Islamisation générale

Avi Dichter et Amos Guilad brossent le portrait de la situation sécuritaire du moment

islamisation generale (photo credit: © Wikimedia Commons)
islamisation generale
(photo credit: © Wikimedia Commons)

Le Moyen-Orient sur la bonne voie pour se transformer en un bloc islamiste,dirigé par les Frères musulmans, a annoncé Avi Dichter, ministre de la Sécuritéintérieure et ancien chef du Shin Bet. Lors du Sommet mondial de lutte contrele terrorisme, il a également évoqué la guerre civile qui fait rage en Syrie.“La question est de savoir quand, et non si, le régime d’Assad tombera”, a-t-ilexpliqué. Il est indispensable de savoir si le régime qui le remplacera seralaïc et libéral ou fondé sur le modèle des Frères musulmans.

Autre question laissée en suspens : celle d’un Moyen-Orient nucléaire. Sil’Iran se procure l’arme atomique, il y a tout à parier que l’Egypte etl’Arabie Saoudite suivront son exemple. “Plus près de chez nous, le Hezbollahdispose de 60 000 à 70 000 roquettes pointées sur Israël”, a complété de soncôté Amos Guilad, chef de la sécurité.

L’organisation terroriste libanaise stocke des roquettes de divers types,rappelle-t-il. Et son arsenal est beaucoup plus robuste que celui qu’ildétenait avant la seconde guerre du Liban. “La prochaine guerre sera dirigéecontre le Front intérieur”, a averti Guilad. Le Hezbollah serait en outreresponsable de nombreux attentats terroristes perpétrés à l’étranger.

Surenchère de menaces

S’il reconnaît que la menace représentée par le Liban est de plus en plusforte, Guilad est optimiste quant à la situation sécuritaire d’Israël. Il citedes développements positifs en Syrie, Egypte, et dans la bande de Gaza.

“En Syrie, il y a de bonnes nouvelles”, assure-t-il. “Le plateau du Golanest la zone la plus calme de la région. Nos capacités de dissuasion suffisentpour l’heure.” Al-Qaïda relève toutefois la tête en Syrie, explique l’expert.La chute d’Assad lui permettra de s’engouffrer dans un nouveau front deterrorisme contre Israël.

Concernant l’Egypte, Guilad souligne que bien qu’il existe de nombreuxgroupes terroristes qui cherchent activement à frapper Israël depuis le Sinaï,le président Mohammed Morsi, nouvellement élu, et son gouvernement, restentattachés à la paix. A Gaza, “la situation est relativement sobre”. D’aprèsGuilad, Israël ne doit pas faire face à une menace militaire conventionnelle.

Enfin, sur la question iranienne, le professeur Ouzi Arad, ancienconseiller de Binyamin Netanyahou et chef du Conseil national de la sécurité,considère l’année à venir comme cruciale. “D’une manière ou d’une autre, leprogramme nucléaire iranien sera stoppé en 2013.”

La question des “lignes rouges” évoquées par Binyamin Netanyahou doit êtreprécisée entre les Etats-Unis et Israël, a-t-il également glissé, et en aucuncas à travers un débat public, diffusé dans les médias. Le printemps arabeétait le thème récurrent lors de la conférence. En grande partie pourcomprendre ce que les locuteurs perçoivent comme le désordre et l’instabilitéau Moyen-Orient.

Eitan Ben-David, directeur du bureau israélien contre le terrorisme, adéclaré qu’à la suite du printemps arabe, “Israël peut s’attendre à une recrudescencedu terrorisme, dirigé contre ses militaires et ses civils.” “La menace qui pèsesur les citoyens israéliens qui circulent dans le Sinaï est sévère. Tout commela menace posée par le Djihad mondial, le cyber-terrorisme et le terrorisme nonconventionnel”, a ajouté Ben-David.

Nitzan Nouriel, ancien directeur du Bureau de lutte contre le terrorisme,insiste de son côté sur les dangers qui planent dans le Sud, d’Eilat à KeremShalom. D’après lui, le Sinaï est inondé d’armes à feu, et empli de terroristesqui cherchent à nuire à Israël. La menace qu’ils représentent pourraitlargement justifier une opération de l’Etat hébreu, estime-t-il.

Parallèlement à ces propos, un certain nombre d’orateurs considèrent que leprincipal défi auquel Israël est confronté reste l’impossibilité de parvenir àune solution diplomatique avec les Palestiniens. Shaoul Mofaz, leader deKadima, est allé jusqu’à dire que “la menace pour Israël d’un futur Etatbinational est supérieure à la menace de l’Iran”.