Destination déserte

Après des décennies de stagnation, la demande à Arad renaît.

Arad by night (photo credit: Courtesy)
Arad by night
(photo credit: Courtesy)
Dans la Bible du roiJacques on parle du « désert de Judée ». Mais les apparences peuvent êtretrompeuses, et vivre dans une ville désertique – au moins dans les tempsmodernes où l’eau potable circule via tout un système de canalisations – peutêtre très agréable, surtout si elle est située à haute altitude où le climatest frais et sec. Très approprié pour les personnes souffrant d’affections respiratoirescomme l’asthme.
En Israël, l’une de ces villes dans le désert montagneux est Arad. Elle estsituée à la frontière géologique de deux régions désertiques – la Judée et leNéguev. Localisée à 25 kilomètres de la mer Morte, Arad a une altitude moyennede 500 mètres. Les complexes touristiques et industriels de la mer Morte sontles principaux fournisseurs d’emploi pour les résidents d’Arad, ce qui a uneincidence importante sur la scène immobilière de la ville.
Arad doit son nom à la cité cananéenne de Tel Arad, située à environ huitkilomètres à l’ouest de l’Arad moderne. La Bible la décrit comme un bastiondans lequel le roi cananéen empêchait les Israélites de se répandre au-delà dusud du Néguev vers les collines de Judée.
Plus tard, à l’époque du Premier Temple, le lieu est devenu un bastionisraélite avec un temple qui ressemble de près à celui de Jérusalem. Lapremière tentative contemporaine d’établissement dans la région remonte à 1921.Les autorités mandataires britanniques avaient alors donné des terres à desfins agricoles à un groupe de vétérans de la Légion juive, une unité de l’arméebritannique qui avait participé à la Première guerre mondiale.
La tentative sera de courte durée. Elle ne subsista que quatre mois. Lesvétérans n’étant pas parvenus à trouver de l’eau pour irriguer leurs cultures.
Une histoire en dents de scie
L’Arad moderne doit son existence à la compagniepétrolière Nefta, qui, après avoir découvert du pétrole en quantitécommercialisable, a construit un camp de travail temporaire en bois. Et legouvernement de rentrer en scène avec la nomination d’un comité spécial chargéd’examiner les moyens de peupler le nord-est du Néguev. Le plan finalenvisageait une ville moderne de 20 000 personnes, avec une architecture qui nenégligeait pas le climat et la topographie.
Des complexes de bâtiments avec cours intérieures qui protégeaient leshabitants du sable et du vent, et des zones résidentielles à forte densité ontété planifiées pour raccourcir les distances.
La véritable ville, cependant, a été officiellement fondée en 1962 par ungroupe de jeunes Israéliens, la plupart d’entre eux étaient des anciens membresde kibboutzim et de moshavim. La cérémonie d’inauguration a été présentée parle Premier ministre David Ben Gourion, très favorable au développement duNéguev.
Au moment de son officialisation, il y a 50 ans, tous avaient de grands espoirsquant au développement futur d’Arad, notamment les tenants du tourisme. Deshôtels ont été construits, et les patients atteints de maladies respiratoiresont été encouragés à s’y installer.
Tout semblait aller au mieux. Mais les années 1980 sont signe de disgrâce. Leshôtels ferment, la population diminue, et Arad devient un enfant à problèmes.Fin 2012, sa population plafonne à quelque 24 000 personnes, soitapproximativement le même nombre que 10 ans auparavant.
Aujourd’hui, les choses semblent changer. L’administration municipale actuelleest beaucoup plus énergique. Mais ce qui fait vraiment la différence, c’est levaste complexe de camps d’entraînement militaires qui vont être construits dansle nord du Néguev.
La municipalité a dessiné des plans pour faire d’Arad une option résidentielleintéressante pour le grand nombre d’officiers de métier de Tsahal. Lesdéveloppeurs se lancent également à l’eau, de sorte que de nouveaux immeublesd’habitation de haute qualité sont en construction, d’autres sont planifiés.
Le gouvernement encourage également cette tendance.
Mars dernier, le Comité ministériel sur le développement du Néguev et de laGalilée a approuvé un plan de déménagement des Archives d’Etat de Jérusalem àArad et prévoit notamment de subventionner le coût de l’aménagement duterritoire pour les militaires de réserve et de carrière.
Le tout s’opère dans le cadre de la relocalisation des bases d’entraînement del’armée israélienne dans le nord du Néguev. En outre, dans ce contexte, unesubvention mensuelle de 1 000 shekels pendant deux ans sera versée aux famillesde militaires qui s’installent à Arad.
La municipalité prend aussi son bénéfice
« Nous voulons aider les nouveauxarrivants à s’intégrer dans la ville », explique Tali Ploskov, le maire d’Arad.« Dès que quelqu’un s’installe à Arad, il est immédiatement contacté par unmembre de notre bureau qui va l’assister dans son installation. C’est vrai pourles nouveaux immigrants et les Israéliens de souche qui ont décidé d’éliredomicile à Arad. » Sami Knafo de l’agence immobilière Anglo-Saxon, a déclaré :« Le plan de déplacement des bases d’entraînement de l’armée dans notre partiedu pays a rajeuni le marché de l’immobilier dans la ville. Après 20 ans, lespromoteurs sont à nouveau amenés à s’intéresser à Arad. » « Les investissementspour le logement sont de plus en plus importants, car il y a une forte demandepour les locations de la part de ceux qui travaillent dans les hôtels de la merMorte.
Et les développeurs pensent que les prix vont augmenter une fois que lesnouvelles bases seront opérationnelles. » Arad est divisé en quatre parties.Des maisons familiales ont été construites par les grands constructeurs – 200mètres carrés de maisons unifamiliales sur des parcelles de plus de 500 m2.Elles sont vendues actuellement à 1,1 million de shekels voire à 1,3 million.En fonction de la taille de la parcelle, de la maison et de son état.
Ensuite, on trouve des immeubles de béton gris, construits dans les années 1960et au début des années 1970. Il s’agit de deux, trois et quatre pièces de 50 à75 m2. Ils rapportent actuellement 250 000 à 300 000 shekels.
Les immeubles construits dans les années 1990 pour les quelque 6 000 immigrantsde l’ex-URSS sont souvent des cinq pièces de 120 à 130 m2 qui s’acquièrent pour750 000 à 850 000 shekels.
Le quartier appelé Raananim, au sommet d’une falaise face au bassin de la merMorte est un « bnei beitekha », où l’Autorité des terres d’Israël met auxenchères des parcelles de 500 à 800 m2 pour que les familles construisent leurspropres maisons. Ces parcelles coûtent actuellement de 350 000 à 400 000shekels, tandis que les maisons déjà construites peuvent atteindre 1,3 millionde shekels, si ce n’est plus.