Dernière ligne droite avant les présidentielles

A chacun son rassemblement. Nicolas Sarkozy et François Hollande cherchent à séduire alors que le président sortant voit ses chances de réélection s’amenuiser en faveur du candidat de gauche.

SarkozyHollande (photo credit: Reuters)
SarkozyHollande
(photo credit: Reuters)

Les deux rivaux à la présidentielle, Nicolas Sarkozy etFrançois Hollande, se sont mis en scène lors des rassemblements organisés enplein air à Parisdimanche 15 avril 2012. Ce jeu de surenchère de dernière minute pour récolterdes voix à une semaine de l’élection, pourrait permettre à la gauche de sehisser au pouvoir après 17 années dominées par la droite.

Car à en croire les enquêtes d’opinion, les espoirs de réélections de Sarkozys’évaporent dans la mesure où le regain de popularité dont il a bénéficié cesderniers temps semble s’estomper à une semaine du premier tour du 22 avril.

Selon les derniers sondages, la campagne de Hollande prendrait de la vigueur envue du premier tour, et pourrait signer sa victoire au second tour, le 6 mai,avec une avance de 9 à 14 %.
S’adressant aux foules massées à quelque dix kilomètres l’une de l’autre, leprésident sortant et le candidat socialiste se sont tous les deux félicités dela participation de leurs militants estimée à quelque 100 000 personnes.
Sarkozy a fait commencer son discours avant celui de Hollande.
Tentative évidente de devancer son rival sur la retransmission médiatique.
“L’enjeu, c’est le futur de ce pays”, a déclaré l’actuel président à sessympathisants réunis place de la Concorde, la plus grande de la ville de Pariset là où le roi Louis XVI avait été guillotiné à la suite de la révolutionsanglante de 1789.
“Une seule chose devrait compter aujourd’hui : à partir de là, où voulons-nousaller ?”, a-t-il déclaré après les discours de soutien politique qui ontchauffé l’audience.
Pour sa part, le candidat de gauche s’est adressé à ses électeurs sur la vasteesplanade en face du château de Vincennes, château qui appartenait à la royautéet qu’une foule de travailleurs avait tenté de détruire en 1791. Un FrançoisHollande qui a déclaré pouvoir ressentir un pays à l’aube du changement.
“Je vois venir un immense espoir s’élever des profondeurs de notre pays. Unespoir calme, ferme et lucide en vue d’un changement pour le meilleur”, a-t-ildéclaré lors de son discours retransmis après l’intervention du candidat dedroite. “Je vous lance un appel aujourd’hui. Venez et votez.
Donnez-moi la force de remporter l’élection du 6 mai”, a-t-il lancé à la foule.
L’économie au cœur du débat

Alors que l’équipe de Hollande semble visiblementdécontractée, les soutiens de Sarkozy redoutent que ce qui avait commencé commeune campagne retentissante finisse par perdre de sa vitalité.

Et ce, en dépit d’un regain dans les sondages le mois dernier, suite aumassacre de Toulousequi lui avait permis de se repositionner comme un homme d’action en temps decrise.
Les deux grands rassemblements sont arrivés au paroxysme d’une semaine durantlaquelle Sarkozy a mis en garde contre la victoire de Hollande, qui pourraitconduire à une crise de confiance au sein des marchés financiers.
Un président qui s’est efforcé de se présenter comme la personne juste pourredresser l’économie française, a indiqué que les propositions de Hollandepourraient conduire la Francevers une crise économique proche de cellede la Grèce et l’Espagne.
Une des mesures phares du candidat socialiste, qui consiste en effet à vouloirtaxer à 75 % les revenus de plus d’un million d’euros, a suscité l’exaspérationdes observateurs libéraux. De plus, suite à un accord de l’Union européenne surla dette et le contrôle des déficits, Hollande a dit vouloir le renégocier,afin d’y ajouter des clauses en faveur de la croissance.
Pour autant, lors du rassemblement de Sarkozy, Jean-Jacques, militant UMP,semble ne pas être d’accord avec Bernard Cazeneuve, membre du parti socialiste,qui a fait allusion à l’“espoir” incarné par Hollande en comparaison de lacampagne basée sur la “peur” du président sortant.
“Il n’y a pas d’autre choix que Sarkozy. Il est le seul à avoir de l’expérienceet son bilan reste décent en dépit de la crise.
Hollande n’est qu’en trou noir, un cauchemar”, a-t-il affirmé.
Sur la question de l’économie, Sarkozy a indiqué lors du son discours dedimanche qu’il voulait mettre en place un débat sur l’extension du mandat de laBanque centrale européenne pour soutenir la croissance économique.