Retour à un monde perdu

Nouvelle mission pour l’ancien chef du Mossad, Ephraïm Halévy : redonner vie à la fameuse yeshiva de Volozhyn en Biélorussie

Retour à un monde perdu (photo credit: DR)
Retour à un monde perdu
(photo credit: DR)
A près de 80 ans, à l’issue d’une longue et brillante carrière au service de son pays, Ephraïm Halévy, l’ancien chef du Mossad, s’attelle à une nouvelle tâche. Redonner vie à l’« Acropole juive », la célèbre yeshiva de Volozhyn, fondée par son arrière-grand-père en Biélorussie, avant d’être par la suite fermée par les nazis.
Si l’Acropole d’Athènes est le summum de la civilisation occidentale, Volozhyn est l’acropole des études juives. Le lieu n’a pas manqué de visiteurs et autres disciples célèbres. En septembre 1904, Sigmund Freud s’y rend. Il a alors 48 ans. Trente-deux ans plus tard, à 80 ans, il écrivait à ce sujet, dans un article sur l’amnésie : « Un sentiment mitigé d’étonnement et de joie m’enveloppait. Je me disais que tout cela existait bel et bien, exactement comme on nous l’avait appris à l’école. »
Quand il la pénètre, Halévy, espion de toujours, ne laisse pas percer ses émotions. Son visage n’en laisse rien paraître, mais il est évident qu’il est heureux d’être à la yeshiva. Car si le père de la psychanalyse a étudié l’Acropole à l’école, l’ex-chef du Mossad connaît Volozhyn depuis sa plus tendre enfance.
Sa mère était la petite-fille de Rabbi Naphtali Tsvi Yehouda Berlin (connu sous l’acronyme hébreu de Natsiv) l’un des fondateurs de la yeshiva. Halévy va ainsi découvrir à Volozhyn ce que Freud y avait appris après sa visite : sans dialogue avec le passé, les valeurs nous font défaut. « Il nous faut recréer les liens avec les nombreuses générations qui nous ont précédés », déclare-t-il en arpentant les couloirs de l’immeuble aujourd’hui désolé de la yeshiva.
La yeshiva de Volozhyn n’est pas seulement une branche de l’arbre généalogique de la famille Halévy. Le grand-père de Shimon Peres, le rabbin Tsvi Hirsch Meltzer, était diplômé du lieu – avant d’être assassiné pendant la Shoah. C’est là, également, que Natan Milikovsky, le grand-père de Benjamin Netanyahou, a étudié pendant huit ans pour être ordonné rabbin. Il a même donné des cours dont l’un des thèmes centraux était « Eretz Israël », la terre d’Israël. Kalonimus Wolf Wissotzky, le « Roi du thé » de Russie, et les écrivains Micha Josef Berdyczewski ou Haïm Nahman Bialik comptent également parmi les étudiants célèbres de la yeshiva. Quelque six mois après son arrivée à Volozhyn, Bialik écrivait d’ailleurs Kitvei Hamishtageya (Les Ecrits d’un fou), sa première œuvre en prose. C’est là aussi qu’il affine son célèbre poème, A un oiseau. Mais Bialik réalisera vite que Volozhyn n’est « rien d’autre que la Guemara, encore la Guemara et toujours la Guemara », et quitte la yeshiva.
Culture et tradition
Ephraïm Halévy est né en 1934, l’année de la mort de Bialik. Désormais, même après avoir pris sa retraite de chef du Mossad, il continue à espionner. Cette fois-ci, sur les immigrants de l’ancienne Union soviétique qui ont du mal à prouver qu’ils sont juifs.
Il dirige le centre Shorashim (Racines), un genre de bureau d’enquêtes internationales situé à Jérusalem. Fondé par le promoteur immobilier juif australien et millionnaire Harry Triguboff, chaque année, il aide des centaines d’hommes et de femmes à retrouver des documents essentiels pour convaincre les tribunaux rabbiniques israéliens de leur judéité.
