yesh Atid qui enfreint lesaccords, et pas Yaalon. Il n’y aura pas de crise dans la coalition, à moins queYesh Atid ne cherche à en créer une ». Le vice-ministre Ophir Akounis a ainsiappelé la formation centriste à « cesser de vouloir faire parler d’elle, lesélections sont terminées ».
« Pas d’arrestations massives à Bnei Brak » Toujours lundi, la radio militairea rapporté que Netanyahou devait très certainement intervenir pour régler ledifférend. De son côté, le ministre de l’Economie et du Commerce a minimisé lacrise, déclarant que les membres de la coalition « sont davantage en accord,qu’en désaccord ». « Personne n’a envie de voir la police procéder à desarrestations massives à Bnei Brak, mais nous voulons que les Harédim soientsuffisamment encouragés à s’enrôler. Nous allons nous rencontrer de nouveau ettrouver une solution. Je suis très optimiste ».
Des propos auxquels fait écho la position du ministre de la Défense, qui s’estexprimé dimanche matin : « Une situation (le non-enrôlement des Harédim,N.D.L.R.), qui s’est développée sur 65 ans, ne peut être changée du jour aulendemain. Il faut procéder par paliers. On ne va pas mettre des étudiants deTorah en prison ou les traiter comme des criminels. D’aucuns diront que cen’est pas égalitaire, et c’est vrai, mais c’est la seule façon de pousserdavantage de jeunes Israéliens à prendre leurs responsabilités ».
Pendant ce temps-là, Israël-Beiteinou mettait l’accent sur le service nationaldes Arabes israéliens, qu’il souhaite rendre obligatoire. La proposition de loisoumise à la commission Peri comprend un objectif de 6 000 recrues arabes dansun programme de service civil, sur une période de 5 ans après la promulgationde la loi. Mais le parti d’Avigdor Liberman ne s’en satisfait pas. « Notreposition est claire et n’a pas changé », a ainsi fait valoir le ministre duTourisme Ouzi Landau. « Nous rejetons cette solution inégalitaire. Ladéclaration d’Indépendance évoque l’égalité sans différences de race, dereligion ou de sexe. C’est que nous devons chercher à atteindre. L’égalité,c’est l’égalité pour tous ».
A l’heure où nous mettions sous presse, seuls deux points de la loi semblaientfaire l’unanimité. D’une part, chaque année, sur les quelque 8 000 jeunesorthodoxes en âge de s’enrôler, 18 000 étudiants de yeshiva obtiendront uneexemption.

D’autre part, le service militaire des étudiants de yeshivot hesder seraprolongé de 30 jours, passant de 16 à 17 mois.