Le B'nai B'rit: action et réflexion

Après les terribles attentats de Paris et à l’heure où la menace islamiste est de plus en plus forte, la loge Robert Gamzon du B’nai B’rit tiendra son 8e colloque sur le thème de la liberté d’expression

Rassemblement après l'attentat de Charlie Hebdo (photo credit: WIKIPEDIA)
Rassemblement après l'attentat de Charlie Hebdo
(photo credit: WIKIPEDIA)
Liberté d’expression, liberté d’exister ». Tel est le thème ambitieux qui sera traité lors du 8e colloque de la loge Robert Gamzon du B’nai B’rit. Autour de la table, des intervenants prestigieux d’horizons différents. Parmi eux, Nathalie Szerman, directrice de recherche à l’Observatoire du Moyen-Orient (MEMRI), pour qui le thème proposé cette année est tout simplement « le sujet du moment ».
Ce dernier s’est effectivement imposé à l’unanimité au sein du comité directeur. « Nous choisissons chaque année un thème qui colle à l’actualité. Suite aux attentats de Paris, traiter de la liberté d’expression nous est apparu à la fois évident et urgent », explique Jacqueline Rebibo, organisatrice du colloque. Un sentiment largement partagé par tous les intervenants qui ont immédiatement répondu présent.
« Les attaques qui ont été perpétrées au journal Charlie Hebdo puis à l’Hypercacher sont extrêmement révélatrices du climat actuel : la liberté d’expression et les juifs sont les cibles privilégiées de l’islam radical. Les deux se voient dénier le droit d’exister », affirme Jacqueline Rebibo.
Un droit également refusé à ceux qui luttent pour dénoncer les abus du pouvoir dans de nombreux pays du Moyen-Orient. Une région où la liberté d’expression met trop souvent en jeu la liberté d’exister. Nathalie Szerman reviendra particulièrement sur le sujet, à l’heure où le blogueur saoudien Raif Badawi est toujours emprisonné en dépit des pressions internationales. Au terme d’un simulacre de procès, ce dernier a en effet été condamné à 10 ans de prison et 1 000 coups de fouet, pour avoir notamment écrit que « musulmans, chrétiens, juifs et athées sont tous égaux. » Une situation plus qu’alarmante. « Au Moyen-Orient, le concept de liberté d’expression est extrêmement relatif selon le pays et le type de médias. Et elle devient franchement risquée lorsqu’elle touche aux interdits religieux », explique la chercheuse au MEMRI.
Défendre Israël
Le colloque, qui se tiendra à Jérusalem le dimanche 14 juin, est organisé dans le cadre de la commission Hasbara de la loge Robert Gamzon du B’nai B’rit, mise en place ces dernières années afin de contrer la désinformation des médias sur Israël. Cette commission s’emploie ainsi à défendre l’Etat juif, mais a également pour vocation de le faire aimer en amenant les gens à mieux le connaître.
« La loge de Jérusalem travaille en étroite relation avec les autres loges francophones du B’nai B’rit de par le monde, particulièrement en Europe. Nous leur transmettons des outils, documents ou films, qui constituent autant de preuves écrites et visuelles de la réalité sur le terrain, et que les loges diffusent afin de rendre compte de ce qu’est Israël », explique Jean-Marc Rosenfeld, le président de la loge de Jérusalem. « Nous avons également des avocats qui œuvrent en coulisses, à l’ONU notamment, afin de faire valoir les intérêts d’Israël. »
Les champs de bataille ne manquent pas. « Actuellement, nous travaillons d’arrache-pied afin que les visites juives sur le mont du Temple se démocratisent. Ce lieu saint doit être ouvert à toutes les confessions », explique encore le président. La commission Hasbara est largement soutenue par le ministère des Affaires étrangères israélien, et de nombreux diplomates tels Yigal Palmor, Yoel Sher ou Zvi Mazel ont souvent apporté leur voix lors des différents colloques. Avec une palette d’intervenants de très haut niveau, le colloque du B’nai B’rit 2015 s’annonce, une fois encore, extrêmement enrichissant. « Face à ceux qui démolissent, nous nous posons en constructeurs », conclut Jean-Marc Rosenfeld.