Le fanatisme qui tue

La haine des djihadistes de Daesh est on ne peut plus aveugle

Une femme près d'une peinture du Christ, tâchée de sang lors d'un attentat dans une église copte (photo credit: REUTERS)
Une femme près d'une peinture du Christ, tâchée de sang lors d'un attentat dans une église copte
(photo credit: REUTERS)
Elles s’appelaient Asma, Amina et Nagwa. Trois jeunes femmes épanouies. Les deux premières étaient mères de famille, la troisième allait se marier. En bonnes musulmanes, leurs têtes étaient couvertes, comme il se doit, ce qui ne les empêchait pas d’avoir un métier. Elles avaient choisi de rejoindre les rangs de la police. Alors ce dimanche des Rameaux à Alexandrie, elles étaient de service. Leur tâche était d’assurer la sécurité en contrôlant les femmes qui se pressaient pour entrer dans la cathédrale Mar Morcos – Saint-Marc. On les aperçoit à côté des portiques de sécurité, sur les clichés pris quelques instants avant le drame et publiés dans la presse. C’est d’ailleurs à la vue de ces portiques que le terroriste, comprenant qu’il ne réussirait pas à pénétrer dans l’église, a décidé de déclencher sa ceinture d’explosifs à l’extérieur de l’édifice.
Asma, Amina et Nagwa sont mortes déchiquetées, victimes d’un musulman fanatique dont le doigt n’a pas tremblé face à ces femmes, croyantes comme lui, qu’il condamnait à une mort atroce. Il ne leur a pas crié de s’éloigner, ne leur a pas donné quelques précieuses secondes pour se sauver. Bien au contraire, il a sûrement dû les maudire : ne mettaient-elles pas en danger sa mission, celle de tuer le plus grand nombre d’infidèles ? De fait, s’il s’était fait exploser à l’intérieur, c’eût été un véritable carnage comme cela avait été le cas deux heures plus tôt dans l’église de Tanta.
Daesh, qui a revendiqué l’attentat, a promis d’autres attaques contre ceux qu’il appelle « les Croisés ». Le soi-disant Etat islamique, qui cherche à établir un nouveau califat sur des monceaux de cadavres, abhorre les infidèles. Traditionnellement, il s’agit en premier lieu des juifs, « descendants de porcs et de singes », mais comme ils ont pratiquement disparu des pays arabes où ils vivaient bien avant l’avènement de l’islam, et que Daesh ne peut pas grand-chose à l’heure actuelle contre « l’entité sioniste » tant honnie, les djihadistes se concentrent sur leur deuxième objectif, les chrétiens. Un dicton arabe ne proclame-t-il pas qu’après le samedi viendra le dimanche – soit après les juifs, les chrétiens ? C’est d’ailleurs contre les chrétiens du Moyen-Orient que ces fanatiques islamiques ont connu leurs plus grands succès.
Selon Le Figaro du 25 décembre dernier, « Alors qu’ils représentaient environ 20 % de la population de la région il y a cent ans, les chrétiens de toute obédience, cibles de persécutions, ne sont plus que 2 ou 3 % », notant que cette « politique de nettoyage confessionnel de l’Etat islamique » s’est révélée particulièrement efficace en Irak. Seulement voilà, l’Egypte, elle, compte encore beaucoup de chrétiens : près de 10 % d’une population qui approche les cent millions. Ce qui pour le fanatisme meurtrier des terroristes de Daesh est intolérable. La police égyptienne a rendu hommage à ses premières officières mortes en service commandé. La presse étrangère n’en a pas parlé.
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