Parallèlement à cela, Haïm Chesler, fondateur de Limmud FSU, tente de persuader Halévy d’accepter le siège de président d’un comité public qui doit se mettre en place pour rénover la yeshiva de Volozhyn. Le concept n’est pas de restaurer la yeshiva – qui a cessé d’exister après l’invasion nazie quand ses élèves ont été déportés dans des ghettos, puis abattus — en tant que lieu d’étude, mais plutôt comme un centre de la culture juive, afin de montrer la vie juive au quotidien avant la Shoah. Même si Grigori Haitovitch, l’un des leaders de la communauté juive locale, aimerait voir la yeshiva restaurée au moins pour de courtes périodes d’étude de quelques jours chacune, à défaut d’études régulières. Selon Yossef Shagal, ambassadeur d’Israël en Biélorussie : le coût de la restauration s’élèverait à quelque 2 millions de dollars. Selon lui, les Biélorusses souhaitent en faire un pôle d’attraction touristique pour les futurs visiteurs israéliens.
Halévy n’est pas très enthousiaste à l’idée d’une yeshiva. Il préférerait qu’elle devienne un centre pour préserver et immortaliser la tradition juive de l’apprentissage que l’on a voulu détruire ici.
L’aval du Petit Père de la nation
Le gouverneur de la province de Minsk, Semen Shapiro était membre d’un kolkhoze (ferme collective) jusqu’à ce qu’un autre membre de la ferme, Alexandre Loukachenko, devenu aujourd’hui président de Biélorussie, le fasse descendre de son tracteur. « J’ai besoin que tu m’aides à faire changer les gens », lui dit alors Loukachenko. « Pour combien de temps ? », répond Shapiro. « 40 ans », rétorque Loukachenko.
Lorsque l’ex-chef du Mossad lui est présenté, Shapiro, assis sous un portrait de Lénine, commente : « Ex ? Cela n’existe pas dans ce métier ». Lui-même de père juif, il se montre réceptif aux suggestions de la délégation. « Dites-moi ce que vous voulez », demande-t-il, droit au but.
Chesler répond aussi directement : « Nous ne sommes pas là pour plaisanter. Après cette visite, nous espérons pouvoir faire quelque chose avec la yeshiva de Volozhyn. »
« Nous sommes prêts à en discuter, mais donnez-moi quelques idées concrètes », répond Shapiro.
« D’abord nous voulons emmener M. Halévy visiter Volozhyn, pour qu’il puisse s’impliquer dans le projet », explique Chesler. « Volozhyn était au cœur de la vie juive. Mais la Shoah a brutalement mis fin à tout cela. »
Apparemment, il est important pour Shapiro, dont la famille paternelle a péri pendant la Seconde Guerre mondiale, d’accéder à la demande de la délégation. La rencontre a lieu alors que les roquettes pleuvent sur le Sud d’Israël. « Nous sommes ici car nous voulons voir la vie triompher du terrorisme et de la mort », déclare Halévy, qui, pendant tout son temps au service du Mossad, n’a jamais confié à personne que ses ancêtres figuraient parmi les fondateurs de la yeshiva. « Je ne voulais pas qu’on croie que je devais ma place à une quelconque influence familiale », avouera-t-il plus tard.
« Des lieux comme Volozhyn sont à l’origine de notre force en tant que nation », explique Halévy au gouverneur. « Si la yeshiva est rétablie, de nombreux touristes juifs se rendront en Biélorussie. Si vos équipes peuvent travailler de concert avec celles de Grigori Haitovitch, nous ne pouvons pas échouer. »
Prospekt Nezavisisimosti (boulevard de l’Indépendance), la rue où se situe notre hôtel à Minsk, est une relique de l’ère soviétique, conservée dans l’ambre. La station de métro à proximité est décorée de peintures d’agriculteurs en pleine cueillette dans les champs. La nuit, une énorme statue de Lénine jette une ombre géante sur les bâtiments gouvernementaux adjacents. Non loin de la statue et du soldat qui y monte la garde se trouvent les locaux du KGB. Tout le monde le sait, tout le monde est au courant, chacun est sur ses gardes.
