Elections : le centre-gauche demeure divisé

Kadima est en miettes, Amir Peretz rejoint Tzipi Livni… Le camp de droite se frotte les mains.

Amir Peretz 370 (photo credit: Screenshot Channel 10)
Amir Peretz 370
(photo credit: Screenshot Channel 10)

Cette fois, c’estdéfinitif. Jeudi 6 décembre, les partis qui se présentent aux électionsgénérales ont déposé leurs listes de candidats. Avec ce constat : lesformations de centre-gauche n’ont pas réussi à s’unir, laissant la voie libreau Premier ministre Binyamin Netanyahou et au Likoud-Beiteinou.
Le parti de la majorité a exprimé sa satisfaction devant cette gauche diviséeet déclaré que « ces jeux d’ego permettront une victoire facile du Likoud ».
Avoda, Yesh Atid, Kadima et le Mouvement de Tzipi Livni se présenteront doncséparément et se battront pour l’électorat du centre-gauche. Selon les sondagesde fin de semaine, les votes cumulés pour les quatre partis seront légèrementinférieurs à la liste conjointe de Netanyahou et du ministre des Affairesétrangères Avigdor Liberman. « Proposer une alternative à Bibi en se présentantsur une liste commune aurait été la bonne chose à faire », a réagi Livni. «J’ai offert un véritable partenariat à Shelly Yacimovich (présidente d’Avoda),mais elle a refusé ».
Une alliance a quand même été conclue, mais ce n’était pas celle que tout lemonde attendait. Le député travailliste Amir Peretz a rejoint Tzipi Livni,malgré ses promesses répétées de rester à Avoda. Une initiative saluée parl’ancienne dirigeante de Kadima, qui a affirmé que Peretz savait prendre desdécisions impopulaires lorsqu’il s’agissait de défendre ses convictions, toutcomme il a jadis insisté, en tant que ministre de la Défense, pour développerle système de défense antimissile Dôme de fer.
De son côté, Peretz a fait le voeu d’attirer certains membres du Likoud issusde la périphérie. Il a souhaité bonne continuation à ses anciens collèguestravaillistes, mais expliqué que son désaccord permanent avec Yacimovichl’avait conduit à quitter le parti. « Elle a rejeté la main que je lui tendaispour des raisons personnelles », a-t-il lancé. « C’est la première fois que jeressentais une haine injustifiée au sein de ma famille politique et cela faitmal. Shelly a affirmé que je sabotais les efforts de notre parti pour remplacerNetanyahou et qu’elle aurait ‘zéro tolérance’ envers moi. C’est un terme quel’on utilise pour parler des terroristes et des auteurs de violences contre lesfemmes. Si c’est comme cela qu’elle me considère, je ne la dérangerai plus ».
Avoda a immédiatement réagi en faisant part de son soulagement, suite au départde Peretz. Et assuré que son absence ne ferait que renforcer le parti. Pour ledéputé Isaac Herzog, qui a battu Peretz pour la seconde place sur la listetravailliste la semaine précédente, il ne s’agit-là que d’un nouveau recordd’opportunisme politique.
Côté Yesh Atid, Yaïr Lapid estime que le Mouvement de Tzipi Livni se met àressembler à un « asile pour loosers politiques » et ne survivrait pas un seulinstant après les élections. Mais pour l’un des porte-parole de la formationcentriste, les membres du parti « livniste» ont bien une chose en commun : desmotivations politiques.
« Nouveau code d’honneur politique »
Peretz a donné sa démission au présidentde la Knesset, Reouven Rivlin, jeudi après-midi. Il sera remplacé par l’anciendéputé travailliste Yoram Marciano, qui ne s’est pas représenté aux primairesde fin novembre.
Rivlin a appelé à un nouveau code d’honneur politique qui mettrait fin à lavague des « chaises musicales parlementaires » (les fréquents changements departis par les députés). « Nous devons nous interroger sur notre culturepolitique », a-t-il déclaré à Peretz. « De mon temps, l’idéologie passait avanttout, mais je constate aujourd’hui de nouvelles pratiques qui font froncer lessourcils à de nombreux Israéliens. Je pense que la prochaine Knesset devra sepencher sur cette question, à la fois démocratique et constitutionnelle, desavoir si un candidat aux primaires d’un parti peut immédiatement en rejoindreun autre ».
