Moshé Kahlon s’en va

Le plus populaire des ministres Likoud annonce son retrait de la vie politique

kahlon 1710 p4 521 (photo credit: Ariel Jerozolimski)
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(photo credit: Ariel Jerozolimski)
Coup dur pour le Premier ministre Binyamin Netanyahou. Dimanche 14 octobre, son ministre Likoud le plus aimé par l’opinion, Moshé Kahlon, a annoncé son intention de “prendre congé de la politique” et de ne pas se soumettre à l’élection imminente pour la Knesset. Le communiqué a été rendu public seulement quelques heures après l’approbation par le cabinet de la tenue des élections le 22 janvier.La nouvelle, qui a d’abord fait l’objet d’une rumeur parmi les membres du gouvernement, en a surpris plus d’un. A 51 ans, Kahlon était en effet considéré comme favori pour décrocher la seconde place sur la liste du Likoud, juste derrière Netanyahou, lors des primaires du parti qui se tiendront le mois prochain. Ce qui lui aurait ouvert la voie à son rêve de toujours : le ministère des Finances.Des sondages du Jerusalem Post en décembre 2010 et juillet 2011 le classaient comme le ministre le plus apprécié de l’opinion. Kahlon a notamment mené la réforme du marché de la téléphonie, avec pour résultat une baisse spectaculaire du prix des opérateurs.Prenant acte de cette popularité, Bibi lui avait confié le ministère des Services sociaux, en plus de la Communication, et avait enjoint aux autres ministres “d’être des Kahlons”.Certaines sources au Likoud affirment néanmoins que Netanyahou avait de fréquentes bisbilles avec l’élu, qui siégeait au comité central du parti après avoir été le seul membre du cabinet à voter récemment contre les coupes budgétaires. L’homme s’est également rapproché de l’ennemi juré de Netanyahou, Moshé Feiglin, et a accordé au bras-droit de ce dernier, Michael Fuah, un poste de premier plan.D’autres murmurent que le départ de Kahlon est une manoeuvre politique destinée à s’assurer le ministère des Finances au prochain gouvernement, en lieu et place de l’allié de toujours du Premier ministre, Youval Steinitz, qui le détient actuellement. Mais une source proche de Kahlon assure qu’il avait toujours envisagé la politique temporairement et voulait quitter l’arène au sommet de sa carrière. “Je ne suis pas né ministre et je ne mourrai pas ministre”, se plaît à répéter l’élu.Les ministres de la Protection environnementale et de la Culture et des Sports, Guilad Erdan et Limor Livnat, ont publié des communiqués appelant leur collègue à revoir sa décision. Quant à Netanyahou, il aurait confié à ses proches qu’il se faisait fort de le persuader de rester. Le départ de Kahlon pourrait en effet porter atteinte à l’image que le Premier ministre souhaite présenter à la fois sur le front sécuritaire et le front socio-économique.
Campagne tous azimuts
Du côté sécurité, c’est au contraire un coup de pouce que Bibi a reçu ce dimanche. Le ministre de la Défense passive Avi Dichter a en effet annoncé qu’il se présenterait sur la liste du Likoud aux prochaines élections. Dichter est un ancien de Kadima. “J’ai combattu, épaule contre épaule, avec Bibi dans la Sayeret Matkal (unité spéciale de Tsahal spécialisée dans la reconnaissance, les missions de sauvetage et le contre-terrorisme) lorsque nous avions 20 ans et je me battrai avec Bibi, épaule contre épaule au Likoud maintenant que nous en avons 60”, a déclaré Dichter.Les élections ont occupé l’essentiel des discussions du conseil des ministres, dimanche matin. En référence aux succès économiques de son gouvernement, le Premier ministre a saisi l’occasion de la Journée internationale des Personnes âgées désignée par l’ONU, pour déclarer qu’une proposition de loi allait être soumise au cabinet afin de promouvoir l’emploi des seniors. Et de souligner le record de création d’emplois dans le pays depuis 4 ans. “Je crois qu’un travail est la meilleure assistance sociale que l’on puisse offrir à tous les âges et j’attire votre attention sur le fait que plus de 300 000 emplois ont été créés ces quatre dernières années - un record de tous les temps- et alors que le contexte économique non seulement fait tomber des gouvernements dans le monde entier, mais augmente également le chômage un peu partout”, a martelé Netanyahou. “Même durant la campagne, nous continuerons à agir de façon responsable afin de sauvegarder l’économie et, plus important, de maintenir les emplois des Israéliens, voire même les augmenter”, a ajouté le dirigeant.Comme pour prouver que la campagne bat déjà son plein, Bibi a ajouté qu’il voulait s’adresser “spécialement” aux 300 0000 étudiants qui commencent l’année universitaire ces prochains jours : “Aucun autre gouvernement n’a contribué comme celui-là à l’éducation supérieure”.Dans l’entourage de Bibi, on jurait lundi que rien ne serait entrepris pour annuler les élections au beau milieu de la nuit, comme cela a été le cas en mai dernier. Bien que la date du 22 janvier ait été proposée dans le texte de loi initial, elle peut encore être sujette à changement ces prochains jours.