La camionnette qui nous conduit à Volozhyn n’a qu’une seule porte du côté du chauffeur. Qui sait si c’est un simple chauffeur ? Mais tout le monde connaît l’identité de celui qui siège au volant de la nation. Alexandre Loukachenko administre ce que l’on pourrait appeler une « démocratie centralisée ». On peut manifester son opposition au gouvernement, mais tout dépend de quoi et à quelle fréquence.
Les Biélorusses sourient et leur capitale brille de propreté. Certains week-ends, Loukachenko mobilise la population pour remettre à neuf les équipements publics. Ce n’est pas pour rien qu’ils l’appellent Batchka (Petit Père).
A l’ombre du Natsiv
Sur la route de Minsk à Volozhyn, le ciel est noir, l’air est lourd et la pluie incessante. A l’arrière de la camionnette, Halévy raconte comment il s’est plongé dans les écrits du Natsiv, son arrière-grand-père.
« J’ai tiré de ceux-ci des idées relatives à la sécurité nationale ». Quelqu’un avait un jour interrogé le Rav pour savoir pourquoi les chefs des douze tribus ont été envoyés explorer la Terre d’Israël. C’est parce qu’ils respiraient la confiance et qu’eux seuls pouvaient persuader le peuple de les suivre : telle a été sa réponse. Halévy déduit de là un facteur primordial dans les rapports avec les informateurs. « Comment savoir si l’information que l’on nous présente est correcte ou non ? Tout est entièrement basé sur la confiance que l’on accorde à la personne. »
« La fiabilité est essentielle », maintient l’ex-chef du Mossad. « Quelqu’un comme le Natsiv, dans un coin reculé de Russie, a livré une notion totalement moderne dans son concept », ajoute-t-il.
Même si le Natsiv ne permettait pas à ses étudiants de s’écarter de leurs études sacrées, il savait que la vague des Lumières gagnait du terrain. Il était clair pour lui que durant les longues nuits, les yeux de ses élèves n’étaient pas rivés aux sources traditionnelles, mais plutôt aux textes sionistes. Néanmoins, il n’a pas eu recours aux châtiments. Il était conscient, en effet, qu’au moins une partie du peuple juif brûlait à l’idée du retour en Eretz Israël.
Interrogé sur les leçons qu’il a tirées des enseignements de son aïeul, Halévy répond : « J’ai appris que certaines choses peuvent être réalisées d’une manière ou d’une autre. Ce qui compte, c’est d’être patient et à l’écoute de l’avis de chacun. Dans mon travail au sein du Mossad, j’ai essayé, dans la mesure du possible, de faire preuve de tolérance. Au début, j’étais plus combatif. Je me battais pour mes idées. Je me battais pour le respect de ma position. C’était une lutte de tous les instants. Pas seulement contre l’ennemi extérieur, mais aussi contre l’ennemi intérieur.
« Mais je n’ai jamais voulu aller jusqu’à la rupture. On ne peut jamais être sûr de posséder la vérité absolue. Parallèlement, on ne peut pas faire de compromis sur la discipline. Si j’avais cédé, le chaos aurait pu ravager le Mossad. J’ai été contraint, parfois, de prendre des mesures contre le personnel qui n’agissait pas selon les règles. »
Difficile succession
Après 40 ans de service, le Natsiv a souhaité être relevé de ses fonctions à la tête de la yeshiva. A sa place, il veut nommer son fils, le rabbin Haïm Berlin, un éminent érudit. Prendre la tête de la yeshiva est une mission que ce dernier pourrait accomplir à merveille. Mais il n’est pas considéré comme un Gaon, un génie talmudique à même d’exciter les esprits aiguisés de Volozhyn. Les ténors de la yeshiva lui préfèrent un brillant érudit, Rabbi Haïm Soloveitchik. Menahem Mendel Slotkin dans ses Souvenirs de yeshivot lituaniennes, raconte comment les talmidim (étudiants) tentent d’humilier Berlin. Ils pénètrent même dans sa bibliothèque pour renouveler leurs agressions verbales depuis les livres qui garnissent tous les coins de la pièce. Le Rav Berlin ne fait rien pour les en empêcher, il sait pourtant qu’ils ne viennent pas chercher de réponses. De plus, des lettres anonymes sont envoyées au Natsiv et à d’autres éminents rabbins. Parmi eux se trouve Bialik, le garçon aux yeux bleus de Volozhyn.