La liste de Tzipi Livni a été complétée par l’ancien directeur militaire desressources humaines, le général (réserviste) Elazar Stern. A 56 ans, l’officiera servi dans le corps des parachutistes avant d’être commandant à l’Ecole desofficiers et chef de l’Education militaire. Très influent dans le campnational-religieux, Stern a affirmé qu’en dépit des déclarations du numéro 2 duparti, Amram Mitzna, ancien président d’Avoda et général (réserviste) ducommandement central, donnant la formation de Livni pour gauchiste, lesétiquettes politiques n’ont désormais plus d’importance.
Le poste honorifique de la liste est allé à l’industriel Stef Wertheimer.
De son côté, Hatsmaout (Indépendance), parti fondé par Ehoud Barak, a décidé dene pas se présenter après le départ annoncé du ministre de la Défense. Selon ladéputée Einat Wilf, les membres du parti n’ont plus aucune chance d’être éluset ont donc décidé de ne pas gâcher l’argent du contribuable, qui sera rendu auTrésor. Cette décision met un terme à la carrière politique du ministre del’Industrie, du Commerce et du Travail, Shalom Simhon, entré à la Knesset pourla première fois en 1999, de la ministre de l’Agriculture Orit Noked et desdéputés Wilf et Shakib Shanan. De l’avis général, Wilf devrait brillamment sereconvertir dans la diplomatie.
Le naufrage de Kadima ? 
L’ancien président de l’Agence juive Zeev Bielski(Kadima) a également annoncé qu’il ne se représenterait pas aux élections,jeudi 6 décembre. Il a ainsi rejoint Dalia Itzik, Marina Solodkin, RonnieBar-On et Yaacov Edri, qui ont démissionné mercredi de la formation dirigée parShaoul Mofaz. Mais contrairement à Solodkin, qui a démissionné pour protestercontre son placement en 9e position de la liste, Bielski a fait le choix de nepas se présenter, après avoir obtenu la 4e place. « On m’a très bien placé »,a-t-il admis.
« J’aurais pu retourner à la Knesset mais je ne pourrais contribuer comme jel’entends dans un si petit parti et j’ai donc décidé de laisser ma place àd’autres. Je suis arrivé au bout du chemin. En tant que formation, nous avonsfait beaucoup d’erreurs qui nous ont conduits là où nous sommes aujourd’hui.J’ai décidé de faire une pause. Je ne zigzague pas et je ne quitte pas lenavire pour un autre. Mais dans la vie, il faut savoir se retirer. » L’anciennedéputée Kadima, Yulia Shamolov-Berkovich, s’est, quant à elle, trouvé unenouvelle famille politique : elle représentera le parti Calcala (économie). Unposte refusé par des stars de la télé-réalité, des rappeurs, des mannequins etle comique pour enfants Youval Hameboulbal (Youval l’Etourdi).
Au final, 34 partis ont déposé leurs candidatures pour les élections générales.
Le top 20 Likoud-Beiteinou 
1. Binyamin Netanyahou (Likoud) 
2. Avigdor Liberman(Israël Beiteinou) 
3. Guideon Saar (Likoud) 
4. Yaïr Shamir (IsraëlBeiteinou) 
5. Guilad Erdan (Likoud) 
6. Silvan Shalom (Likoud)
7. Ouzi Landau(Israël Beiteinou) 
8. Israël Katz (Likoud) 
9. Danny Dannon (Likoud) 
10. SofaLandver (Israël Beiteinou) 
11. Reouven Rivlin (Likoud) 
12. Moshé Yaalon(Likoud) 
13. Itzhak Aharonovitch (Israël Beiteinou) 
14. Zeev Elkin (Likoud) 
15.Tzipi Hotovely (Likoud) 
16. Orly Levy-Abecassis (Israël Beiteinou) 
17. Yariv Levin(Likoud) 
18. Yuli Edelstein (Likoud) 
19. Faina Kirschenbaum (Israël Beiteinou) 
20. Haïm Katz (Likoud) 
A noter :l’absence dans les rangs d’Israël Beiteinou de Danny Ayalon, vice-ministre desAffaires étrangères, de Stas Misezhnikov, ministre du Tourisme, congédiés sansaménité par Avigdor Liberman. Quant à Anastasia Michaeli, députée qui avaitfait beaucoup parler d’elle en lançant un verre d’eau au visage duparlementaire travailliste Raleb Majadele en janvier 2012, elle avait fait lechoix de ne pas concourir, conscience de ses faibles chances d’être bienplacée.