Le Natsiv soutient fermement son fils et refuse de revenir sur sa démission. « J’ai déjà abandonné ma tenue de service. Pourquoi devrais-je l’enfiler à nouveau ? » Il s’oppose, en outre, avec véhémence à l’édit du tsar qui exige que le russe soit enseigné au sein de l’institution. La yeshiva est fermée. Elle ouvrira de nouveau trois ans plus tard, en 1895, avant d’être définitivement scellée pendant la Shoah.
Quand on lui demande s’il aurait agi comme le Natsiv, Halévy répond : « En fait, j’ai beaucoup appris de cette histoire. Notamment que dans une confrontation directe, on risque de tout perdre, y compris sa propre tête. C’est ce qui est arrivé au Natsiv. » Et l’ancien chef du Mossad d’estimer que son aïeul aurait peut-être dû faire marche arrière et ne pas exiger la nomination de son fils : « Mais je n’ai pas vécu à cette époque, je ne peux donc pas le critiquer ou me mettre à sa place. »
Une apparence trompeuse
Pour Halévy, un espion ne reste pas toute sa vie un espion. « Lorsque j’ai terminé mon mandat, j’ai complètement coupé les ponts. Je ne me lève jamais le matin en pensant à ce que j’aurais fait dans telle ou telle situation. Il est impossible de penser comme ça. »
Son apparence est trompeuse. On ne discerne pas en lui celui sur l’ordre de qui certains assassinats ont été commis, mais plutôt un homme cultivé, au teint blafard. On devine que la nature même de sa position dans le monde de la dissimulation et de la tromperie l’a conduit à endosser un personnage qui n’était pas vraiment le sien.
Halévy est quelqu’un qui sait écouter. Une capacité qui était probablement vitale dans les missions délicates qui lui ont été confiées, Comme finaliser l’accord de paix avec la Jordanie par exemple. « Un émissaire doit toujours garder en tête qu’il n’est qu’un émissaire », souligne Halévy. Ce n’est pas à lui de prendre des décisions et il n’est pas non plus habilité à exercer des pressions. »
Un émissaire n’est donc rien d’autre qu’un canal de transmission ? « Non. Il n’est certainement pas dispensé d’émettre des suggestions. Certaines seront retenues, d’autres non. Un émissaire ne devrait pas se battre pour faire valoir ses suggestions, mais il peut et doit revenir dessus de temps à autre. Il peut s’avérer parfois qu’il avait raison. »
Halévy a repris le Mossad en 1998 après la tentative d’empoisonnement manqué du chef du Hamas, Khaled Mashaal. Ce dernier devrait-il encore être pris pour cible ? Halévy refuse de se laisser entraîner dans une discussion sur le bien-fondé des assassinats ciblés. Il ne veut pas exprimer d’opinion à ce sujet, d’autant qu’il n’a plus aujourd’hui d’influence sur le processus de prise de décision.
Dans certaines des opérations qu’il a dirigées, il a été incapable d’extirper ses agents. Il s’est fait un devoir de rappeler à ses opérateurs, avant chaque mission, que dans certaines circonstances, il risquait d’avoir les mains liées. Il leur a toujours parlé personnellement, et non par le biais d’un intermédiaire. Cela n’a pas toujours été facile, admet-il, et requiert beaucoup de doigté et une grande force de caractère.
5 Premiers ministres
Halévy a servi sous cinq Premiers ministres, trois à la tête du Mossad et deux comme directeur adjoint. Il insiste pour n’évoquer que leurs qualités particulières.
Itzhak Shamir est comme un roc, un modèle de stabilité, immuable dans sa vision du monde, qui accorde un immense soutien à ses collaborateurs. Itzhak Rabin a su exploiter les opportunités et permis à Halévy de maintenir le contact avec le roi Hussein, même quand l’option jordanienne lui paraissait peu fiable. Après un radical changement d’attitude de la part du royaume hachémite, Rabin n’a pas hésité à revoir sa position par rapport à la Jordanie, bien que profondément impliqué avec la Syrie à l’époque.
Ariel Sharon, lui, avait l’esprit incisif et savait prendre ses responsabilités. Une fois, avant une opération majeure, Halévy lui décrit le risque potentiel pour la sécurité. « Que se passera-t-il vraiment en cas d’incident de ce genre ? », réfléchit Sharon. On pourrait annoncer que le chef du Mossad a agi de sa propre initiative sans en faire part au Premier ministre de la situation, suggère Halévy. Le silence se fait alors dans la salle. Le magnétophone est en marche et le sténographe a les doigts sur le clavier. Sharon lâche son verdict : « J’approuve l’opération, mais sans la réserve émise par le chef du Mossad. »
Ehoud Barak saisit rapidement les situations dans leur globalité. Il laisse aussi à ses subordonnés une grande marge de manœuvre. Halévy apprécie le fait d’avoir été maintenu à son poste après l’élection de Barak en 1999.
Benjamin Netanyahou est brillant. En quelques minutes, il peut démêler les fils de n’importe quel sujet. Lorsque l’opération Mashaal échoue, il réalise immédiatement la nécessité de réduire les répercussions au minimum. Il donne sur-le-champ des instructions pour que l’antidote au poison soit transféré aux Jordaniens et sauve ainsi la vie de Mashaal.
La « maison blanche » de Biélorussie
A l’approche de Volozhyn, le village de Vishniyeva où Peres a vu le jour. Les rayons du soleil parviennent à percer les nuages et illuminent les arrêts de bus peints en bleu et blanc un an plus tôt, en l’honneur d’une conférence Limmud FSU.
A l’époque de Bialik, la plupart des habitants de Volozhyn travaillaient dans les forêts. D’autres étaient commerçants ou artisans, frappés par la pauvreté et l’objet de moqueries.
Le bâtiment qui abrite la yeshiva est surnommé la « maison blanche », en raison des briques qui ont permis sa construction. La maison est toujours blanche, mais il n’y a pas d’étudiants. La pluie incessante fait briller son toit rouge. Une odeur lourde de fumée flotte dans l’air.
Le maire, Pyotr Bibik, remet cérémonieusement une clé en argent à Halévy. Celui-ci tente d’ouvrir la porte en fer rouge, en vain. Il essaie de tourner la clé dans l’autre sens, mais la porte ne cède pas. On se croirait dans une histoire de S.Y. Agnon : « A son retour, il trouva la porte verrouillée », écrit ce dernier dans Fernheim, une nouvelle extraite de son livre A ce jour.
Halévy essaie à nouveau, sans plus de succès. Chesler tente d’entrer par une fenêtre, là encore, en vain. Jusqu’à ce que Bibik reprenne la clé et dans un effort gigantesque, finisse par la faire tourner. La porte s’ouvre enfin en grinçant.
Halévy est le premier à pénétrer l’obscurité. Les fenêtres sont scellées par des briques, les volets coincés, les néons rouillés aux murs, des tâches de moisissure noires courent entre les portes et le plafond.
Hélevy est ému : « J’espère vraiment qu’un centre culturel juif va s’élever ici. Un lien pour nous reconnecter à notre passé, brutalement rompu par la Shoah. Avec tous ces grands personnages aux murs, je me sens revenu des décennies en arrière. » 
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